Récit de pratique culturelle
Tradition: Christianisme
Appartenance: Catholicisme (rite latin)
Diocèse, association ou regroupement: Diocèse de Rimouski
Communauté religieuse: Servantes de Notre-Dame, Reine du Clergé
Classé sous Organisation religieuse (9200), Communauté (9240), Pratique coutumière (9242).
Travail à la ferme en 1957
© Archives des Servantes de Notre-Dame, Reine du Clergé, soumis à copyright
Les fondateurs des Servantes de Notre-Dame, Reine du Clergé, l’abbé Alexandre Bouillon et sœur Marie-Anne Ouellet étaient tous deux issus de famille modeste. Ils étaient pauvres et humbles dans leur manière d'être. Pour eux, la pauvreté n'était pas honteuse. Au contraire, l’esprit de pauvreté était une attitude spirituelle, une expérience intérieure de vérité avec soi-même et avec Dieu. Dès la fondation en 1929, les fondateurs ont accordé une importance particulière au vœu de pauvreté qui avec le vœu de chasteté et d’obéissance fait partie des valeurs de la vie consacrée au Christ. Pour être un reflet de Marie, la Servante de Notre-Dame, Reine du Clergé doit être chaste, pauvre et obéissante.
La religieuse tend à l'esprit de pauvret par une expérience intérieure avec elle-même et avec Dieu. C'est aussi, selon les soeurs, une voie d'émerveillement, un chemin d'abandon, de paix et de joie. La pauvreté intérieure dispose au partage des connaissances acquises, des talents, des richesses spirituelles; elle permet l'ouverture aux autres, la volonté d'écoute et la volonté d'accueil.
Autrefois, le voeu de pauvreté se traduisait davantage dans la vie au quotidien. La communauté possédait une ferme, un poulailler, un jardin et des ruches d’abeilles offertes par le père fondateur. Par ces infrastructures et le travail qu’elles accomplissaient, la communauté était autonome. Parmi leurs coutumes, les soeurs devaient suivre certaines restrictions. Par exemple, elles ne pouvaient pas mettre du beurre et de la confiture sur leur pain grillé, c'était seulement l’un ou l’autre. Quelques douceurs étaient parfois permises: lors de la saison des pommes, les sœurs se gâtaient avec le dessert traditionnel du dimanche soir : rayon de miel sur pomme. La communauté utilisait toutes ses ressources. Elles faisaient du café avec de l’orge grillé, des céréales ou des miettes de pain grillé. Les religieuses pratiquaient la récupération même dans leur loisir. Elles se servaient des brans de scie pour texturer la toile de leur tableau. Lorsqu’elles recevaient une carte, les religieuses l’utilisaient pour en fabriquer une autre. Plusieurs de ces cartes sont exposées au Mémorial de la communauté et dévoilent un savoir-faire artistique propre à la communauté.
Aujourd'hui, même si les conditions économiques se sont améliorées, les religieuses mettent toujours en pratique cette facette de leur voeu de pauvreté.
Cueillette de fraises au jardin de la Maison-Mère
© Archives des Servantes de Notre-Dame, Reine du Clergé, soumis à copyright
Le vœu de pauvreté est considéré comme un des aspects de la vie consacrée. Les Servantes de Notre-Dame, Reine du Clergé choisissent une vie de pauvreté volontaire et renonce au droit de disposer librement de biens matériels sans la permission de leurs supérieures. De cette façon, elles s’en remettent à la communauté pour tous leurs besoins. Les religieuses, après leur première profession, cèdent à la communauté tout argent reçu (dons, salaire, pensions et rentes). La mise en commun des biens favorise un esprit de partage fraternel. Les sœurs se contentent de ce qui est modeste et nécessaire.
Dans les presbytères, les soeurs devaient accepter le lieu de travail « tel qu'il était ». Ainsi, elles s’adaptaient au nouveau milieu et pratiquaient leurs dévotions, la prière, les chants et la récitation du chapelet à même le lieu de travail. Elles ne demandaient pas de changements, elles s'accommodaient de ce qu'il y avait. Elles vivaient dans la simplicité ce qui était très apprécié par les prêtres. Encore aujourd’hui, les soeurs en mission à l'extérieur appliquent ce principe d’adaptation.
La communauté est encore soucieuse de la récupération, c’est pourquoi elle donne des objets inutilisés à un centre redistribuant aux personnes dans le besoin. Par le vœu de pauvreté, les Servantes « ouvrent leur cœur à la plénitude de Dieu afin d’acquérir l’émerveillement, la paix et la joie». De plus, la Congrégation est sensible à toute la question écologique. Elles veulent penser aux
générations qui vont les suivre. Ainsi, elles utilisent les bacs de
récupération du papier, les matières résiduelles et elles essayent de prendre
soin de l’eau, matière épuisable. Finalement, certaines sœurs utilisent encore les cartes
qu’elles reçoivent pour en fabriquer de nouvelles.
Sr Laurette Vignola
© IPIR 2011, soumis à copyright
Le fondateur l’abbé Alexandre Bouillon et la fondatrice sœur Marie-Anne Ouellet enseignaient aux soeurs comment être pauvres. Avant la première profession les sœurs doivent par acte notarié céder à la personne de leur choix ou à la Congrégation l’administration de leurs biens présents, ainsi que ceux qui pourraient leur advenir plus tard et déterminent qui en aura l'usage ultérieurement. Également, avant les vœux perpétuels les sœurs doivent faire leur testament. Néanmoins, le vœu de pauvreté n’empêche pas les sœurs de conserver la propriété de leurs biens ou d’en acquérir d’autres. Après au moins dix ans de voeux perpétuels, les religieuses peuvent renoncer à leurs biens présents selon les règles de la prudence, au jugement et avec l'autorisation de la supérieure générale. Cette autorisation est donnée avec le consentement du conseil général.
Municipalité: Lac-au-Saumon
Région administrative: 11 Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine
Lieu:
Maison-Mère, 13 rue du Foyer, Lac-au-Saumon, G0J 1M0
Téléphone: 418-778-5836
Soeur Laurette Vignola
Titre, rôle et fonction : Soeur Laurette Vignola est retraitée. Elle est entrée en 1946 chez les Servantes de Notre-Dame, Reine du Clergé. Elle désirait consacrer sa vie aux prêtres. Pendant 46 ans, elle a oeuvré dans les presbytères et les évêchés.
Enquêteurs : Marjolaine Boutin, Kathleen Pouliot
Date d'entrevue : 2 novembre 2011
La réalisation de l’Inventaire du patrimoine immatériel religieux a été rendue possible grâce à l’appui de six partenaires: