Récit de pratique culturelle

La vie communautaire des Servantes de Notre-Dame, Reine du Clergé

Tradition: Christianisme
Appartenance: Catholicisme (rite latin)
Diocèse, association ou regroupement: Diocèse de Rimouski
Communauté religieuse: Servantes de Notre-Dame, Reine du Clergé

Classé sous Organisation religieuse (9200), Communauté (9240), Pratique coutumière (9242).

Historique général


Pique-nique sur une terre près du Cénacle, 1938
© Archives des Servantes de Notre-Dame, Reine du Clergé, soumis à copyright

La Congrégation des Servantes de Notre-Dame, Reine du Clergé avait et a toujours une vie communautaire active autant à la maison mère qu’en mission à l'extérieur de la maison. Les sœurs travaillaient en équipe dans la cuisine, la ferme, le jardin, la buanderie, etc. Dans les missions qu'elles remplissaient dans les presbytères, les soeurs étaient toujours en équipe de deux selon la loi canonique. Également, elles devaient être deux pour faire le ménage dans les chambres des prêtres afin d’assurer la discrétion et la confidentialité. Au fils des années, la communauté s'est adaptée aux besoins des temps et c'est ainsi qu'à partir de 1970 les soeurs ont eu l'autorisation d'aller seule dans la mission assignée par obédience. Cela permettait d'être présente à plus d'endroit. C'est en 1986 que les modifications des constitutions ont été approuvées par l'ordinaire du lieu, c'est-à-dire notre archevêque. En acceptant d’être envoyée seule en mission, la soeur demeurait quand même en lien avec la communauté. Elle avait une supérieure avec qui elle gardait contact régulièrement et à chaque mois, une rencontre communautaire rassemblait les soeurs rattachées à un district. Elle gardait également contact avec sa congrégation grâce aux chroniques, aux visites et aux retraites faites à la maison mère. Cette nouvelle pratique a permis aux communautés rurales modestes de recevoir les services des Servantes de Notre-Dame, Reine du Clergé.

Description


Les soeurs se retrouvent pour une récréation quelques soirs par semaine
© IPIR 2011, soumis à copyright

L’horaire quotidien de la communauté à la maison mère est ponctué par les pratiques cultuelles. Les prières communautaires débutent à 7h15 avec l’office des Laudes, ensuite les soeurs se rendent déjeuner.  À 9h00, les sœurs récitent au micro l’Angélus et un chant à l'Esprit Saint: Veni Creator. L'Angélus précède également le dîner et le souper. À 10h30, il y a un chapelet à la chapelle pour celles qui sont disponibles. La communauté se retrouve ensuite à 11h30 pour partager ensemble le dîner. À 16h, elles célèbrent l'Eucharistie, à 17h, c'est le souper. À 18h40 elles célèbrent les Vêpres suivi du Salve Regina. La dernière activité communautaire est un temps de détente, la récréation. Ces soirées sont réservées à diverses activités telles que le ressourcement spirituel, le visionnement d'émissions à la télévision et les jeux. Ce moment de rencontre entre soeurs se conclut par un chant à Marie. À
chaque semaine, des groupes de soeurs se rencontrent pour partager la
Parole de Dieu.


Deux jours par semaine, la communauté reçoit les services d'une professionnelle pour stimuler les soeurs en faisant des exercices physiques, telle une partie de quilles. Elles font aussi des exercices intellectuels afin de cultiver leur mémoire ce qui contribue à les maintenir en forme.


Les religieuses de l’infirmerie qui le peuvent assistent à toutes les célébrations qui ont lieu dans la chapelle grâce au jubé où elles se rendent. Sinon, les micros installés dans la maison mère permettent aux religieuses d’entendre les chants, les prières et la messe. Ces équipements permettent aux sœurs à mobilité réduite de participer aux pratiques religieuses et de suivre le rythme de la vie en communauté. La chapelle demeure accesible en tout temps.


Autrefois, en après-midi, les soeurs portaient une attention particulière à la prière de 15h, heure de la mort de Jésus.


L'horaire quotidien en mission à l'extérieur de la maison mère est différent même si les soeurs  accomplissent aussi leurs pratiques cultuelles. Elles doivent organiser leurs pratiques religieuses en fonction de leur horaire de travail. Par exemple, sœur Chantal Blouin, agente de pastorale au diocèse de Rimouski, doit être au bureau à 8h30. Ainsi, elle se lève à 5h10 pour faire un temps d'oraison et pour prier l’office des Laudes vers 6h en compagnie des sœurs avec qui elle demeure à Rimouski. Puis, sœur Blouin se rend à la maison mère des Sœurs de Notre-Dame du Saint-Rosaire pour célébrer l'Eucharistie avec ces religieuses. Par la suite, elle déjeune et va travailler.

À la maison mère, afin d’assurer une bonne organisation de la vie communautaire et fraternelle, la communauté est répartie en quatre groupes. D’abord, le groupe du généralat est formé de sœurs qui ont la responsabilité de la gestion de la Congrégation. Puis, le groupe de l’infirmerie composé d'environ 26 religieuses, le nombre varie selon les décès. Celles-ci résident au quatrième étage de l'édifice et reçoivent des soins d'infirmerie. La pré-infirmerie compte environ 16 sœurs. Là aussi ce nombre n'est pas fixe car des soeurs changent de niveau selon leur état de santé. Enfin, les autres soeurs plus mobiles forment un autre groupe. Chacune des supérieures du groupe s’assure du bien-être des sœurs qui lui sont confiées. 


Chaque année, la supérieure générale définit un thème faisant l’objet de réflexion au cours de l’année. En 2011, le thème était « Servantes de la mission du Christ ». Pour approfondir le thème, la supérieure du groupe anime chaque mois une soirée de partage communautaire. Les anniversaires de chaque soeur sont toujours soulignés par la supérieure et son groupe. À ces occasions, la supérieure porte une attention spéciale à la collation en offrant un goûtre avec un gâteau et un cadeau.


Les soeurs à l'extérieur de la maison mère forment un groupe supervisé par une supérieure. Présentement sœur Chantal Blouin détient ce rôle. Une fois par mois, les sœurs se rencontrent pour échanger sur le thème de l'année et sur le vécu du mois. Même si elles vivent à l’extérieur de la maison mère, les soeurs considèrent les religieuses retraitées comme étant de leur famille. La retraite annuelle, les visites et les diverses fêtes sont l’occasion de réunir l’ensemble de la communauté à la maison mère.

Les Servantes de Notre-Dame, Reine du Clergé partagent des moments festifs à l’occasion. Ces fêtes spéciales sont l’occasion de fraterniser de façon différente. Elles font alors des danses en ligne, elles écoutent de la musique et préparent des petites pièces de théâtre à l'occasion. Lors de la dernière fête communautaire, les sœurs ont filmé la pièce de théâtre réalisée par les religieuses afin de la présenter au groupe de l’infirmerie. Ces soirées se terminent toujours par une collation et par un chant à Marie.


La communauté possède deux chalets mis à la disposition des sœurs qui désirent un répit. Le chalet Sainte-Marie, situé sur le terrain de la maison mère, permet aux sœurs d’aller se détendre, de jouer aux cartes et de « cuisiner des crêpes ». La proximité du chalet permet à la majorité des sœurs de le fréquenter sans contrainte de transport comparativement au deuxième chalet à Val-Brillant.  Ce dernier a plusieurs chambres et peut accueillir en tout temps un petit groupe de sœurs. Ces chalets répondent aux besoins des sœurs qui ont envie de se détendre seule ou en groupe. Autrefois, les sœurs organisaient souvent des pique-niques. Avec le vieillissement de la communauté, il est plus difficile de pratiquer cette activité. Pour remédier à la situation, un comité a préparé un pique-nique dans la maison en juin 2011.


En bref, les Servantes de Notre-Dame, Reine du Clergé ont le devoir réciproque de conserver un respect mutuel, de faire régner l’union et la paix au sein de la communauté. Le groupe de supérieures s’assure de procurer le soutien nécessaire à chacun de ses membres. L’esprit fraternel et la charité règnent grâce aux actions que posent les sœurs pour assurer le bien-être de la communauté.

Apprentissage et transmission


Le groupe de l'infirmerie
© IPIR 2011, soumis à copyright

À leur entrée chez les Servantes de Notre-Dame, Reine du Clergé, les sœurs acceptaient de vivre une vie communautaire. Dès le pré-noviciat jusqu’aux vœux perpétuels, leur formation se faisaient en groupe. La mère fondatrice, Marie-Anne Ouellet insistait sur la charité entre les religieuses en répétant « vous devez être bonnes, très bonnes avec vos consœurs ». Vivre en communauté est un apprentissage qui se réalise tout au long d’une vie. En fait, avant que la majorité des sœurs ne soient retraitées, elles recevaient les obédiences et partaient souvent en mission à l'extérieur de la maison mère. Ainsi, la vie communautaire à la maison mère était dynamisée par les religieuses qui revenaient faire des visites à leurs consoeurs lors des vacances ou lors des retraites annuelles. Ces soeurs devaient apprendre à vivre avec le ou les prêtres avec qui elles collaboraient. Elles s’adaptaient à l’horaire de ceux-ci pour effectuer leur travail et vivre leur vie religieuse. 

Localisation

Municipalité: Lac-au-Saumon
Région administrative: 11 Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine
Lieu: Maison-Mère, 13 rue du Foyer, Lac-au-Saumon, G0J 1M0
Téléphone: 418-778-5836

Source

Soeur Odette Cormier
Titre, rôle et fonction : Soeur Odette Cormier est supérieure générale de la communauté depuis août 2010.

Enquêteurs : Marjolaine Boutin, Kathleen Pouliot
Date d'entrevue : 3 novembre 2011


Partenaires

La réalisation de l’Inventaire du patrimoine immatériel religieux a été rendue possible grâce à l’appui de six partenaires: