Récit de lieu

Le croix de chemin à l'intersection des rues Saint-Hubert et Crémazie à Montréal

Tradition: Christianisme
Appartenance: Catholicisme (rite latin)
Diocèse, association ou regroupement: Diocèse de Montréal
Communauté religieuse: Compagnie des prêtres de Saint-Sulpice au Canada (Sulpiciens)

Classé sous Organisation religieuse (9200), Espace religieux (9270).

Historique général


Croix de chemin à l'intersection des rues St-Hubert et Crémazie, Montréal
© IPIR 2007, soumis à copyright

La croix de chemin dont parle Monsieur Charland était située à la croisée du chemin menant à la rue Saint-Hubert et au Collège André-Grasset (institution d'enseignement sulpicienne dont la construction s'est terminée en 1929). À cette époque, le territoire urbain et le chemin s'arrêtaient à cet endroit pour laisser place à des champs et des fermes. La croix de chemin est toujours en place même si la configuration routière a été modifiée en raison de l'urbanisation de ce secteur de la ville.

Description


Croix de chemin à l'intersection des rues St-Hubert et Crémazie, Montréal
© IPIR 2007, soumis à copyright

La croix de chemin est à la fois un marqueur territorial et un vestige tangible de la piété populaire dans un lieu donné et à une certaine époque. Comme l'indique l'ethnologue Jean Simard : « À mesure que les colons s'établirent, des croix de chemin s'ajoutèrent aux croix officielles des explorateurs. Les croix apparurent le long des chemins à l'ouverture des chemins eux-mêmes » (Simard, 2004: 14). Jean Simard évalue à environ 3000 le nombre de croix dispersées dans les différentes régions du Québec. Celles-ci font référence à trois types bien démarqués : « Il y a tout d'abord la croix simple, celle qui comporte quelque élément décoratif à ses extrémités ou à sa croisée, ou qui n'a aucun ornement. La croix aux instruments de la passion représente le second type. [...] Le troisième type est le calvaire, abrité ou non sous un édicule » (Simard, 2004: 13).
La croix de chemin dont il est question ici appartient au premier type, c'est-à-dire la croix simple. Il s'agit d'une croix de chemin simple en bois et peinte en blanc. Les extrémités de la traverse et de la hampe sont tréflées, c'est-à-dire ornées de trèfles de couleur rouge. Quatre pièces courbées et rouges, probablement en métal, se trouvent à l'axe (point de rencontre de la hampe et de la traverse) afin de solidifier et de décorer la croix. Des arbustes sont situés de part et d'autre de la croix pour créer une délimitation. La croix repose sur un socle de ciment d'une grande simplicité et aucune plaque ou inscription n'est présente. Elle est, semble-t-il, illuminée la nuit. Victime du temps, ce vestige est légèrement incliné. Au dire de Monsieur Charland, cette croix de chemin n'est pas fréquentée par les sulpiciens. Elle est visible pour les passants, les automobilistes, et les résidants du quartier.
La croix est importante pour les gens du secteur. Guy Charland est le véritable sauveur de cette croix de chemin. Vers 1976, alors qu'il travaillait au Collège Grasset, il s'est aperçu que les employés municipaux s'apprêtaient à démolir la croix à l'occasion des travaux entourant la construction du centre Claude-Robillard et du stationnement adjacent. Aussitôt, il a fait parvenir une lettre à Jean Drapeau, maire de l'époque, lui expliquant l'importance de conserver une des toutes dernières croix de chemin sur l'ancien territoire de la ville de Montréal. Il ne resterait plus que quatre ou cinq croix sur ce territoire. Le maire Drapeau a réagi rapidement et a donné l'ordre aux employés de ne pas démolir ladite croix de chemin. La croix a été repeinte et protégée par une clôture. Malgré la construction d'un poste de police à l'arrière, la croix est toujours debout, mais Monsieur Charland ignore pour combien de temps encore elle sera épargnée de cette façon. Chaque fois qu'il passe dans ce secteur, il admire la croix et fait le souhait qu'elle soit préservée. Pour Monsieur Charland, les croix de chemin (surtout les rares exemplaires en milieu urbain) ainsi que certaines plaques commémoratives du domaine religieux ont une grande valeur patrimoniale qu'il importe de souligner. La croix de chemin et son pourtour sont entretenus par la ville de Montréal. Toutefois, aucune cérémonie n'a eu lieu pour souligner sa restauration et sa conservation à la fin des années 1970.

Localisation

Municipalité: Montréal
Région administrative: 06 Montréal
MRC: Communauté métropolitaine de Montréal
Lieu: Croix de chemin, Intersection des rues Saint-Hubert et Crémazie, Montréal

Source

Guy Charland
Titre, rôle et fonction : Guy Charland est un prêtre sulpicien qui assume, depuis novembre 2001, les fonctions de procureur provincial (province canadienne) des Prêtres de Saint-Sulpice.
Lien avec la pratique : M. Guy Charland a fait les démarches nécessaires auprès de l'administration municipale dans les années 1970 pour éviter la démolition de ce chemin de croix.

Enquêteur : Mathieu Tremblay
Date d'entrevue : 16 octobre 2007


Partenaires

La réalisation de l’Inventaire du patrimoine immatériel religieux a été rendue possible grâce à l’appui de six partenaires: