Récit de pratique cérémonielle ou cultuelle
Tradition: Christianisme
Appartenance: Catholicisme (rite latin)
Diocèse, association ou regroupement: Diocèse de Trois-Rivières
Communauté religieuse: Missionnaires Oblats de Marie-Immaculée
Classé sous Pratique religieuse (9300), Pratique rituelle (9320), Procession (9315).
Les pèlerins sur le chemin du rosaire
© Soumis à copyright, IPIR 2010
La pratique du chemin du rosaire est liée à l'histoire du sanctuaire. Il y avait à l'origine une petite église dans cette paroisse de Marie-Madeleine. La population augmentant, l'église est agrandie vers 1878. La terre du cap étant trop sablonneuse, la pierre devait être transportée de la rive sud du Saint-Laurent.
Les pierres étaient transportées sur le pont de glace. Cet hiver-là, en décembre, le fleuve n'était pas encore gelé, les paroissiens récitèrent alors la prière du rosaire en demandant que le fleuve gèle. Le 16 mars, un pont de glace s'est formé, ce qui a permis de transporter la pierre à l'aide de 125 traîneaux. Les croyants ont interprété ce phénomène comme une réponse à leur prière et l'ont appelé le « pont des chapelets ». Une nouvelle église fut érigée. Le petit sanctuaire, devenu libre, est alors dédié à la Vierge le 22 juin 1888 par le père Frédéric. À cette date, commence l'histoire du Sanctuaire Notre-Dame-du-Cap. L'ancienne église devenait officiellement le Sanctuaire de Notre-Dame du Très Saint-Rosaire. Un peu plus tard, le lieu est appelé « Notre-Dame-du-Cap de La Madeleine ». Cet événement fondateur a institué une dévotion particulière au rosaire.
Après le prodige du « pont des chapelets » et le « prodige des yeux », les gens ont commencé à affluer. En 1911, les Oblats, responsables du sanctuaire, tracent une allée dédiée aux mystères du rosaire, plantent de nombreux arbres et installent 15 monuments de bronze représentant les mystères traditionnels du rosaire. Les cinq mystères supplémentaires ont été faits en céramique. Les pèlerins peuvent parcourir le chemin et réciter le rosaire devant les stations.
Cette pratique est recherchée par les personnes plus âgées, qui aiment déambuler dans le parc. À partir de 1952, il y avait même une pratique du rosaire perpétuel qui était récité jour et nuit et cela, en vue de l'année mariale de 1954. Les groupes de chaque diocèse se succédaient pour assurer la récitation du rosaire.
Le chemin du rosaire fait partie des activités de l'après-midi, proposées aux pèlerins qui se rendent au sanctuaire.
Les pèlerins s'arrêtent devant les représentations de la vie de Jésus
© Soumis à copyright, IPIR 2010
La culture chrétienne a longtemps été concentrée dans les monastères. Au Moyen-Âge, comme beaucoup de moines étaient analphabètes et ne pouvaient lire les Psaumes, on a créé de nombreuses prières courtes et faciles à retenir. Par exemple, l'« Ave Maria » reprend les paroles de l'ange Gabriel envoyé de Dieu saluant Marie la jeune fille pour lui annoncer qu'elle sera la mère de Jésus et qu'il sera le Sauveur. La suite de la prière comprend l'épisode de la Visitation à sa cousine Élisabeth, apprenant la nouvelle. On y ajoute alors « tu es bénie entre les femmes et ton enfant est béni ». Ainsi, les prêtres récitaient 150 « Pater Noster » et 150 « Ave Maria », constitués à partir de plusieurs scènes de l'Évangile. Le Rosaire est l'ensemble de ces 150 prières réparties en 15 dizaines, divisées en trois pour faire le chapelet.
Le chapelet commence par le Credo, un « Notre Père », trois « Je vous salue Marie » et « Gloire au Père ». Le chapelet est un collier composé de cinq dizaines de petits grains appelés « Ave », précédées chacune d'un grain plus gros appelé « Pater ». Partant de l'un des grains les plus gros, une branche terminale comporte trois petits grains (Ave), un gros (Pater) et un crucifix. Un rosaire de vingt dizaines consiste à dire quatre chapelets, un chapelet c'est cinq dizaines, et une dizaine comporte un
« Pater », dix « Ave » et un « Gloria ».
Le rosaire est la prière la plus populaire et la plus répandue chez les catholiques. Sa récitation comprenait traditionnellement trois séries de mystères, soit trois tours de chapelets et une heure de prière, mais il a été étendu à quatre séries de mystères par le pape Jean-Paul II en 2002, qui y a ajouté les mystères lumineux et donc vingt minutes de prières supplémentaires. On se contente souvent de nos jours d'une seule série de cinq mystères, ce qui représente un tour de chapelet, soit vingt minutes de prière.
Ces mystères comprennent les mystères joyeux qui sont ceux de l'enfance de Jésus, les mystères de douleur et les mystères de gloire. Ces mystères sont très figuratifs, simples d'interprétation et soutiennent la prière du passant.
Les Cinq mystères joyeux sont l’Annonciation, la Visitation, la Nativité, la Présentation et le Recouvrement de Jésus au Temple. Les Cinq mystères lumineux sont le Baptême de Jésus au Jourdain, Jésus se révèle aux noces de Cana, l’Annonce du Royaume de Dieu avec l’invitation à la conversion, la Transfiguration et l’institution de l’Eucharistie, expression sacramentelle du mystère pascal. Les Cinq mystères douloureux sont l’Agonie, la Flagellation, le Couronnement d’épines, le Portement de la croix et la Mort sur la croix. Les Cinq mystères glorieux sont la Résurrection de Jésus, l’Ascension de Jésus, la Pentecôte, l’Assomption de Marie et le Couronnement de Marie.
L'usage du chapelet est courant dans beaucoup de religions. Les musulmans, par exemple, ont toujours un chapelet comportant les 99 noms de Dieux. La récitation du rosaire remplit un peu le même rôle que le Mantra chez les Orientaux. Récité à un certain rythme, il devient intériorisant et unifiant, adapté au rythme de la respiration. Il permet au méditant de dépasser le conceptuel pour entrer dans un état de contemplation.
Municipalité: Trois-Rivières
Région administrative: 04 Mauricie
Lieu:
Sanctuaire Notre-Dame-du-Cap, 626 rue Notre-Dame Est , Trois-Rivières, G8T 4G9
Téléphone: 819-374-2441
Télécopieur: 819-374-2441
Site Web: http://www.sanctuaire-ndc.ca
Père Hervé Aubin
Titre, rôle et fonction : Le père Aubin est entré chez les Missionnaires Oblats de Marie-Immaculée en 1954. Il a été ordonné en 1960 et oeuvre au sanctuaire depuis 47 ans. Il a travaillé à l'organisation, à la prédication et à la pastorale auprès des pèlerins, mais il a aussi été directeur de la revue Notre-Dame-du-Cap et a travaillé au studio d'enregistrement.
Enquêteurs : Marie Renier, Imre Nogradi
Date d'entrevue : 15 juin 2010
La réalisation de l’Inventaire du patrimoine immatériel religieux a été rendue possible grâce à l’appui de six partenaires: