Récit de pratique culturelle
Tradition: Christianisme
Appartenance: Catholicisme (rite latin)
Diocèse, association ou regroupement: Diocèse de Chicoutimi
Communauté religieuse: Soeurs de Notre-Dame du Bon-Conseil de Chicoutimi
Classé sous Organisation religieuse (9200), Mission (9260), Prosélytisme (9263).
Leçon de catéchisme et de chants près de la chapelle, 1966
© Archives des Soeurs de Notre-Dame du Bon-Conseil, soumis à copyright
En 1963, le pape Jean XXIII prévient les évêques du Canada que l’Amérique latine a grandement besoin de prêtres et de religieuses pour évangéliser les populations locales et leur donner les sacrements.
Cette même année, monseigneur Marius Paré, alors évêque du diocèse de Chicoutimi, se rend à Rome pour le concile Vatican II. Il y fait la rencontre de monseigneur Bernadino Piñera, évêque de Temuco, au Chili, et discute avec lui de la possibilité d’envoyer des soeurs canadiennes dans son diocèse en Amérique latine. À son retour de Rome, monseigneur Paré incite les communautés de sa circonscription ecclésiastique à participer au mouvement missionnaire. C'est alors que la communauté s'est inscrite dans ce grand mouvement missionnaire: la correspondance s'est établie entre les évêques et la supérieure générale du temps.
Ainsi, en août 1964, quatre sœurs de la communauté de Notre-Dame du Bon-Conseil quittent le Québec pour se rendre à Cuernavaca, au Mexique, afin d'y suivre une formation missionnaire ainsi que des cours d’espagnol et de culture latino-américaine. Quatre mois plus tard, elles arrivent à Temuco, ville du Chili située à 500 km, au sud de la capitale Santiago
En collaboration avec les prêtres des missions étrangères déjà sur place, les religieuses avaient pour mission première l’évangélisation et la formation des populations locales. Les sœurs sont d’abord allées à Temuco, pour ensuite se diriger dans différents diocèses tels que Santiago, Llapel, Melipilla, Malloco, etc. Lorsqu'elles sentaient que les villageois étaient prêts à fonctionner sans elles, elles allaient s'installer dans une autre région.
En 47 ans, 23 Sœurs de Notre-Dame du Bon-Conseil ont séjourné au Chili dans 11 endroits différents. Aujourd’hui, trois religieuses travaillent toujours dans les différents centres instaurés par la congrégation de Chicoutimi.
Groupe de jeunes jocistes du secteur de Samur en journée d'étude avec soeur Violette Gravel Emond, 1969
© Archives des Soeurs de Notre-Dame du Bon-Conseil, soumis à copyright
Les sœurs ont d'abord commencé leur travail d’évangélisation à Temuco, autant dans les paroisses que dans les milieux ruraux auprès des autochtones. Elles ont ainsi engagé leur œuvre en évangélisant les adultes à l’aide d’une formation pastorale, laquelle comprenait la préparation aux sacrements du baptême, de la première communion, de la confirmation et du mariage. Les sœurs enseignaient la pastorale à des adultes qui, eux-mêmes, l'enseignaient à d’autres personnes. Pour leur part, les jeunes Chiliens qui avaient reçu le sacrement de la confirmation apprenaient la catéchèse aux enfants. Les sœurs missionnaires se sont aussi impliquées auprès des jeunes en devenant animatrices dans la jeunesse ouvrière, ainsi qu’en travaillant dans la pastorale sociale et dans les mouvements de scoutisme.
Elles ont également mis en place des groupes de soutien, telle l'association des alcooliques anonymes, ainsi que différents centres venant en aide aux populations locales dans le besoin. Les religieuses ont, de plus, fondé un centre destiné aux mères afin de leur permettre de se rencontrer, ainsi qu’un foyer pour fillettes orphelines ou vivant une situation familiale difficile. Elles ont participé, par ailleurs, à la mise en place d’une coopérative de logements qui a permis de trouver des terrains et des maisons à des familles.
Grâce à une subvention du ministère de l’Éducation chilien, les sœurs ont ouvert un centre de jour pour les jeunes. Ce centre existe toujours et les enfants viennent y déjeuner et recevoir de l’aide aux devoirs. Les mères peuvent suivre différents ateliers sur la maroquinerie ou la fabrication de savon, dans le but de travailler pour subvenir aux besoins de leur famille. Dans cette perspective de les aider à se prendre en main, les sœurs ont toujours fait la promotion des droits de la femme. Elles donnaient, par exemple, des cours afin que les femmes s'épanouissent et comprennent la place importante qu'elles occupent dans la communauté chrétienne.
En 1985, les missionnaires ont ouvert à Santiago une maison de formation à la vie religieuse. Plusieurs jeunes filles se sont présentées, ont reçu la formation, mais ce n'était pas leur vocation. Elles seront de bonnes chrétiennes dans leur milieu. Deux d'entre elles ont fait leur profession religieuse.
Aujourd’hui, la plupart des groupes de soutien, des associations, des coopératives et des centres sociaux fondés par les Sœurs de Notre-Dame du Bon-Conseil sont encore actifs, soutenus par les laïcs qu’elles ont formés. En 2011, deux Sœurs de la congrégation étaient toujours missionnaires au Chili.
Travail en équipe au cours d'une journée d'étude
© Archives des Soeurs de Notre-Dame du Bon-Conseil, soumis à copyright
La mission première de la communauté de Notre-Dame du Bon-Conseil, en se rendant au Chili, était l’évangélisation et la formation chrétienne. Les sœurs, appuyées par les pères missionnaires, ont fondé des centres d’aide, enseigné la catéchèse et créé des activités afin de souligner l'apport social et le travail des femmes. Leur but était ainsi de transmettre leurs valeurs chrétiennes à des laïcs qui pourraient prendre la relève. Aujourd'hui, les soeurs continuent de porter dans leur coeur et dans leur prière ce peuple qui fait partie de leur vie.
Municipalité: Saguenay
Région administrative: 02 Saguenay-Lac-Saint-Jean
Lieu:
Maison mère des Soeurs de Notre-Dame du Bon-Conseil de Chicoutimi, 700, rue Racine, Saguenay (Qc), G7H 1V2
Téléphone: 418-543-4861
Soeur Pierrette Brière
Titre, rôle et fonction : Missionnaire au Chili pendant 38 ans.
Lien avec la pratique : Elle est l’une des quatre sœurs de Notre-Dame du Bon-Conseil parties en mission au Chili en 1964. En 38 ans, elle y a fait plusieurs séjours pour revenir s’installer au Québec en 2003.
Enquêteurs : Maude Redmond Morissette, Marjolaine Boutin
Date d'entrevue : 28 mars 2011
La réalisation de l’Inventaire du patrimoine immatériel religieux a été rendue possible grâce à l’appui de six partenaires: