Récit d'objet
Tradition: Christianisme
Appartenance: Catholicisme (rite latin)
Diocèse, association ou regroupement: Diocèse de Montréal
Communauté religieuse: Congrégation du Très-Saint-Sacrement
Classé sous Pratique religieuse (9300), Cérémonie (9310), Élément utilisé dans un rituel (9329).
Père et ostensoir
© Archives des Pères du Très-Saint-Sacrement
L’apparition de l’ostensoir est liée au développement du culte eucharistique vers le XIVe siècle. À cette époque, l’ostensoir apparaît en Allemagne et en France où l’hostie consacrée est exposée à l’adoration des fidèles. Le mot ostensoir vient du latin ostendere qui signifie montrer. C’est un objet rituel dans lequel on met l’hostie consacrée pour que tout le monde puisse la voir. Il a habituellement la forme d’un soleil avec au centre l’hostie . Dès le XVe siècle, on prit l’habitude de bénir la foule avec l’ostensoir lors du Salut du Saint-Sacrement ou aux Complies pendant que l’on chantait un chant à Marie, le Salve Regina. La Congrégation du Très-Saint- Sacrement de Montréal a voulu avoir un ostensoir ‘digne de la présence permanente de Dieu sur son trône d’exposition’. Selon le souhait de ses membres, « cet ostensoir devait être aussi précieux que possible, afin que la richesse du métal et le bon goût artistique qu’on pourrait y admirer devinssent comme l’expression de leur foi et de leur reconnaissance envers le Dieu fait Sacrement ». Pour réunir la quantité de métal nécessaire à sa fabrication, on avait lancé un appel à tous les fidèles qui apportaient des bijoux et toute sorte d’objets en or. Cet ostensoir, inauguré le 9 octobre 1921, a été exécuté par l’orfèvre français Henri Mesme. Dans le Messager du Très-Saint-Sacrement de décembre 1921, il est écrit ceci : « Ce chef-d’œuvre sera non seulement un des plus beaux spécimens d’art religieux que le Canada possède, mais il restera comme la preuve magnifique et permanente de la foi et de l’amour de milliers d’âmes qui, touchées de la présence eucharistique du Sauveur parmi nous, ont voulu entourer son séjour ici-bas de tout l’éclat des richesses dont l’homme peut disposer ». De l’avis de tout le monde, cet ostensoir est une œuvre remarquable, non seulement au point de vue artistique, mais encore à cause du symbolisme de ses différentes parties.
Religieux en adoration
© Archives des Pères du Très-Saint-Sacrement
L’ostensoir est constitué de deux pièces : un grand ostensoir et un petit. Il mesure six pieds et demi, repose sur quatre empattements d’où s’élancent quatre dragons ailés. Le pied comprend quatre panneaux richement ornés des armoiries de la Congrégation du Très Saint-Sacrement, du pape Benoît XV, de Mgr Bruchési et de la province de Québec. Ces écussons, encadrés de filets d’or granulés, sont traités en émaux champlevés qui sortent des célèbres ateliers de Limoges. La base représente l’Église et l’État servant de marchepied au Roi de gloire. La partie inférieure de sa tige est ornementée de quatre animaux exécutés en haut-relief qui symbolisent les évangélistes. Un nœud, embelli de précieux joyaux aux pierreries variées, sert de base à une statue de l’archange saint Michel qui apparaît triomphant de sa victoire sur le diable. Ce qui entoure l’hostie, c’est une double rosace formée du grand ostensoir et du petit qu’on emploie pour la bénédiction du Saint Sacrement. Celui-ci est enchâssé dans le grand. Les interstices de ses rayons sont occupés par un superbe feuillage qui s’épanouit jusqu’aux extrémités de la rosace. Autour de l’hostie se déploient deux cercles concentriques de gemmes authentiques d’une grande valeur; et dans les branches du feuillage décrit une double couronne d’émaux quadrilobés à bordure d’or. La première série représente saint Tharsicius, sainte Gertrude, sainte Jeanne d’Arc, sainte Marguerite Marie, sainte Julienne de Mont Cornillon, saint Nobert, saint Alphonse de Liguori, saint Pascal Baylon; la deuxième comprend en un format plus grand Notre-Dame du Très-Saint-Sacrement, saint Joseph, saint Jean-Baptiste, saint Pierre, saint Paul, saint Jean, saint Thomas, le bienheureux curé d’Ars et le vénérable Pierre-Julien Eymard. Ces personnes représentent la foi à l’Eucharistie. À coté des étoiles saillantes qui alternent avec les extrémités des rayons, on trouve au-dessus de l’hostie une étoile couverte de pierreries multicolores. Elle symbolise l’étoile des mages qui s’arrête au-dessus de Jésus devenu hostie. Enfin au sommet s’élancent deux crossettes dont les volutes enlacent une croix. De nos jours, on trouve des ostensoirs de moins grande envergure dans les congrégations.
Municipalité: Montréal
Région administrative: 06 Montréal
MRC: Hors MRC
Lieu:
Maison des pères du Très-Saint-Sacrement, 4450, rue Saint-Hubert, Montréal, H2J 1W5
Téléphone: 514 524-3059
Edouard Bussières
Titre, rôle et fonction : Père du Très-Saint-Sacrement
Enquêteurs : Marc-André Complaisance, Joseph Ronald Dautruche
Date d'entrevue : 24 avril 2009
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