Présentation de la communauté
Tradition: Christianisme
Appartenance: Catholicisme (rite latin)
Diocèse, association ou regroupement: Diocèse de Montréal
Communauté religieuse: Montfortains
Classé sous Organisation religieuse (9200), Communauté (9240), Récit fondateur (9241).
Orphelinat agricole de Montfort
© Archives des Montfortains, Soumis à copyright
La mission des Montfortains a été initiée par leur fondateur Jean-Marie Grignon de Montfort (1673-1716). Le père Montfort, après avoir été aumônier à l’hôpital général de Poitiers, s’engage toute sa vie dans la mission itinérante. Il commence dans un faubourg de Poitiers (France), habité par des gens pauvres. Ces derniers, gênés de se réunir dans l’église paroissiale fréquentée par la bourgeoisie, trouvaient en Montfort un prêtre très proche d’eux. Il décide, en 1705, de réunir au sein d’une compagnie de Marie des prêtres et des catéchistes. Après sa mort, deux groupes se développeront : la Compagnie de Marie devenue Pères montfortains et la congrégation enseignante devenue Frères de l’instruction chrétienne de Saint-Gabriel.
Pour le père Hector Bibeau, la mission des Montfortains s’inscrit dans le prolongement de celle de Jésus : « Le Seigneur m’a envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres » (Luc 4 :18). Selon la croyance des Montfortains, le règne de Jésus va s’établir en le faisant par Marie : « Entrer dans la foi de Marie, c’est prendre le chemin le plus simple et le plus droit, vers le Dieu que nous désirons tant atteindre ». Entre 1880 et 1904, en France, une mouvement de laïcisation entrave le développement des activités des communautés religieuses. Pour assurer la formation de leurs recrues, bon nombre d'entre elles choisissent de s'installer ailleurs. C'est le cas des Montfortains, qui avaient jusque-là été une communauté régionale du nord-ouest de la France.
L’abbé Rousselot, curé de Notre-Dame de Montréal, qui avait le désir d'offrir aux jeunes orphelins sans ressources de Montréal une meilleure destinée, avait choisi de proposer aux Pères montfortains de venir en Amérique et de prendre la direction de cette œuvre. Ainsi, en 1883, il réussit à faire venir au Canada les premiers Montfortains qui prendront la responsabilité d'un orphelinat dans les Laurentides qui deviendra Montfort dès l'année suivante. L’habitation, situé près d’un lac en pleine forêt, était rudimentaire et le milieu très pauvre. L’abbé Rousselot invita le supérieur général à envoyer des délégués pour faire l’exploration des lieux. Après une évaluation de l’ampleur du chantier, les conclusions furent négatives. Les délégués, au terme de l'évaluation du projet d’orphelinat, refusent que la communauté s'y investisse et décident de retourner en France. Le lendemain, le père Fleurance, un des délégués, avoue avoir changé d’avis : « Nous ne pouvons pas refuser … qui acceptera l’œuvre si nous la refusons?». Selon le père Hector Bibeau, « ce n’était plus du calcul, c’était le langage du cœur ». Les « routiers » vont mettre de côté, pour un temps, leur rôle de prédicateurs itinérants pour assumer une tâche sociale, celle de tuteurs d’orphelins.
Les Montfortains prendront la responsabilité de paroisses, assureront la formation d’aspirants avant d’ouvrir leur première résidence conforme à leur projet de vie apostolique en 1905, avec l’établissement de leur maison de missionnaires à Dorval.
Depuis leur arrivée en 1883, les Montfortains ont à leur actif plusieurs réalisations : la fondation de la revue Messager de Marie-Reine-des-Cœurs en 1904 qui devient Regard de Foi en 1971; l’érection canonique de la province Canada-USA (détachée en 1947); l’implantation du Petit Séminaire de Papineauville en 1908; la construction de la grotte Notre-Dame de Lourdes à Eastview (qui deviendra Vanier, Ottawa) en 1910; l’ouverture d’un noviciat et d’une maison de retraites fermées à Nicolet en 1925; l’inauguration du noviciat des Frères à Upper Melbourne; l’implantation d’une maison de retraites fermées à Drummondville; la création de la paroisse Marie-Reine-des-Cœurs à Montréal en 1958 et l’ouverture du sanctuaire du même nom en 1960.
Le sanctuaire est apparu comme le couronnement de toutes les œuvres montfortaines en terre canadienne. Sous un même toit, sont rassemblés : un sanctuaire dédié à Marie Reine des Cœurs, situé sur la plus longue artère de Montréal; une maison d'accueil pour une centaine de retraitants; une résidence de prédicateurs; le siège de la Revue « Marie Reine des Cœurs »; le site d'une librairie religieuse spécialisée en mariologie; le siège de l'administration provinciale. Successivement arrivent les confrères et les Filles de la Sagesse en janvier 1961.
Avec le Centre marial de Montréal, les Montfortains occupent un nouveau champ d’évangélisation, celle d’une audience médiatisée. Cependant, le rythme des activités propres du Centre d’accueil ne sera pas maintenu plus de cinq ans, après son ouverture. Après un transfert de clientèle, les retraitants cèdent leur place à des visiteurs de passage. À partir des années 1970, le service d’hôtellerie permet de rentabiliser le complexe.
Entre 1970 et 1990, 27 jeunes pères (la moitié avait moins de 40 ans) quittent la congrégation. La congrégation arrive difficilement à assurer la continuité de l'oeuvre. Il n’y a plus d’étudiants scolastiques et aucun aspirant au noviciat. Comme bien d'autres, la congrégation fait face à un problème de renouvellement de ses effectifs. Les pères et les frères sont toujours actifs et poursuivent leurs oeuvres dans la société.
Municipalité: Montréal
Région administrative: 06 Montréal
MRC: Communauté métropolitaine de Montréal
Lieu:
Maison des Pères montfortains de Montréal, 6455, avenue Louis-Riel, Montréal, H1M 1P1
Téléphone: (514) 253-8356
Père Hector Bibeau
Titre, rôle et fonction : Père montfortain
Enquêteurs : Marc-André Complaisance, Joseph Ronald Dautruche
Date d'entrevue : 9 février 2009
La réalisation de l’Inventaire du patrimoine immatériel religieux a été rendue possible grâce à l’appui de six partenaires: