Historique général

Communion sous les deux espèces
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Peter Paul Wzokhilain, un missionnaire abénaquis d'Odanak a fondé en 1838 une communauté d’abord congrégationaliste devenue ensuite anglicane. La St. Francis' Anglican Church est présente à Odanak depuis 1862 et le révérend Octave Fortin y a mis en place une mission permanente en 1865.

Trois services de culte étaient alors célébrés quotidiennement bien que ce ne soit pas une pratique traditionnelle de l'Église anglicane. Au départ, les messes étaient dites en abénaquis et en latin, mais peu à peu, ces langues ont été délaissées au profit de l’anglais puisque très peu de personnes comprennent le latin à présent et que de moins en moins de jeunes apprennent l’abénaquis. Seuls quelques hymnes sont encore chantées en latin.

Description

Lecture d'une prière en abénaquis par Mme Nolett
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On trouve dans la tradition anglicane, comme dans l’Église catholique, sept sacrements. Pour les anglicans, les deux sacrements principaux sont le baptême et l’eucharistie. À la St. Francis Anglican Church d'Odanak, il y a normalement une célébration par mois et c’est lors de cette messe que la communion est pratiquée. À une certaine époque, il y avait des messes hebdomadaires célébrées par un pasteur anglican. Les prières du matin et du soir étaient récitées par des ministres laïcs.  Généralement bénévoles, les ministres laïcs sont mandatés par l’évêque d’un diocèse pour faire les lectures lors des célébrations. Pour exercer leurs fonctions, ces ministres doivent être recommandés par leur communauté. Cependant, à Odanak, il n’y a pas de ministre laïc et ce sont des membres de la communauté qui font les lectures. Lors des messes dominicales, on procède à une première lecture, puis à un psaume, qui est lu collectivement, contrairement à la tradition catholique où le psaume est chanté. Par la suite, il y a une seconde lecture, et enfin, une lecture d’un passage de l’évangile par le pasteur.

Lors des messes anglicanes, plusieurs périodes sont réservées au silence, aux louanges, et à la lecture de passages bibliques. De plus, saint Paul y est souvent cité et on récite la litanie du souvenir qui relate la fondation de la mission St. Francis d’Odanak. Après la cérémonie, les participants se rassemblent autour d’un goûter pour échanger. Durant la messe, l’accent est mis sur la sainte communion inspirée de la liturgie eucharistique du 16e siècle. Il existe une liturgie plus contemporaine, mais les anglicans d’Odanak préfèrent la liturgie traditionnelle. On trouve les prières de cette liturgie dans le « Livre de la prière commune » (Book of Common Prayer).  La version oecuménique du livre des prières de la liturgie contemporaine s'intitule  Book of Alternative Services. Que ce soit dans la version traditionnelle ou contemporaine, l’eucharistie est toujours pratiquée « sous les deux espèces » : le pain et le vin. Les fidèles communient directement à la coupe en s’agenouillant à l’autel.  Dans certaines communautés, il est possible, plutôt que de boire à la coupe directement, d’y tremper le pain, ou l'hostie. Aujourd’hui, par mesure d’hygiène, il arrive que ce soit une seule personne qui s’occupe de tremper le pain dans le vin pour donner la communion. Toutefois, dans la tradition anglicane, les gens boivent généralement le vin après avoir reçu le pain.

Selon le révérend Delisle, c'est le service lors du pow-wow abénaquis qui est l'événement le plus important dans la vie liturgique de la communauté. Bien que plusieurs célébrations aient lieu durant l’année liturgique, le pow-wow abénaquis, réunissant deux traditions chrétiennes (anglicane-catholique) le premier dimanche de juillet chaque année, reste le moment le plus attendu, puisqu’il s’agit de la fête du grand rassemblement des Abénaquis. Le pow-wow abénaquis est qualifié d’universel, puisqu’il fait fi des différences culturelles et religieuses, et qu’il revêt une dimension collective. Lors de cette célébration oecuménique,  il y a communion sous les deux espèces : le vin et la bannique fabriquée par Marjorie Hoff. Des offrandes symbolisant la culture abénaquise traditionnelle sont présentées. Des prières et des chants sont récités en abénaquis.

À Odanak, la célébration lors du pow-wow a débuté il y a quatre ans, à l’initiative de l’abbé Pierre Houle, dont le mandat a débuté en même temps que celui du révérend Delisle. Cette nouvelle approche œcuménique a d’abord créé de la résistance, mais est maintenant très appréciée par les deux communautés chrétiennes d’Odanak. Le révérend Delisle affirme que l’abbé Houle et lui avaient déjà eu recours à des approches œcuméniques, ce qui les ont menés à célébrer ensemble la messe du pow-wow abénaquis, réunissant les deux traditions religieuses. La célébration œcuménique du pow-wow se déroule à l’extérieur, afin de permettre aux visiteurs et aux habitants des villages à proximité d’y assister. S'il y avait mauvais temps, la célébration eucharistique oecuménique se déroule à l'intérieur du Musée Abénaquis d'Odanak.

Dans la communauté anglicane, la deuxième fête la plus populaire est l’Action de grâce. Cette fête a la même signification pour les Abénaquis que pour les autres nord-américains : un remerciement au créateur pour les récoltes de l’année. À ce moment, les membres de la communauté décorent l’église de fleurs et de légumes. Au cours de l’année, la communauté anglicane d’Odanak célèbre également Noël, où elle installe une crèche en forme de tipi dans l’église et Pâques, où l’église est décorée de fleurs. 

Les hymnes chantées lors des célébrations sont choisies selon les thématiques liées aux fêtes. Par exemple, lors de la célébration du jour du Souvenir, des chants en l’honneur des anciens combattants sont choisis. Les chants à utiliser lors des fêtes sont identifiés dans le « Livre de la prière commune ». C’est Marjorie Hoff qui est responsable du choix des chants. Le chant est très important dans la tradition anglicane, puisqu’il est considéré comme une prière de louanges.

 

Apprentissage et transmission

Ouverture par le curé Pierre Houle
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C’est un concours de circonstances qui a amené le révérend Jacques Delisle à la St.Francis Anglican Church d'Odanak. La révérende Holly Ratcliffe l’a invité à exercer dans cette communauté et il s’est très bien adapté à la réalité abénaquise. Dès son arrivée, il a apprécié l’accueil, l'ouverture, la transparence et la spontanéité des Abénaquis, des valeurs qui lui sont chères. Il anime des célébrations à la St.Francis Anglican Church afin de perpétuer la foi chrétienne anglicane dans la communauté. Ayant prêché dans plusieurs communautés, le révérend Delisle reconnaît qu’il existe des différences dans la façon dont sont pratiquées les rites, selon la culture de la communauté.  

Richard Côté Obomsawin est premier marguillier depuis trois ans. Il doit veiller à l’entretien de l’église et du cimetière ainsi qu’aux finances de la communauté. Il doit faire en sorte que tout soit prêt avant l’arrivée du révérend. Le poste de marguillier est attribué au terme d’une élection annuelle où il reçoit un mandat d’un an.

Avant que Richard Côté Obomsawin ne devienne marguillier, sa mère, Eleanor Hoff, avait occupé cette fonction pendant 30 ans. Richard Côté Obomsawin a commencé à s’impliquer auprès de l’Église anglicane d'Odanak lorsqu’il était jeune, notamment en aidant à la décoration lors des célébrations et à l’entretien du cimetière. Sa mère, Eleanor Hoff, était trésorière de l’église et avait à cœur que sa famille assiste à la messe.

Localisation

Municipalité: Odanak
Région administrative: 17 Centre-du-Québec
Lieu: Odanak, 250, rue Wabanaki, Odanak, QC, J0G 1H0
Téléphone: 450-568-7308
Ressources:

 

 

Source

Révérend Jacques Delisle et Richard Côté Obomsawin
Titre, rôle et fonction : Révérend et principal marguiller abénaquis de la mission de la St. Francis' Anglican Church

Enquêteur : Valérie Roussel
Date d'entrevue : 14 novembre 2010

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