Récit de vie
Tradition: Christianisme
Appartenance: Catholicisme (rite latin)
Diocèse, association ou regroupement: Diocèse de Québec
Communauté religieuse: Capucins (Ordre des Frères mineurs)
Classé sous Organisation religieuse (9200), Mission (9260), Prosélytisme (9263).
Père Jacques Mathieu, missionaire au Tchad et supérieur de la fraternité des capucins à Limoilou
© IPIR 2010, soumis à copyright
L'engagement missionnaire revêt une grande importance dans l'Ordre des Capucins et il était considéré comme une voie de réalisation de la spiritualité franciscaine.
Les capucins de l'est du Canada se sont implantés vers 1890, alors qu'un processus de laïcisation était en marche en France. Certains capucins de Toulouse, persécutés chez eux, sont alors venus s'installer au Canada pour recruter de nouvelles vocations. Dès 1919, des jeunes Capucins nouvellement recrutés au Canada, sont eux-mêmes allés au Manitoba afin d'aider les Capucins belges à fonder une mission.
En 1929, quelques capucins du Canada se sont joints aux capucins français de Toulouse dans leur effort missionnaire en Ethiopie, jusqu'en 1939, où, suite à l'invasion italienne du pays, ils se sont retirés. Les capucins revenus d'Éthiopie sont partis en Inde en 1932 pour aider les capucins d'Italie qui leur ont alors cédé un territoire, au nord, dans la région de Bénarès.
La mission capucine au Tchad existait depuis 1960. Les Canadiens ont rejoint leurs confrères de Toulouse qui leur ont offert un territoire dans ce pays ainsi qu'en République Centrefricaine. Là-bas, les pères prêchaient en Ngambay, mais le plus souvent, le français était d'usage, car il s'agit d'une colonie française. Les capucins se regroupaient dans des fraternités et provenaient de Suisse, de France ou d'Italie. Entre 1960 et 2002, environ une centaine de Capucins se trouvait au Tchad et en Centre-Afrique et 35 d'entre eux étaient canadiens.
Le frère Jacques Mathieu a oeuvré au Tchad surtout en pastorale parpoissiale où la mise en place de centres de formation pour les catéchistes était importante. En 1973, il enseigne les sciences et la catéchèse à Donia, petit séminaire près de Mondou. Peu de ces jeunes devenaient prêtres. Cependant, ils bénéficiaient d'une bonne formation et de bonnes conditions de vie et d'étude. En 1976, le frère Mathieu reçoit la responsabilité d'une paroisse composée de 110 villages. Après un temps d'adaptation et d'apprentissage de la langue (lélé), il décide d'ouvrir un centre de formation pour les catéchistes et leurs épouses, lesquels serviront la paroisse. Il y avait environ 300 catéchistes pères de famille qui étaient susceptibles de recevoir une formation. Dans ces villages, il y avait également 300 conseillers ou marguillers actifs, bénéficiant de formation.
En 1978, à Makabou, le frère Mathieu ouvre un autre centre de formation destiné à l'étude de la Parole de Dieu, le français,les mathématiques, l'agriculture et pour les femmes, la couture, les soins de santé, etc. À la fin de ces formations, les catéchistes et leurs épouses retournaient dans leur village et pouvaient mieux servir leur communauté. À cette époque, il y a eu également des sessions pour les enfants atteints de polyomélite, ce qui a permis par la suite d'ouvrir avec l'aide du frère Guimbaud, un centre pour handicapés.
En 1982, le frère Jacques Mathieu part pour Ngamongo, et en 1984, ouvre un centre de formation de foyers catéchistes. La langue utilisée dans cette paroisse était le ngambay. En 1989, il part pour la province de Laï. Dans ces différentes paroisses, la mission offrait des cours de dactylographie, ce qui rendait service à la paroisse et a permis à quelques jeunes, garçons et filles, de se trouver du travail. Un autre service offert a été de donner des lunettes de lectures après un court examen de la vue. Ce service continue encore grâce à un abbé du Tchad.
En 1990, il part pour Mondou, comme vicaire général du diocèse pendant six ans et procureur la septième année, tout en desservant la paroisse de Dobara. Une session sur la connaissance de l'islam avait été donnée dans cette paroisse. Après une année de formation biblique à Jérusalem, le frère Mathieu à Béré, dans le diocèse de Laï, où il sera vicaire général du nouveau diocèse pendant deux ans et vicaire de la paroisse, jusqu'en 2002.
Durant son séjour en Afrique, le frère Mathieu s'est efforcé de fonder des centres de formation pour foyers catéchistes (Makabou et Kabrati). Ces centres sont importants pour permettre aux foyers de servir leur milieu. La formation des laïcs est toujours un excellent placement pour le développement de ces villages.
Municipalité: Québec
Région administrative: 03 Capitale-Nationale
Lieu:
Fraternité des Capucins, 500, 8e Avenue, Québec, G1J 3L7
Téléphone: (418) 523-1073
Site Web: http://www.capucin.org
Père Jacques Mathieu
Titre, rôle et fonction : Vicaire à la paroisse Notre-Dame-de-Rocamadour
Lien avec la pratique : Le frère Jacques Mathieu est né dans la paroisse de Limoilou. Il a étudié la philosophie à Cap-Rouge et est entré au noviciat à Cacouna en 1967. En 1972, il a eu une expérience en milieu populaire à Campbelton au Nouveau-Brunswick. En 1973, il est parti au Tchad et a enseigné un an au petit séminaire près de Mondou. De retour au Canada, il a travaillé dans la paroisse de Limoilou. En 1976, il est reparti au Tchad pour servir dans les paroisses de Kelo, Guidari, Mondou et Lai jusqu'en 2001.
Enquêteurs : Marie Renier, Maude Redmond
Date d'entrevue : 4 février 2011
La réalisation de l’Inventaire du patrimoine immatériel religieux a été rendue possible grâce à l’appui de six partenaires: