Récit de lieu
Tradition: Christianisme
Appartenance: Catholicisme (rite latin)
Diocèse, association ou regroupement: Diocèse de Québec
Communauté religieuse: Petites Franciscaines de Marie
Classé sous Organisation religieuse (9200), Espace religieux (9270), Édifice religieux (9272).
Le choeur de la chapelle
© IPIR 2010, soumis à copyright
L'érection de la chapelle du Sacré-Cœur de la maison mère des Petites Franciscaines de Marie est née du désir de l’abbé Ambroise-Martial Fafard, curé de Baie Saint-Paul et fondateur de la congrégation. À sa mort, le 12 août 1899, le projet n’est toujours pas concrétisé ; il le sera toutefois grâce au travail soutenu de mère Marie-Anne-de-Jésus, qui prend la relève du père Fafard et réalise son rêve. Âgée d’à peine une trentaine d’années, elle mènera à terme le projet, sans canevas, ni ressources. Les employés travaillant à la construction de la chapelle seront d’ailleurs payés grâce aux quêtes effectuées par les sœurs.
La chapelle du Sacré-Cœur doit sa réalisation à la collaboration ainsi qu’à la générosité de la population de Baie Saint-Paul et des villages environnants. Ainsi, « le 2 juillet 1900, sur l’emplacement choisi l’année précédente par le Père Fondateur lui-même tout à côté de l’Hospice Sainte-Anne, dix pelles vigoureuses s’enfoncent dans la terre […]. Le Chapelain, l’abbé Georges Gagnon, bénit la bienfaisante équipe. » Sortie de terre au cours de ce même été, les sœurs y s’agenouilleront pour la première fois le 28 octobre 1903 à l’occasion d’une bénédiction privée du sanctuaire et une messe d’action de grâces célébrée par l’abbé Édouard Fafard, frère du fondateur. Elles y entreront définitivement le 18 novembre 1903. Enfin, le 14 août 1904, la chapelle est solennellement bénite par monseigneur Belley, Prélat domestique et vicaire général du diocèse de Chicoutimi. À l’occasion de son centaire, en 2004, la chapelle subit quelques modifications afin de répondre à la mise aux normes et aux exigences liturgiques.
La nef centrale
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Construite d’après les plans de l’architecte Eugène Talbot, de Québec, la chapelle du Sacré-Cœur est divisée en quatre parties : une tribune arrière formant porche, une première partie de nef, séparée par une balustrade d’une partie plus avant et, enfin, un chœur en hémicycle. La nef, ponctuée de colonnes et de piliers corinthiens, est coiffée d’une voûte en berceau. Celle-ci est d’ailleurs décorée, au centre de chaque travée de médaillons renfermant la moulure d’un symbole différent, orné de rayons. La Trinité, la Colombe, l’Agneau, le Calice, l’Ostensoir, deux Cœurs —l’un entouré d’épines, l’autre de fleurs—, la Plume et le Livre ainsi que la siglaison IHS rythment la nef de l’arrière vers le chœur, alors que le dessus de la tribune arrière est décoré de la Lyre.
La nef a subi peu de transformation depuis sa réalisation au début du XXe siècle, sinon quelques modifications répondant à l’esprit du Concile Vatican II. Le plancher a par exemple été égalisé et la balustrade, enlevée. À l’origine, le plancher avait deux niveaux; l’un, près du chœur, plus élevé, servait aux religieuses, tandis que l’autre, à l’arrière et plus bas, recevait les pensionnaires. Ces deux parties de la nef étaient de plus séparées par une balustrade. Les bas-côtés, quant à eux, sont couronnés d’un plafond à caissons, lesquels sont ornés, en leur centre, des symboles soutenus par les mêmes rayons et nuages que ceux de la voûte. À la croisée de la nef et des transepts domine une coupole sur pendentifs, ouverte en son sommet par une rosace ajourée. Les transepts s’inscrivent par ailleurs dans l’ensemble avec le chœur, à la manière du plan de la chapelle des Récollets. Ils sont décorés, à gauche par le symbole AM (Ave Maria) et à droite par le symbole OSJ (O Sancte Joseph). L’ensemble de la chapelle est couvert de plâtre blanc, décoré d’une discrète dorure. Les murs collatéraux sont par ailleurs percés de grandes baies, la lumière qu’elles laissent filtrer donne à l’ensemble une impression de pureté et de calme.
Intégrée dans l’ensemble architectural de la maison mère, la chapelle est située au centre de l’aile ouest, occupant une partie des deuxième, troisième et quatrième étages. Deux autels latéraux en bois sculpté, presque identiques au maître-autel, sont dédiés, l’un à la Vierge Marie, l’autre à saint Joseph. Richement décorés, le premier présente une statue de Notre-Dame-du-Sacré-Cœur, alors que le second expose une statue de plâtre de saint Joseph. Le maître-autel est accessible par quatre gradins. L’abside reproduit le même décor que l’ensemble de la chapelle, avec ses pilastres à cannelures, ses chapiteaux corinthiens et sa frise à rinceaux. Deux cartouches ovoïdes encadrent de plus le maître-autel. La table d’autel repose sur un tombeau au centre duquel est sculpté un symbole franciscain de soumission et d’acceptation —appelé conformité— représentant les bras croisés de Jésus et saint François sur une croix. Au dessus du tabernacle, une corniche fait naître un troisième gradin, sur lequel six colonnes torses dorées reposent. Celles-ci encadrent une monstrance se terminant par un linteau en arc, lui-même surmonté d’un couronnement recouvert de dorure. Le retable se termine en un arc en forme de coquillage, posé sur les chapiteaux des colonnes torses. Au fond de cet hémicycle apparaissent les lettres « IHS », ceintes de nuages et de rayons sculptés. Puis, au faîte du retable, la statue du Sacré-Cœur se dresse sur un chapiteau composite, attirant très haut les regards et les captivant par son visage de miséricorde.
Quelques transformations ont été apportées dans le chœur à l’occasion de centenaire, en 2004, afin de garder l’unité stylistique du lieu et d’assurer la conformité avec les exigences liturgiques. L’autel de la célébration eucharistique, l’ambon et la lampe du sanctuaire ont de ce fait été renouvelés. L’Ordre et les valeurs franciscains sont de plus énoncés par la présence, de part et d’autre du chœur, de statues en plâtre polychrome des patrons franciscains, saint François et sainte Claire d’Assise. Huit tableaux complètent également la décoration intérieure de la chapelle. Quatre d’entre eux, peints dans les cartouches de l’abside du maître-autel, représentent les quatre évangélistes. Trois représentations, de plus important format, ornent le transept droit : La Vierge présentant l’Enfant-Jésus à Saint-Antoine, La stigmatisation de saint François sur le Mont Alverne et, enfin, une représentation de Marthe et Marie. Réalisés entre 1932 et 1939, ces tableaux ont été peints par Sœur Marie-Odoric-de-Jésus, Petite Franciscaine de Marie. Le chemin de croix est, quant à lui, signé Édouard Cabane, et a été offert à la communauté par l’abbé Onésime Lavoie, ce dont témoigne une plaque de marbre blanc à l’arrière de la chapelle. Des plaques commémorent et rappellent de plus les deux principaux bienfaiteurs de la chapelle, Ambroise-Martial Fafard, fondateur de la congrégation, et son frère, Édouard Fafard, curé de Lévis. Bref, l’architecture et la décoration intérieures confèrent à la chapelle une impression de grandeur et de pureté. L’installation lumineuse, qui date de 1904, y participe également : « Par une heureuse idée de son génie pratique, le curé Ambroise Fafard […] avait exploité une source d’énergie électrique […]. La sereine majesté de l’architecture subit une sorte de transfiguration sous les feux de l’éclairage. Onze cent cinquante petites ampoules électriques illuminent la voûte ; disposées en deux rangées sur les arcs doubleaux, et fixées entre les modillons de la corniche, elles brillent d’un éclat à la fois éblouissant et doux, diadème de flamme qui avive et couronne le recueillement du lieu saint. » Enfin, la chapelle — coiffée d’un clocher en flèche orné d’une croix et de deux dômes sur lesquels se tiennent les statues du Sacré-Cœur et de saint François d’Assise — se dresse au cœur de Baie Saint-Paul, couvrant la ville d’un geste de protection.
Municipalité: Baie-Saint-Paul
Région administrative: 03 Capitale-Nationale
Lieu:
Maison mère des Petites Franciscaines de Marie, 63, rue Ambroise-Fafard, Baie-Saint-Paul, G3Z 2J7
Téléphone: 418-435-3520
Télécopieur: 418-435-5318
Site Web: http://www.espacemusealpfm.com
Soeur Hélène Chamberland
Titre, rôle et fonction : Sœur Hélène Chamberland est entrée en communauté en 1961. Elle est infirmière et elle a fondé un des premiers CLSC au Québec. Avant de retourner à la maison mère de Baie Saint-Paul, sœur Hélène Chamberland a géré trois établissements de la communauté en plus d’assurer la formation de quatre groupes d’associés. Elle travaille également à la Maison Michel Sarrazin, établissement spécialisé en soins palliatifs.
Enquêteurs : Maude Redmond Morissette, Roseline Bouchard, Valérie Vachon-Bellavance
Date d'entrevue : 11 février 2010
La réalisation de l’Inventaire du patrimoine immatériel religieux a été rendue possible grâce à l’appui de six partenaires: