Historique général

Dévotion à la Vierge Marie par les Sulpiciens
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La dévotion à Marie est présente dans la Compagnie des prêtres de Saint-Sulpice depuis les débuts de sa fondation par Jean-Jacques Olier (1608-1657). « On trahirait le fondateur de Saint-Sulpice si l'on n'évoquait pas aussi sa constante préoccupation de développer chez les séminaristes la dévotion à la Vierge Marie. Nous avons déjà signalé la place que tenait cette dévotion dans sa propre relation à Dieu. Parce que Marie est mère de Dieu, elle est la créature qui communie le plus 'l'intérieur de Jésus' dans lequel Dieu est honoré, loué, estimé, glorifié, reconnu, remercié, aimé et adoré autant qu'il le peut être. C'est donc auprès de Marie qu'il faut aller s'instruire des sentiments du Christ, car elle y participe plus que personne au monde ». À l'exemple de M. Olier, la formation des prêtres de Saint-Sulpice à Montréal a toujours insisté sur la dévotion à Marie. Il s'agit d'une dévotion importante, mais qui n'a jamais été imposée de façon stricte dans la pédagogie de Saint-Sulpice. 

Description

Statue de la Vierge Marie
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La dévotion à Marie a pour fonction de remémorer ce don volontaire que la Vierge a fait d'elle-même dès les premières années de sa vie (la première offrande). Cela doit aussi inspirer les séminaristes qui commencent. La dévotion à Marie est particulièrement orientée vers la Vierge de la vie intérieure ou Notre-Dame de la vie intérieure. Celle-ci est représentée dans les tableaux et les statues portant sur son coeur une colombe qui représente le Saint-Esprit. Il s'agit d'une Vierge en recueillement, qui accompagne et se fait l'éducatrice pour la prière dans la tradition à Saint-Sulpice. La dévotion est orientée non pas vers une statue ou une représentation spécifique de cette Vierge, mais bien vers le titre au sens large de la Vierge de la vie intérieure.
Aujourd'hui, la dévotion à Marie, patronne de Saint-Sulpice et du Grand Séminaire, est une affaire personnelle, étant donné le nombre et l'état des sulpiciens. Auparavant, au sortir de la chapelle, il y avait une courte pause pour prier la Sainte Vierge. Des séminaristes du Grand Séminaire s'adonnent à cette pratique encore aujourd'hui. Au Séminaire Saint-Sulpice, il n'y a pas d'offices spéciaux malgré la présence de plusieurs statues de la Vierge. Le début du mois de Marie et du rosaire est célébré par un acte de dévotion (messe et prière à la Vierge, chapelet durant la journée) qui ne se répète pas à chaque jour comme autrefois. Saint-Sulpice encourage toujours le chapelet, mais celui-ci est laissé à la discrétion des sulpiciens et des séminaristes. Un chapelet communautaire est récité une fois par mois à l'intention des séminaristes.
La dévotion à Marie peut se pratiquer en plusieurs lieux. Les chapelles sont des endroits privilégiés, mais il existait trois endroits extérieurs propices à cette dévotion. Au Grand Séminaire, à l'extrémité du bassin, se tenait un kiosque avec une statue de la Vierge. Le fait que certains prêtres et séminaristes s'y rendaient pour fumer en cachette aurait laissé l'appellation populaire Notre-Dame de la Boucane à ce lieu. La statue qui y trônait servait pour les prières, les chapelets et les dévotions des mois d'octobre et de mai. Il ne reste actuellement aucune trace de ce kiosque, le tout ayant été détruit il y a plusieurs années déjà. Au Séminaire Saint-Sulpice (ou Vieux-Séminaire), se tenait un kiosque à la Vierge au fond du jardin. Une statue de la Vierge y était installée au deuxième étage et les sulpiciens s'y rendaient le soir pour y prendre leur café et prier. Le kiosque n'existe plus, mais des fouilles archéologiques récentes ont mis à jour les principaux vestiges des siècles passés. Au Séminaire de philosophie, situé sur Côte-des-Neiges, se tient toujours dans le flanc de la montagne une grotte en pierre avec un autel et une statue de la Vierge. Les séminaristes y faisaient autrefois des dévotions. Aujourd'hui, ce bâtiment est loué par Saint-Sulpice à des organismes. La grotte, qui n'est plus entretenue, ne sert plus aux dévotions.
Les principaux objets liés à la dévotion sont les statues et les tableaux de la Vierge, nombreux dans les maisons sulpiciennes. Certaines statues, comme celle de l'oratoire de la Sainte-Vierge à l'entrée de la chapelle du Grand Séminaire ou Notre-Dame de la vie intérieure dans le jardin du Vieux-Séminaire, sont plus symboliques que d'autres. Mais, de manière générale, la dévotion se fait intérieurement et non pas à l’égard d’une représentation de la Vierge en particulier.
Le monogramme de la Compagnie de Saint-Sulpice fait aussi référence à Marie. Les lettres « AM », que l'on trouve abondamment à Saint-Sulpice dans l'art, l'architecture et les diverses représentations, signifient Auspice Maria, ce qui peut se traduire par « Sous la protection de Marie ».
La dévotion à Marie peut se faire toute l'année. Toutefois, elle était davantage encouragée lors des mois de mai (mois de Marie) et d'octobre (mois du rosaire), durant lesquels les séminaristes faisaient des dévotions devant la statue de Marie de la grotte du Séminaire de philosophie. La dévotion à Marie est toujours vivante, mais elle est davantage de l'ordre de la piété individuelle.

Apprentissage et transmission

AM-monogramme
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Puisque la dévotion à Marie remonte à l'époque du fondateur M. Olier, celle-ci est depuis ce temps pratiquée par les sulpiciens et fortement encouragée, sans être imposée, chez les séminaristes. L'apprentissage du savoir relatif à cette dévotion se réalise durant la formation des séminaristes qui peuvent décider de la poursuivre après leur ordination.
La spiritualité sulpicienne continue de favoriser chez les confrères la dévotion à Marie. D'ailleurs, une fête, celle de la Présentation de Marie, est célébrée le 21 novembre de chaque année à la chapelle du Grand Séminaire, en l'honneur de la patronne de Saint-Sulpice.

Localisation

Municipalité: Montréal
Région administrative: 06 Montréal
MRC: Communauté métropolitaine de Montréal
Lieu: Grand Séminaire de Montréal, 2065, rue Sherbrooke Ouest, Montréal, H3H 1G6 et H2Y 1T2
Téléphone: (514) 935-1169 pour le Grand Séminaire

Source

Messieurs Guy Charland et Marcel Demers sont prêtres sulpiciens.

Enquêteur : Mathieu Tremblay
Date d'entrevue : 18 octobre 2007

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