Récit de pratique cérémonielle ou cultuelle

Les vêpres à la Basilique-Cathédrale Notre-Dame de Québec

Tradition: Christianisme
Appartenance: Catholicisme (rite latin)
Diocèse, association ou regroupement: Diocèse de Québec
Paroisse, congrégation ou équivalent: Notre-Dame-de-Québec (Québec)

Classé sous Pratique religieuse (9300), Cérémonie (9310), Office (9311)
et sous Pratique religieuse (9300), Pratique de communication religieuse (9350), Musique sacrée (9353).

Historique général


Utilisé lors des vêpres à l'occasion des Fêtes de la Nouvelle-France, cet exemplaire de l'antiphonaire date de 1816.
© IPIR 2011, soumis à copyright

Le bréviaire, à l’intention des religieux, et le livre d’heures, édité à la fin du Moyen Âge, destiné aux laïcs, comptent des prières rythmant le quotidien des chrétiens. Déjà au Moyen Âge, les textes sont lus à haute voix (Le livre d’heures, Encyclopédie Universalis). C’est à l’époque classique que se généralise la pratique de vêpres solennelles. Un répertoire de petits et grands motets, les premiers destinés aux solistes seuls et les seconds pour soli, chœurs et orchestre, se constitue (Chorale musique, Encyclopédie Universalis). Les partitions grégoriennes de la liturgie des heures sont regroupées dans un livre liturgique nommé antiphonaire. Le magnificat, chanté quotidiennement à l’office des vêpres sur le texte latin Magnificat anima mea Dominum... d'après l'évangile de saint Luc (i, 46 à 55), devient un genre musical au 15e siècle. Le magnificat ne se limite plus aux vêpres; il intègre le répertoire des concerts spirituels au 17e et 18e siècles (Magnificat, Encyclopédie Universalis).

Les communautés religieuses suivent un horaire monastique déterminé en fonction leur règle de vie. Différentes prières et messes ont lieu quotidiennement, encore aujourd’hui, dont les vêpres en fin de journée. Les vêpres sont traditionnellement chantées dans nombre de paroisses au Québec, dont celle de Notre-Dame-de-Québec, jusqu’aux années 1960. Selon Jean-Claude Picard, la disparition de cet office serait attribuable à la baisse de fréquentation des églises. Avec le IIe concile du Vatican, une liturgie en langue populaire amène des problèmes de prosodie, de déclamation, de même qu’une réflexion sur les rapports entre le son et le rite. Ce concile propose une réforme liturgique et accorde un rôle prépondérant aux fidèles (Musique religieuse chrétienne, Encyclopédie Universalis).

La Basilique-Cathédrale Notre-Dame de Québec, construite en 1647, première cathédrale catholique d’Amérique du Nord, a conservé le Chapitre, l’un des seuls en Amérique du Nord. Un chœur de huit hommes chante lors des messes du Chapitre, parmi ceux-ci, trois ont pris part aux vêpres de la Pentecôte avec le maître de chapelle en 2011. Quant aux vêpres de l’Assomption de la Nouvelle-France, les huit chanteurs y ont participé.

Description


Les vêpres à la Basilique-cathédrale Notre-Dame de Québec
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Les vêpres sont des prières de la liturgie des heures. Cette dernière se compose également  des laudes, des tierces, des sextes, des nones et des complies, distinctes pour chaque jour du temps liturgique. Célébrées généralement le soir, cet office a pour objectif de magnifier le Seigneur et de le remercier pour ses dons, sa générosité et les grâces qu’il nous a données.

Les textes récités lors des vêpres sont les mêmes pour une journée donnée, pour toute l’Église catholique. Suivant le déroulement imposé par la liturgie, les vêpres débutent par un hymne, c’est-à-dire un chant de grâce. Plusieurs psaumes sont récités, ceux-ci varient peu d’un office à un autre. Les trois antiennes, soient les refrains chantés avant un psaume, diffèrent selon la journée du calendrier liturgique. Par la suite, une prière issue d’un texte de l’évangile est lue. Une homélie en reprend les éléments essentiels. La cérémonie se conclut par le Notre Père, puis un hymne de sortie.

Lors des vêpres, les textes prononcés sont prédéterminés, mais la mélodie est choisie. Les critères de sélection reposent sur l’effectif vocal et la participation du public. En effet, le chant a comme objectifs d’inciter à la prière, au recueillement. Le maître de chapelle compose également certaines mélodies afin d’adapter la prosodie à la langue française. De plus, il choisit le Notre Père puisqu’il existe de nombreuses mises en musique de cette prière. Il détermine aussi l’hymne d’entrée et celle de sortie. À la Basilique-cathédrale Notre-Dame de Québec, en raison du nom du lieu, le chant de sortie est dédié à la Vierge Marie.

En 2011, la paroisse Notre-Dame-de-Québec a intégré les vêpres à son calendrier d’activités paroissiales. Ainsi, à la Basilique-Cathédrale Notre-Dame, elles ont été chantées à 9 occasions, entre le dimanche suivant Pâques à celui de la Pentecôte, par le chœur du Chapitre. Elles précédaient la messe dominicale de 17h. Le latin n'étant plus en usage de nos jours, elles ont eu lieu en français afin de faciliter la participation du public. De plus, des vêpres de l’Assomption ont été chantées en grégorien, à l’Église Notre-Dame-des-Victoires, dans le cadre des Fêtes de la Nouvelle-France. Elles ont été célébrées à la manière du 17e siècle. Depuis le premier dimanche de l'avent 2011, des vêpres sont chantées chaque dimanche à la Basilique-Cathédrale Notre-Dame de Québec, hormis durant la saison estivale. Toutefois, elles ne sont pas toujours chantées par le choeur du Chapitre.

Les chanteurs étant situés dans le chœur, ils revêtent un vêtement liturgique. De nos jours, il s’agit d’une aube, une tunique blanche, conformément à une décision du Cérémonial des Évêques (Cæremoniale Episcoporum) de 1984. Avant le port généralisé de l’aube, les participants à la liturgie portaient un surplis.

Apprentissage et transmission


Les quatres chanteurs entonnent les vêpres à la Basilique-cathédrale Notre-Dame de Québec
© IPIR 2011, soumis à copyright

En perpétuant ou en recréant à l’occasion la pratique de chanter les vêpres, un lieu de culte contribue à la transmission de la liturgie des heures auprès des croyants et des visiteurs.

Le chœur du Chapitre de la Basilique-Cathédrale Notre-Dame de Québec est composé de choristes professionnels ayant étudié la musique dans des institutions telles que l’Université Laval. Ils sont aptes à chanter un répertoire grégorien, polyphonique ou opératique. La majorité d'entre eux font aussi partie du Chœur de l'Opéra de Québec. Outre l’apprentissage du répertoire musical, les membres du chœur du Chapitre ont développé une présentation visuelle des vêpres, c’est-à-dire une gestuelle d’entrée et de sortie et un positionnement approprié pour favoriser le contact visuel avec le public et l’organiste.


 




Localisation

Municipalité: Québec
Région administrative: 03 Capitale-Nationale
Lieu: Basilique-cathédrale Notre-Dame de Québec, 16, rue De Buade, Québec, G1R 4A1
Téléphone: 418-692-2533
Site Web: http://www.nddq.org/index.php?langue=FR&eglise=0
Ressources:

Il est possible de consulter la liturgie des heures pour chacune des journées du calendrier liturgique.

Le deuxième extrait sonore est le Magnificat, le troisième est le Notre Père.


Source

Jean-Claude Picard
Titre, rôle et fonction : Maître de chapelle
Lien avec la pratique : Jean-Claude Picard est maître de chapelle à la Basilique-cathédrale Notre-Dame de Québec (2011)

Enquêteurs : Francesca Désilets, Maxime Paquet
Date d'entrevue : 16 juin 2011

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