Récit de lieu

Le Montmartre canadien, lieu de dévotion au Sacré-Coeur

Tradition: Christianisme
Appartenance: Catholicisme (rite latin)
Diocèse, association ou regroupement: Diocèse de Québec
Communauté religieuse: Augustins de l'Assomption

Classé sous Organisation religieuse (9200), Espace religieux (9270), Lieu de culte (9271).

Historique général


Père Marie-Clément Staub, A. A. (1918)
© Archives des Soeurs de Ste-Jeanne d'Arc

Les Augustins de l’Assomption sont présents dans 30 pays à travers le monde. Ils sont en Amérique depuis 1890, dont aux États-Unis (1897) et à Québec (1917). La province d’Amérique du Nord de cette congrégation est composée de trois régions: les États-Unis, le Québec et le Mexique, ainsi qu’une mission, les Philippines.


La congrégation des Augustins de l’Assomption a été fondée en 1850 à Nîmes en France, par le Père Emmanuel d’Alzon dans le collège Notre-Dame de l’Assomption. Elle a été créée dans le contexte d’une société fondée sur les droits de l’Homme et prônant la laïcisation des institutions y inclus l’enseignement fortement contrôlé par l’état.  En réaction, le P. d'Alzon fonde une congrégation pour défendre « les droits de Dieu ».  Il souhaite reconvertir au christianisme par l’enseignement, la presse, les pèlerinages et l’unité des Églises chrétiennes. Les Augustins de l’Assomption sont aussi nommés Assomptionnistes ou Religieux de l’Assomption. Le mot "Assomption" réfère au lieu de naissance de la congrégation à Nîmes, dans le "Collège de l'Assomption".  En outre, le P. d'Alzon fut le directeur spirituel de la fondatrice des Religieuses de l'Assomption, aujourd'hui Sainte Marie-Eugénie, avec qui il était en communion de pensée et d'action. Pour marquer l'influence de la spiritualité de Saint Augustin et l'importance de la vie communautaire, le Père d’Alzon adopte le nom officiel « Augustins de l’Assomption» en 1856.


La Congrégation s'est installée à Sillery en 1926.


Le Montmartre canadien a été fondé par le père Marie-Clément Staub. Originaire d’Alsace, il était au collège des Pères de l'Assomption à Worcester, Massachusetts, aux États-Unis. Il rêvait de répandre la dévotion au Sacré-Cœur. En 1917, le cardinal Louis-Nazaire Bégin, archevêque de Québec, accepte la demande de Marie-Clément Staube d’ouvrir le diocèse aux Pères Assomptionnistes et aux Sœurs de Sainte-Jeanne d'Arc. L’assomptionniste obtient l’autorisation de fonder, à Sillery, un centre canadien pour l'Archiconfrérie de prière et de pénitence, inspirée du Montmartre de Paris et rattachée au Montmartre Canadien.  La construction de ce bâtiment a débuté en 1925. Afin de répandre la dévotion au Sacré-Coeur, il a prêché dans plusieurs églises et diocèses du Québec pendant plusieurs années. Certaines statues dédiées au Sacré-Coeur dans les églises québécoises sont attribuables à sa prédication.

Description


Centre Culture et Foi du Montmartre canadien
© IPIR 2011, soumis à copyright

Le Montmartre canadien est animé par les Augustins de l’Assomption et les laïcs. Lieu du noviciat de 1927 à 1964, il a également eu d’autres fonctions à différents moments de son histoire, soit comme sanctuaire et lieu de formation chrétienne.


Il devient un sanctuaire promouvant la dévotion au Sacré-Cœur à partir de la Deuxième Guerre mondiale jusqu’à la fin des années 1950. Plusieurs pèlerins visitent le lieu en allant ou en revenant du Sanctuaire de Sainte-Anne-de-Beaupré. Des moments liturgiques, paraliturgiques et des visites du lieu étaient proposés aux visiteurs. En raison de la diminution de l’achalandage, les activités ont été réorientées vers la formation chrétienne et la foi. «On sentaient qu’il y avait beaucoup de questionnements et surtout des gens ne connaissaient pas bien leur foi chrétienne, leur foi catholique.» affirme le père Marcel Poirier. Le Centre Culture et Foi a été inauguré en 1968. Il est composé de salles et d’une chapelle pouvant accueillir environ 500 personnes. Diverses formes d’enseignement ont lieu dans ce centre, des sessions, des cours, des retraites et des neuvaines. Les formations portent sur la bible et des thèmes religieux.


De nos jours, les activités sont axées davantage sur la formation à la foi que sur la dévotion au Sacré-Cœur. Des éléments voués à ce culte subsistent en ces lieux, tels que la décoration de la chapelle où on retrouve des représentations du Sacré-Cœur ou des pratiques telle l’adoration ou des célébrations telles la liturgie et les chants de Taizé les premiers vendredis du mois et la fête du Sacré-Cœur.


La congrégation vise à former une communauté, ainsi différentes activités favorisant la connaissance mutuelle sont organisées. Le public n’a pas besoin de faire partie de la communauté chrétienne pour y assister. Outre les messes quotidiennes à 11h15, le centre organise des conférences et des repas réunissant les croyants. Par exemple, « Les grands dossiers du Montmartre » abordent des questions qui préoccupent la société actuelle et le point de vue de l’Église sur ces sujets, comme l’euthanasie ou l’avenir de l’Église à Québec. Les thèmes touchent toujours soit la foi, la spiritualité ou la vie de l’Église. Une fois par mois, il y a ce qu’on appelle un 5 à 7 sur des thèmes d’actualité. Les gens apportent la nourriture. Un sujet est présenté pendant 15 minutes, suivi d’une discussion. Depuis 2010, des déjeuners sont organisés une fois par mois. Le but de ces repas est de présenter une question reliée à l'Église d'aujourd'hui ou à la vie interne de l’Église, par exemple un livre du Pape. Ce repas dominical est suivi de l’eucharistie. La prédication est axée sur la bible, accordant une priorité à l’évangile. Il y a des lectures et des explications orientées sur l’application de l’évangile à la vie quotidienne afin de permettre aux participants comprendre ce qui est au cœur de leur foi. Ainsi, ceux-ci pourront aller directement au texte pour s’en inspirer pour leur vie. L’objectif est également de faire advenir le monde de Dieu en s’engageant dans leur milieu. Le centre offre une nourriture spirituelle qui permet aux gens de mieux assumer leurs responsabilités, donner un sens à leur vie et d’être plus heureux. Par le passé, il y a également eu des publications, par exemple la revue intitulée L’appel du Sacré-Cœur. Les activités tentent de répondre aux besoins actuels de l’Église et des personnes en quête de spiritualité.

Depuis leurs origines les Assomptionnistes utilisent également les média pour communiquer le message du Christ.  Ainsi ils ont fondé Bayard Presse, autrefois "La Bonne Presse" qui publie livres et magazines et en particulier le journal "La Croix".  Au Canada, ils ont mis sur pied Bayard Canada.   Depuis 2008, les éditions Novalis (qui publient entre autres le Prions en Église)  font partie de Bayard-Canada.  Parmi les publications signalons les livres et revues pour enfants : Okapi, Pomme d'Api, J'aime lire, les petits débrouillards, etc… Toutes ces publications  véhiculent des valeurs humaines rejoignant le charisme des Augustins de l’Assomption, c’est-à-dire la solidarité, la fraternité, le respect, l’égalité des personnes, la justice, etc.  Aujourd'hui, l'entreprise compte environ 130 employés laïcs.  Actuellement, aucun Assomptionniste ne travaille directement dans Bayard-Canada et la congrégation ne retire aucun dividende ou profit des activités de l'entreprise.

Localisation

Municipalité: Québec
Région administrative: 03 Capitale-Nationale
Téléphone: (418) 681-7357
Télécopieur: (418) 682-1492
Site Web: http://www.lemontmartre.net/index.htm

Source

Le père Marcel Poirier
Titre, rôle et fonction : Supérieur provincial
Lien avec la pratique : Le père Marcel Poirier occupe le poste de supérieur provincial des Augustins de l'Assomption de l'Amérique du Nord. Il a intégré la congrégation en 1962. Après des études en philosophie, en théologie et en sociologie, il a enseigné pendant 13 ans au Séminaire de saint Augustin à Cap-Rouge. Ensuite, il a assumé différentes responsabilités à l'intérieur de la congrégation pour le groupe québécois et à l'international.

Enquêteurs : Francesca Désilets, Maude Redmond Morissette
Date d'entrevue : 16 mars 2011


Partenaires

La réalisation de l’Inventaire du patrimoine immatériel religieux a été rendue possible grâce à l’appui de six partenaires: