Récit de pratique liée à un savoir-faire
Tradition: Christianisme
Appartenance: Protestantisme
Groupe: Presbytérien
Diocèse, association ou regroupement: Église presbytérienne du Canada / Presbyterian Church in Canada (Presbytery of Québec)
Paroisse, congrégation ou équivalent: St. Andrew's Presbyterian Church (Québec)
Classé sous Pratique religieuse (9300), Pratique de communication religieuse (9350), Musique sacrée (9353).
Le premier instrument de musique de l'église presbytérienne St. Andrew
© IPIR 2011, soumis à copyright
Au 15e siècle, Calvin constitue un système théologique chrétien et protestant, le calvinisme, lequel mouvement a essaimé dans plusieurs pays, notamment au Canada. La Réforme protestante s'est répandu dans plusieurs pays et régions d’Europe dont l’Écosse, où est adoptée la Confession écossaise, d’inspiration calviniste, présentée par John Knox, à l’origine de l’Église presbytérienne.
Calvin n’acceptait pas la présence de la musique dans un lieu de culte. Il croyait que la musique distrayait de la Parole de Dieu. Ainsi, au début de l’Église d’Écosse, il n’y avait pas d’instruments. Seule la voix humaine était acceptée. Traditionnellement, les presbytériens chantent des passages de la Parole de Dieu. Ce n’est que plus tard qu’ils sont autorisés à chanter les hymnes lors de la messe dominicale. Les chants a cappella sont menés par le « precentor ». Pour ce faire, le laïc ou religieux détenant ce rôle utilise un diapason. Cet outil, constitué de deux branches soudées en forme de « U » et muni d’une tige, émet en vibrant un son donnant la fréquence d’une note, généralement le « la ».
Les instruments de musique ont fait leur apparition dans les églises presbytériennes à partir du 19e siècle. Dès lors, il est considéré que l’orgue met en valeur la Parole de Dieu. L’église presbytérienne St. Andrew de Québec se dote alors d’un petit orgue. En 1900, John Breaky, fondateur de la municipalité de Sainte-Hélène-de-Breakyville, a fait don d’un grand orgue à cette église. L’instrument a été installé au balcon jusqu’alors réservé au siège du Gouverneur général du Canada. Un orgue étant sensible aux variations climatiques et au taux d’humidité, il a subi des restaurations durant les années 1930, 1970 et en 2005.
L'organiste joue de l'orgue pendant une cérémonie dominicale.
© IPIR 2011, soumis à copyright
Le livre intitulé The Book of Praise contient plus de 600 psaumes et hymnes chantés par les membres de la congrégation presbytérienne. Le terme praise, signifiant louange, rappelle le texte aux Hébreux dans l’épitre de Paul : « Offrons-donc, par lui, sans cesse à Dieu un sacrifice de louanges, c'est-à-dire le fruit des lèvres qui confessent son nom. » (Hébreux, 13.15) Ainsi, en réponse à la Parole de Dieu, les croyants offrent un sacrifice de louanges dans les psaumes, les hymnes et la profession de foi chrétienne.
En 2012, la congrégation presbytérienne comptant 24 familles, soit une quarantaine de membres, elle n’est pas suffisamment nombreuse pour avoir une chorale. En l’absence d’un ensemble vocal, l’organiste détient un rôle important. Il dirige la musique lors des offices religieux. Lorsque la cloche cesse de sonner, un hymne d’entrée est joué. Puis le ministre du culte entre dans l’église et alors débute la célébration. Accompagnée par l’orgue, la congrégation entonne le Sanctus aussi nommé Holy, Holy, Holy en anglais :
« Holy, holy, holy, Lord God almighty!
Early in the morning our song shall rise to Thee;
Holy, holy, holy, merciful and mighty,
God in Three Persons, blessed Trinity!»
Différents hymnes sont chantés au cours de la messe dominicale. Le ministre du culte les choisit en fonction des textes de la Parole de Dieu, lus durant la messe. L’organiste joue la totalité de la partition, puis une seconde fois avec les voix des membres de la congrégation. Le sermon est suivi d’une méditation. L’orgue contribue à la réflexion des croyants pendant ce moment de prière. L’instrument se fait également entendre lors de la quête. La doxologie est chantée, au rythme de l’orgue :
« Praise God, from Whom, all blessings flow.
Praise Him, all créatures here below.
Praise Him above, ye heavenly host.
Praise Father, Son, and Holy Ghost.»
À la fin de la bénédiction de la congrégation par le ministre du culte, la congrégation chante le « amen », accompagné par l’orgue. La messe se termine par un hymne de sortie joué par l’organiste. Lors de célébrations particulières, comme le baptême ou la communion, d’autres pièces du répertoire musical s’ajoutent à celles de la messe dominicale. Le violon, la trompette, la cornemuse ou autres joués par des membres de la congrégation accompagnent l’orgue à certaines occasions comme les funérailles, les mariages, Noël, Pâques, la fête de saint Andrew ou l’arrivée d’un nouveau ministre du culte. Un miroir permet à David Stafford d’observer le déroulement des cérémonies, surtout lors des offices spéciaux comme les mariages ou la communion. Lors des célébrations, David Stafford porte un surplis, vêtement traditionnellement porté par les membres d’une chorale ou les musiciens appartenant à l’Église chrétienne. Selon lui, le port du surplis distingue les répétitions des moments à caractère spirituel.
L’organiste a pour rôle de soutenir les croyants dans l’expression de leur foi et leurs prières. Dès les premières notes, l’hymne d’entrée marque une coupure avec la vie quotidienne et le début du temps de prière. Il a également un rôle de support en permettant aux fidèles de se sentir à l’aise de chanter : « Ils aiment chanter, mais ils ne veulent pas tous s’entendre ou être entendu des autres.» affirme David Stafford.
David Stafford devant l'orgue de l'église presbytérienne St. Andrew
© IPIR 2011, soumis à copyright
Détenant généralement une formation en piano, les organistes apprennent et perfectionnent les techniques particulières à cet instrument auprès d'un professeur ou d’un autre organiste. Ainsi, après des cours de piano durant sa jeunesse, David Stafford a appris l’orgue auprès de Kenneth Turvey, professeur adjoint d’orgue à l’Université d’Alabama. Il a été organiste de l’église épiscopale St-Timothy à Athens et sous-organiste de celle de St-Stephen à Hunstville, en Alabama. Après avoir été organiste remplaçant, il succède à Benjamin Waterhouse, à l’église presbytérienne St. Andrew de Québec en 2000. Il a suivi des cours d’orgue auprès de Marc D’Anjou, organiste principal à la Basilique-Cathédrale Notre-Dame de Québec et Danny Bélisle, organiste à l’église Saint-Patrick de Québec et professeur d’orgue au Conservatoire de musique de Québec.
Municipalité: Québec
Région administrative: 03 Capitale-Nationale
Lieu:
église presbytérienne St. Andrew de Québec, 106, rue Sainte-Anne, Québec (Qc), G1R 3X8
Téléphone: 418-694-1347
Télécopieur: 418-694-3331
Site Web: http://www.standrewsquebec.ca/
Ressources:
Il est possible de consulter en ligne The Book of Praise, contenant des hymnes et des psaumes chantés par les membres de l'Église presbytérienne du Canada.
David Stafford
Titre, rôle et fonction : Organiste de l'église presbytérienne St. Andrew de Québec
Lien avec la pratique : À titre d'organiste, il est responsable de la musique pendant les offices de l'église presbytérienne St. Andrew de Québec depuis 2000.
Enquêteurs : Francesca Désilets, Marjolaine Boutin
Date d'entrevue : 22 septembre 2011
La réalisation de l’Inventaire du patrimoine immatériel religieux a été rendue possible grâce à l’appui de six partenaires: