Récit de pratique culturelle
Tradition: Christianisme
Appartenance: Catholicisme (rite latin)
Diocèse, association ou regroupement: Diocèse de Québec
Communauté religieuse: Soeurs du Bon-Pasteur de Québec
Classé sous Organisation religieuse (9200), Communauté (9240), Pratique coutumière (9242).
L'une des premières rangées d'épingles remise aux religieuses
© IPIR 2011, soumis à copyright
Dès les années 1850, Marie-Josephte Fitzbach, fondatrice des Sœurs du Bon-Pasteur de Québec, offre à chaque religieuse une rangée d’épingles à l’occasion de la Nouvelle Année, donnant ainsi naissance à une tradition encore honorée de nos jours. La pratique est signalée dans les annales pour la première fois le 31 décembre 1873; il y est mentionné que toutes les religieuses se rendent à la Maison-mère pour le baiser de paix du Nouvel An et que, selon la coutume, la Mère supérieure donne des épingles pour étrennes aux sœurs et aux pénitentes.
En 1906, au couvent de Rivière-du-Loup, première maison en province des Sœurs du Bon-Pasteur, les religieuses, après la cérémonie d’usage, reçoivent entre autres cadeaux une rangée d’épingles. Les annales signalent également qu’en 1911 une réunion se tient à la salle de la communauté vers 19h, rassemblement au cours duquel la Mère supérieure offre à chacune, en plus de la rangée d’épingles traditionnelle, de modestes étrennes. Puis, en 1927, à la récréation, a lieu la coutumière tournée des étrennes et des épingles bien fines et bien alignées pour les sœurs, des bonbonnières pour les enfants et divers petits cadeaux aux servantes et à la famille de leur employé. Selon les documents archivistiques de 1929, la fraternelle embrassade et la traditionnelle rangée d’épingles sont accompagnées des sourires et des souvenirs d’antan. En 1955, le coutumier précise que la supérieure générale à la Maison-mère, la supérieure provinciale dans les maisons provinciales et la supérieure locale dans les autres maisons donnent à chaque religieuse une rangée d’épingles à l’occasion de la réunion du baiser de paix. Le document souligne d’ailleurs que les sœurs doivent ne rien ajouter au cadeau pour conserver intact cet usage qui date des premières années de la fondation.
L'étrenne des épingles, confectionnée par une religieuse
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Aux débuts de la congrégation, les rangées d'épingles, remises en cadeau, avaient leur utilité pour ajuster l'habit religieux. À titre d'exemple, les manches de la blouse de l’ancien costume étant évasées, il convenait de les attacher avec ces épingles afin de faciliter le travail et l’aisance de mouvement des religieuses. La rangée offerte à l’époque comptait entre une dizaine et une quinzaine d’épingles alors que celle offerte de nos jours en compte trois ou quatre.
Selon le coutumier actuel des Sœurs du Bon-Pasteur, chaque congrégation religieuse conserve dans son patrimoine des traditions qui rappellent aux générations suivantes l’esprit de la fondation à travers des pratiques qui lui sont propres. Ces coutumes s’expriment particulièrement à l’occasion des fêtes liturgiques ou communautaires telles celles de Noël et du Jour de l’An.
Soeur Denise Rodrigue tenant fièrement des épingles reçues à l'occasion du Nouvel An
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Annuellement, le 31 décembre en soirée, les sœurs reçoivent quelques épingles lors d’une rencontre fraternelle pour échanger leurs bons souhaits.
Il importe pour les Sœurs du Bon-Pasteur de Québec de perpétuer cette tradition et de remettre annuellement à chacune une rangée d’épingles en souvenir du cadeau de la fondatrice à ses sœurs aux débuts de la congrégation. Année après année, une religieuse est désignée pour décorer le support sur lequel sont présentées les épingles.
Municipalité: Québec
Région administrative: 03 Capitale-Nationale
Lieu:
Maison généralice des Sœurs du Bon-Pasteur de Québec, 2550, rue Marie-Fitzbach, Québec, G1V 2J2
Téléphone: 418-656-0650
Site Web: http://www.soeursdubonpasteur.ca/
Sœur Denise Rodrigue
Titre, rôle et fonction : Supérieure générale des Sœurs du Bon-Pasteur de Québec de 1985 à 1997, sœur Denise Rodrigue agit aujourd’hui comme vice-postulatrice de la cause de béatification de Marie-Josephte Fitzbach, fondatrice de la congrégation.
Enquêteurs : Valérie Vachon-Bellavance, Mathias Doisne
Date d'entrevue : 15 novembre 2011
La réalisation de l’Inventaire du patrimoine immatériel religieux a été rendue possible grâce à l’appui de six partenaires: