Récit de pratique culturelle
Tradition: Christianisme
Appartenance: Catholicisme (rite latin)
Diocèse, association ou regroupement: Diocèse de Montréal
Communauté religieuse: Religieuses Hospitalières de Saint-Joseph
Classé sous Organisation religieuse (9200), Communauté (9240), Pratique alimentaire (9244).
Soeur Thérèse Céré
© IPIR 2009, Soumis à copyright
D'après la constitution de la communauté, la bonne administration de la cuisine et de la sacristie est fort importante pour le bien matériel et spirituel de la communauté. Il en dépend. Ainsi, la cuisinière a un rôle d'une importance capitale pour le maintien du charisme de l'organisation. Le bien-être de la communauté en dépend.
Cuisine de la maison mère des Hospitalières
© IPIR 2009, Soumis à copyright
Être cuisinière à la maison mère des Hospitalières de Saint-Joseph impliquait l'élaboration et la préparation de tous les menus, déjeuner, dîner et souper l'année durant, sans même prendre une journée de congé. Les menus offerts aux religieuses étaient plus frugaux que ceux des malades de l'Hôtel-Dieu. Comme le souligne soeur Céré, cuisinière à la maison mère, : « Ici, c'était pauvre... il y avait rarement de la laitue au menu, réservée alors aux jours de grandes fêtes. On récupérait tout, le gras de boeuf servait pour faire le savon ». Le travail était dur, les soeurs débitaient la viande, faisaient le pain, les conserves et les confitures. Tous les repas sont préparés dans la cuisine. Seules les soeurs qui y travaillent peuvent y entrer. Dans le coutumier de 1939, on peut lire : « On se souviendra qu'il est très expressément défendu à toutes les soeurs d'entrer dans la cuisine de la communauté, excepté les officières qui y ont à faire et celles qui y sont envoyées par la supérieure ».
Dans les années 1950, la cuisinière se lève à 4h pour faire le café et le gruau du déjeuner. On dispose sur une table du réfectoire des cretons, de la tête fromagée, de la graisse de rôti, des céréales, des pots de marmelade maison aux trois fruits, des confitures de prunes et de fraises, etc. Le dimanche, les soeurs ont droit à une petite douceur, de la crème fouettée qu'elles ont l'habitude de mettre dans leur café ou dans leurs céréales. Tout comme les patients de l'Hôtel-Dieu de Montréal, certaines soeurs malades ont un menu particulier lié à leur condition médicale.
Les habitudes alimentaires de la communauté ont changé avec l'introduction de nouveaux mets.Cependant, la cuisine des soeurs hospitalières s'est toujours inscrite dans la tradition culinaire canadienne-française.
À titre d'exemple, soeur Céré nous donne une de ses meilleures recettes de tourtière : « La journée avant d'étendre la viande dans les pâtés, à partir de beaux morceaux de fesse ou d'épaule de porc, la viande est passée au moulin moyen. Puis, dans un chaudron d'eau, on met la viande, de l'oignon haché et du sel, on fait bouillir la viande une quinzaine de minutes en ajoutant un peu de vinaigre pour faire lever le gras. On saupoudre un peu de farine pour lier le tout ».
Même si les soeurs ne cuisinent plus pour les malades, certaines traditions persistent encore aujourd'hui, par exemple une soupe est toujours servie à 10h le matin.
Plats à tarte utilisés dans la cuisine des Hospitalières
© IPIR 2009, Soumis à copyright
Notre informatrice a appris à cuisiner avec ses compagnes de travail (soeurs). Mais elle a également suivi une formation de 1946-1947 à l'École ménagère provinciale. Elle suivit une trentaine de cours où elle apprend les bases de la cuisine (dessert, sauces, bonbons, tourtières, etc.). Mais avant tout cela, elle tient à spécifier : « J'avais pris de l'expérience dans famille ». Sa mère décède alors qu'elle est très jeune, elle la remplace donc dans toutes ses fonctions ménagères à la maison.
Municipalité: Montréal
Région administrative: 06 Montréal
MRC: Communauté métropolitaine de Montréal
Lieu:
Maison mère des Hospitalières de Saint-Joseph, 251, avenue des Pins Ouest, Montréal, H2W 1R6
Téléphone: 514 844-1022
Site Web: http://www.rhsj.org/
Soeur Thérèse Céré
Titre, rôle et fonction : Dès son entrée au postulat en 1943, elle est affectée aux tâches liées à la préparation des repas. Ensuite, elle devient cuisinière à la maison mère des religieuses de 1950 à 1955. Elle a également été active auprès de sa communauté en tant qu’infirmière auxiliaire.
Lien avec la pratique : Présente au sein de la communauté depuis 1943, elle a vu l’évolution des manières de table.
Enquêteur : Roseline Bouchard
Date d'entrevue : 10 février 2009
La réalisation de l’Inventaire du patrimoine immatériel religieux a été rendue possible grâce à l’appui de six partenaires: