Récit de pratique culturelle
Tradition: Christianisme
Appartenance: Catholicisme (rite latin)
Diocèse, association ou regroupement: Diocèse de Chicoutimi
Communauté religieuse: Soeurs de Notre-Dame du Bon-Conseil de Chicoutimi
Classé sous Pratique religieuse (9300), Pratique spirituelle (9330).
Une classe à Saint-Prime en 1914-1915
© Archives des Soeurs de Notre-Dame du Bon-Conseil, soumis à copyright
La congrégation des Sœurs de Notre-Dame du Bon-Conseil est née des souhaits de monseigneur Michel-Thomas Labrecque et de sa rencontre avec Françoise Simard. Monseigneur Labrecque a été nommé évêque du diocèse de Chicoutimi en 1892. Lors de sa première visite sur son territoire, il remarque que les classes sont surpeuplées et qu'il y a peu d’enseignantes. Il décide alors de fonder une communauté religieuse dont le projet apostolique sera l'enseignement. Mademoiselle Françoise Simard alors enseignante à Sainte-Fulgence, avait déjà vécu en communauté, chez les Sœurs du Bon-Pasteur de
Québec et chez les Sœurs grises de Montréal. Leur première rencontre allait jeter les bases du charisme d'une communauté religieuse dédiée à Notre-Dame du Bon-Conseil et dont la mission serait l'éducation des jeunes du diocèse de Chicoutimi.
Mère Françoise Simard place "le bon Dieu" au coeur du charisme de la communauté. Le projet apostolique de la communauté s'inspirera de sa devise: « Il est le Maître ». Cette femme courageuse et soucieuse des pauvres et du bien-être des Sœurs a vécu toute sa vie dans le désir d’être disponible au Maître. Cette pensée guidera les soeurs dans toutes leurs actions et leur comportement. Puisqu'Il est le Maître, les Soeurs se conformeront à son désir et obéiront à ses demandes. Les obédiences seront acceptées dans cet esprit, puisque le Maître les soutiendra. À chaque fin d’année scolaire, les Soeurs ramassaient leurs effets personnels, car elles ne savaient pas si elles allaient revenir au même endroit à l’automne. C’est ainsi qu’elles vivaient le charisme, en étant disponibles et en se disant « chez nous, c’est là où l’on m’envoie ». De plus, les pratiques des "petites vertus" de saint François de Sales (humilité et douceur, prudence et simplicité, esprit de foi et de confiance en Dieu) les aidaient à vivre leur voeu d'obéissance.
Pour les Sœurs de Notre-Dame du Bon-Conseil, le fait de travailler par obéissance, mais surtout par charité humaine, ce qu’elles appellent le service, est primordial. Le travail par amour a guidé les sœurs dans leur rôle d’éducatrices en les encourageant à privilégier la douceur plutôt que la rudesse.
Les Sœurs de Notre-Dame du Bon-Conseil ont suivi ce chemin apostolique jusque dans les années 1960, moment où Vatican II a demandé que l’on amène un nouveau souffle aux congrégations religieuses en renouvelant quelques règles et en allant puiser l'inspiration dans l’Évangile et aux sources de la fondation. Les supérieures ont alors lancé une consultation dans toute la communauté pour connaître ce que les sœurs souhaitaient vivre. Cette consultation a duré trois ans et a permis la réécriture des Constitutions qui dataient de 1929. Toutes les sœurs ont exprimé leur désir d’obéir au Maître et de respecter la dignité de chacune et ont appelé leur charisme « obéissance d’amour ». Cette dernière n’est pas une obéissance de soumission, mais une obéissance par amour au Maître. Les sœurs se sont ainsi engagées à chercher ensemble la volonté de Dieu, de même qu'à vivre « une obéissance active et responsable ».
La croix que portent les Soeurs de Notre-Dame du Bon-Conseil
© IPIR 2011, soumis à copyright
Ce nouveau souffle apporté au charisme de la congrégation de Notre-Dame du Bon-Conseil a amené différentes façons de vivre la mission et la vie en communauté. Les changements au sein de la société québécoise ainsi que les nombreux départs à la retraite des Sœurs enseignantes ont fait en sorte que les sœurs ont décidé de s’impliquer dans d’autres domaines, où l’on avait besoin d’elles. D’ailleurs, depuis une trentaine d’années, les sœurs se sont engagées dans des causes en lien avec leur charisme et leurs valeurs: le souci de présenter Jésus-Christ dans la culture d'aujourd'hui, le souci de promouvoir plus de justice, de liberté, de dignité, en solidarité avec les personnes appauvries, en particulier les femmes et les jeunes.
Leur obéissance et leur disponibilité les ont donc amenées à s’impliquer dans la pastorale paroissiale, la formation des jeunes à la catéchèse, la pastorale sociale, ainsi que dans des organisations sociales. Elles ont mené leurs plus récents projets en collaboration avec les laïcs, afin d'assurer la relève et de transmettre leurs valeurs aux générations futures.
Le charisme de la congrégation a influencé la vie quotidienne et l'organisation de la communauté. Autrefois, une supérieure était nommée dans chaque maison locale. Depuis une vingtaine d'années, les soeurs ont choisi de chercher ensemble dans une obéissance active et responsable ce qui convient le mieux pour la vie du groupe dans l'esprit des Constitutions. Avec le support d'une pédagogie de discernement spirituel, les Soeurs de Notre-Dame du Bon-Conseil avancent ensemble et s'impliquent dans les prises de décision. Les communautés locales sont regroupées en secteurs où une animatrice de secteur fait le lien avec la direction générale. Le charisme des Soeurs de Notre-Dame du Bon-Conseil est donc un héritage qui a évolué et qui reste au coeur de la congrégation.
Depuis 1983, les Sœurs de Notre-Dame du Bon-Conseil portent une croix qui rappelle le charisme de la congrégation. Le coquillage qui se trouve au centre de la croix représente la disponibilité des sœurs. Au gré de la mer, il part et il revient, jamais au même endroit, en apportant de nouveaux défis. Les quatre étoiles qui sertissent la croix renvoient à un texte de Daniel dans l’Ancien Testament (DN12,3) et rappellent le sens de leur mission:"Amener vers la justice par notre souci d'éduquer".
Les normaliennes, Ouganda, 1946
© Archives des Soeurs de Notre-Dame du Bon-Conseil, soumis à copyright
Le charisme des Sœurs de Notre-Dame du Bon-Conseil est partagé par leurs consœurs africaines. Bien que les sœurs de Chicoutimi et les sœurs africaines partagent le même charisme, elles possèdent des structures organisationnelles différentes.
Des laïcs qu’on nomme « Associés du Bon-Conseil » sont aussi porteurs du charisme des Sœurs de Notre-Dame du Bon-Conseil. L' association opère depuis 1990 et leurs membres vivent l’obéissance d’amour en travaillant là où ils ont les pieds dans l'esprit des causes privilégiées par la communauté.
Municipalité: Saguenay
Région administrative: 02 Saguenay-Lac-Saint-Jean
Lieu:
Maison mère des Soeurs de Notre-Dame du Bon-Conseil de Chicoutimi, 700, rue Racine, Saguenay (Qc), G7H 1V2
Téléphone: 418-543-4861
Soeur Jeannine Lapierre
Titre, rôle et fonction : Elle est supérieure générale des soeurs de Notre-Dame du Bon-Conseil. En 2011, elle assurait un deuxième mandat en tant que supérieure générale.
Lien avec la pratique : Sœur Jeannine Lapierre est née à Arvida et a fait ses études primaires et secondaires chez les sœurs de Notre-Dame du Bon-Conseil. Elle est entrée en communauté en 1956. Elle a enseigné au niveau secondaire et universitaire, a été formatrice des normaliennes au Zaïre (République démocratique du Congo) et des jeunes religieuses au Rwanda.
Enquêteurs : Maude Redmond Morissette, Marjolaine Boutin
Date d'entrevue : 29 mars 2011
La réalisation de l’Inventaire du patrimoine immatériel religieux a été rendue possible grâce à l’appui de six partenaires: