Récit de pratique cérémonielle ou cultuelle
Tradition: Christianisme
Appartenance: Protestantisme
Groupe: Presbytérien
Diocèse, association ou regroupement: Église presbytérienne du Canada / Presbyterian Church in Canada (Presbytery of Québec)
Paroisse, congrégation ou équivalent: St. Andrew's Presbyterian Church (Québec)
Classé sous Pratique religieuse (9300), Pratique rituelle (9320), Rite de sacralisation (9326)
et sous Pratique religieuse (9300), Pratique rituelle (9320), Rite de passage (9321).
Les mariés, les invités et la congrégation devant l'église presbytérienne St. Andrew
© IPIR 2011, soumis à copyright
L’Église presbytérienne s’inspire des idées de Calvin, introduites en Écosse par John Knox au 16e siècle. Au sein de cette Église réformée, seuls deux sacrements, le baptême et la communion, sont pratiqués. Contrairement à l’Église catholique romaine, l’Église presbytérienne ne reconnait pas le mariage comme étant un sacrement. Celle-ci considère comme étant des sacrements, ceux reçus ou administrés par Jésus. Il a effectué son premier miracle lors des noces de Cana, auxquelles il était invité, en transformant l’eau en vin (Jean, 2 : 1-11). Il a donc béni une pratique existante, mais il n’a pas initié le rituel. De plus, le mariage est effectué sous l’autorité de l’État. Le ministre du culte reçoit une certification pour procéder à ce type de célébration. Les presbytériens considèrent qu’il faut éviter de confondre la religion et l’État.
Néanmoins, les presbytériens estiment que le mariage a un caractère sacré et central au sein de la vie spirituelle de la congrégation. La Bible compte plusieurs passages faisant état de célébration du mariage, mais aussi des difficultés de la vie conjugale. La Bible fait mention du mariage comme un cadeau de Dieu : « L'Éternel Dieu forma une femme de la côte qu'il avait prise de l'homme, et il l'amena vers l'homme. Et l'homme dit: Voici cette fois celle qui est os de mes os et chair de ma chair! on l'appellera femme, parce qu'elle a été prise de l'homme.C'est pourquoi l'homme quittera son père et sa mère, et s'attachera à sa femme, et ils deviendront une seule chair. » (Genèse, 2 :24)
Le mariage est défini comme l’union d’un homme et d’une femme devant Dieu. L’engagement réunit deux personnes de sexe opposé. En 2012, l’Église presbytérienne ne célèbrent pas de mariages entre des conjoints de même sexe, sans toutefois condamner ces unions. Les ministres du culte sont autorisés à se marier. L’engagement formulé entre les époux est de « s’aimer et de se soutenir l’un l’autre fidèlement toute la vie ». L'Église suit également les commandements de Dieu, elle proscrit l’adultère. Bien que l’engagement pour la vie soit préconisé, le divorce n’est pas pour autant condamné : « Quand le mariage est irrémédiablement brisé, il vaut mieux le dissoudre que de voir la famille continuer à vivre dans l’amertume. » (Foi vivante) Par ailleurs, le mariage n’est pas une obligation à laquelle tous les croyants doivent se conformer. L’Église presbytérienne souligne que le dessein de Dieu peut se réaliser dans le célibat ou dans le mariage.
Formulation des voeux du mariage
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Le rite du mariage débute par la procession des demoiselles d’honneur et de la mariée. Celle-ci est accompagnée de son père. Dans certains cas, il s’agit d’un enfant de la mariée. Les futurs époux sont présentés l’un à l’autre et la future épouse met ses mains dans celles du marié. Ensuite, le ministre du culte demande à l’assistance s’il quelqu'un s'oppose à cette union.
Le moment le plus important du rite est la formulation des vœux. Le ministre du culte préside la cérémonie, il ne marie pas. L’homme et la femme se lient l’un à l’autre par l’échange des vœux et des alliances. Ils promettent de s’aimer et de s’unir pour la vie, idéalement jusqu’à ce que la mort les sépare. Ensuite, les témoins, les mariés et le ministre du culte signent l’acte de mariage. Puis, les époux sont présentés à l’assistance. Contrairement au rite du mariage catholique, le sacrement de la communion n’a pas lieu pendant la cérémonie.
Depuis peu, un nouveau geste rituel est intégré au rite du mariage à l’église presbytérienne St. Andrew de Québec, à la demande de certains couples. Il s’agit de la bougie de l’unité. Il y a trois bougies, l’une représentant la mariée et l’autre le marié, ainsi qu’une autre bougie plus imposante. Au début de la cérémonie, les mères allument la bougie représentant leur enfant. Ce geste symbolise l’acceptation du mariage. Plus tard durant la cérémonie, les époux les utilisent pour allumer la troisième bougie. Parfois les époux laissent les bougies individuelles allumées, symbolisant l’individualité de chacun dans le mariage. D’autres les éteignent, marquant le début de leur vie conjugale. Les époux allument la bougie à leur anniversaire de mariage en souvenir de cette union, de ce moment heureux.
Pour s’unir dans une église presbytérienne, le couple doit obtenir l’autorisation du Kirk Session de la congrégation de cet établissement. Pour se marier à celle de St. Andrew à Québec, le Kirk Session considère que l’un des deux membres du couple doit être un chrétien pratiquant. Par la suite, il faut procéder à une publication des bans, rendant publique l’imminence d’un mariage. Ainsi, les opposants à cette union peuvent exprimer leur désaccord. L’église n’est pas qu’un lieu de célébration de l’engagement. Le mariage fait partie de la vie spirituelle de la congrégation. Tous les membres sont généralement conviés lors de la cérémonie du mariage du couple.
Le marié signe le registre des mariages
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Le rite est précédé par des séances de formation. Celles-ci sont offertes par le ministre du culte aux membres de la congrégation de l’église presbytérienne St. Andrew de Québec. Dans le cas de chrétiens membres d’une autre congrégation, les cours sont donnés par l’église à laquelle ils appartiennent. L’église presbytérienne St. Andrew de Québec célèbre l’union de nombreux couples provenant de différentes régions du monde, en voyage au Québec.
Le cours offert à l’église presbytérienne, Marriage Arrangement Program, aborde différents sujets tels que les finances, la vie sexuelle, la parentalité et l’importance de Dieu. Il est également question de la conciliation entre les différentes activités d’un individu et le temps consacré à la vie conjugale. La révérende Katherine Burgess souhaite que les couples reçoivent des conseils de différentes personnes, et non seulement du ministre du culte. Elle favorise donc des rencontres avec des couples unis depuis plusieurs années et ayant une vie conjugale heureuse. De plus, cela permet de renforcer les liens entre les membres de la congrégation. Ceux-ci soutiennent les époux lors des moments difficiles. Ainsi, l’éducation au mariage ne cesse pas après la cérémonie. Des enseignements sont transmis de manières informelles à différentes étapes de la vie.
Municipalité: Québec
Région administrative: 03 Capitale-Nationale
Lieu:
Église presbytérienne St. Andrew de Québec, 106, rue Sainte-Anne, Québec (Qc), G1R 3X8
Téléphone: 418-694-1347
Télécopieur: 418-694-3331
Site Web: http://www.standrewsquebec.ca/
Katherine Burgess
Titre, rôle et fonction : La révérende Katherine Burgess est ministre du culte pour la St-Andrew's Presbyterian Church de Québec depuis septembre 2009.
Enquêteur : Francesca Désilets
Date d'entrevue : 17 septembre 2011, 17 septembre 2011
La réalisation de l’Inventaire du patrimoine immatériel religieux a été rendue possible grâce à l’appui de six partenaires: