Récit de pratique cérémonielle ou cultuelle
Tradition: Christianisme
Appartenance: Catholicisme (rite latin)
Diocèse, association ou regroupement: Diocèse de Québec
Paroisse, congrégation ou équivalent: Notre-Dame de la Guadeloupe (La Guadeloupe)
Classé sous Pratique religieuse (9300), Pratique rituelle (9320), Rite d'agrégation (9322).
Le curé Bertrand Jacques, baptisant un enfant
© IPIR, soumis à copyright
Le terme “baptiser” se veut d'abord la francisation du mot grec "baptizein", qui signifie “plonger”. À l’origine, le baptême était pratiqué par immersion. Aujourd’hui, cette signification n’est plus évidente parce que le baptême liturgique, en Occident, consiste à verser un peu d’eau sur le front de l’enfant, signe de vie. Le baptême fait naître à la vie de Dieu. Durant l’époque des Pères de l’Église, qui s’étendait du IIème jusqu’au VIème siècle, le baptême, la confirmation et l’eucharistie étaient célébrés en même temps et constituaient l’initiation chrétienne.
Dès la fin du IIème siècle, le catéchuménat est au centre de l'initiation à la vie chrétienne et est ponctué de nombreux rites d’initiation, dont le baptême. Constitutif de la préparation à la vie chrétienne des adultes, le catéchuménat comporte différentes phases. Il y a ainsi un temps d’initiation à la foi chrétienne, puis une préparation immédiate aux sacrements pendant le carême. Avec l'expansion du christianisme, le baptême n’est plus une démarche personnelle adulte. À partir du XIIème siècle, le baptême des enfants devient plus fréquent que le baptême des adultes. C'est à partir du XIIIème siècle que la pratique du baptême sur les nouveaux-nés se généralise. Selon une explication causale, la mortalité infantile étant alarmante, le baptême des adultes disparaît ainsi que le catéchuménat qui le préparait. Les prêtres prennent désormais la célébration en charge sans l’intervention d’un évêque.
À partir du concile Vatican II (1962-1965), la “Constitution conciliaire de la Sainte liturgie” décide de restaurer "le Catéchuménat des adultes et de réviser le Rituel du baptême des enfants" de 1947 en conformité avec le droit canonique et la dernière édition du Rituel romain. En 1969, le rituel a profondément évolué. L'instauration d'une pastorale redéfinie donne lieu à la parution d'un nouveau rituel du baptême de l'enfant. D'après cette pastorale, les parents occupent un rôle central dans la célébration du baptême de leur enfant, le rôle du parrain et de la marraine devenant alors secondaire. Désormais, ce sont les parents qui marquent leur enfant du signe de la croix et affirment leur foi. Ce nouvel engagement des parents implique une préparation préalable.
Le saint-chrême et le cierge du baptisé
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Premier sacrement de l’initiation chrétienne, le baptême est le premier signe sacramentel de l'amour de Dieu envers l'enfant. Dans le culte catholique, le baptême signifie, en effet, l'union à Dieu, Père, Fils et Esprit Saint et l’entrée dans la communauté chrétienne comme enfant de Dieu. Reconnu officiellement fils du Père, le baptisé entre dans l’Alliance. Le baptême est une nouvelle naissance, par laquelle le croyant naît à la vie de Dieu pour poursuivre son chemin d'alliance avec ce Dieu Sauveur.
La cérémonie du baptême se compose de quatre moments significatifs. Le premier temps de la célébration du baptême est le temps de l’accueil. Tout d'abord, le prêtre demande aux parents d'exprimer leurs motivations à faire baptiser leur enfant et ce que signifie pour eux le baptême. Il demande également aux parrain et marraine d'exprimer leur volonté d'assumer leur rôle auprès du baptisé. Cependant, l’événement central de cette première étape est le rite de la signation. Pour symboliser l’entrée dans la famille chrétienne, le célébrant trace le signe de la croix sur le front de l’enfant, signe distinctif des fidèles du Christ. Les parents, le parrain et la marraine, ainsi que l’assemblée, marquent à leur tour l’enfant du signe de la croix. La Parole qui accompagne ce geste est très signifiante: “la communauté chrétienne vous accueille avec joie. En son nom, je vous marque de la croix, le signe du Christ, notre Sauveur”. Le signe de la croix qui est alors tracé sur le front de l’enfant signifie son union au Christ et son appartenance à la communauté chrétienne.
Après l’accueil vient le moment de la liturgie de la Parole. Le célébrant invite les parents, le parrain et la marraine et toute l’assemblée à vivre une célébration de la Parole de Dieu. La lecture d’un passage de l’Ancien testament, un psaume et un évangile sont lus. Suit l’homélie du prêtre où celui-ci commente la Parole de Dieu. La liturgie de la Parole se poursuit par une prière universelle et la litanie des saints. À cette occasion, il invoque les saints, particulièrement le saint patron des enfants. Enfin, le prêtre fait l'imposition des mains invoquant l'Esprit Saint à habiter le coeur de l'enfant.
Au moment du baptême, le célébrant, les parents, le parrain et la marraine, portant l’enfant, s’avancent jusqu’à la fontaine baptismale. Le rituel du baptême, à proprement dit, commence par la bénédiction de l’eau. Les parents s’approchent de la cuve baptismale où l’enfant sera baptisé. Après avoir béni l’eau, le célébrant invite toute l'assemblée à renoncer au mal et à Satan et à proclamer leur foi selon les principaux articles du "Je crois en Dieu". Ensuite, le célébrant demande une nouvelle fois aux parents s'ils souhaitent que leur enfant soit baptisé dans cette foi proclamée ensemble. Après l’acquiescement, il verse, par trois fois, l’eau sur le front de l’enfant. Il prononce également la formule: “Je te baptise au nom du Père, du Fils, et du Saint-Esprit”.
Ensuite, le célébrant fait une onction avec le saint-chrême sur le front de l’enfant, signe de consécration à Dieu. Le vêtement blanc, symbole de pureté de l'âme, est déposé sur l'enfant: Dieu entoure l'enfant de la douceur et la chaleur de son amour. Enfin, le célébrant donne au parrain ou à la marraine le cierge du baptême, allumé au cierge pascal pour qu’ils transmettent à leur enfant ou à leur filleul la lumière du Christ.
La cérémonie du baptême se termine à l’autel. L'enfant est déposé sur l'autel et le célébrant, les parents, le parrain et la marraine, et l’assemblée récitent le “Notre Père”, la prière des enfants de Dieu. Les parents ajoutent également une prière pour remercier Dieu. Il y a ensuite la bénédiction finale, où le célébrant bénit les parents, les parrain et marraine et toute l'assemblée. Il conclut la célébration par l’envoi. Pour terminer, le registre attestant le baptême de l'enfant est signé par les parents, le parrain et la marraine et le prêtre. Les cloches sonnent enfin pour annoncer à tous la joie d'avoir un nouveau baptisé dans la communauté chrétienne.
Le tracé de la croix sur le front de l'enfant
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Le baptême est une célébration ecclésiale qui consacre l'enfant à Dieu et le fait entrer dans la communauté chrétienne, dans l’Église. En ce sens, les parents, dans la foi desquels l'enfant est baptisé, sont particulièrement impliqués et doivent assister à la réunion paroissiale préparatoire au baptême pour en saisir la signification et préparer la célébration. La célébration du baptême implique en effet un véritable engagement des parents pour accompagner leur enfant dans la vie chrétienne de l'Église. Le code de droit canonique énonce deux conditions pour qu’un enfant soit baptisé: il faut qu’il y ait un “espoir fondé que l’enfant sera éduqué dans la religion catholique” et que “les parents y consentent, ou du moins, l’un d’entre eux” (Can. 868-1). Souvent, le baptême exprime la volonté des parents de suivre la tradition familiale, d’élever leur enfant en lui faisant partager leurs valeurs et leurs principes moraux. Ils veulent transmettre ce qu’ils ont reçu et aussi que leur enfant soit reconnu comme enfant de Dieu.
Municipalité: La Guadeloupe
Région administrative: 12 Chaudière-Appalaches
Lieu:
Paroisse Notre-Dame de La Guadeloupe, 529 Av 13E, La Guadeloupe, G0M 1G0
Téléphone: 418-459-3485
Bertrand Jacques
Titre, rôle et fonction : Bertrand Jacques est le curé de l'Unité pastorale Beauce-Frontenac, dont fait partie la paroisse Notre-Dame de la Guadeloupe.
Enquêteurs : Marjolaine Boutin, Imre Nogradi
Date d'entrevue : 12 décembre 2010
La réalisation de l’Inventaire du patrimoine immatériel religieux a été rendue possible grâce à l’appui de six partenaires: