Récit de pratique culturelle

La règle du silence et le langage des signes chez les Cisterciennes

Tradition: Christianisme
Appartenance: Catholicisme (rite latin)
Diocèse, association ou regroupement: Diocèse de Québec
Communauté religieuse: Cisterciennes (Trappistines)

Classé sous Organisation religieuse (9200), Communauté (9240), Pratique coutumière (9242)
et sous Pratique religieuse (9300), Prescription (9370), Comportement (9371).

Historique général


Cisterciennes à l'intérieur du cloître
© Archives Abbaye Notre-Dame du Bon Conseil

Selon la règle de saint Benoît, écrite vers l'an 540, le silence est primordial à la vie des moines. Pour favoriser ce silence les Cisterciens, dès la fondation de l’Ordre en 1098, ont adopté les signes, coutume qui existait déjà dans le monde monastique. Ceci permit aux moines de communiquer durant leurs tâches quotidiennes, tout en étant fidèles à la règle du silence.
Pendant plusieurs siècles, le silence était respecté à la lettre dans les monastères cisterciens. Les moniales pouvaient uniquement communiquer avec l'aumônier, l'abbesse et la maîtresse des novices. Entre elles, les moniales n’utilisaient que le langage des signes. Celui-ci ne devait toutefois pas servir à des conversations futiles et à des plaisanteries.
Après le Concile Vatican II, les communautés cisterciennes ont progressivement délaissé le langage des signes. Cependant la règle du silence est encore très importante. Aujourd’hui, à l'abbaye Notre-Dame du Bon Conseil, les moniales essaient de maintenir une atmosphère de silence et de recueillement dans le monastère en tout temps. L’usage de la parole, maintenant permis dans certaines situations, exige une plus grande responsabilité personnelle. Les normes, fixant l’usage de la parole, sont déterminées par chaque communauté et doivent être approuvées par l’abbé général.

Description


Soeur Ann Purser
© IPIR 2011, soumis à copyright

Le respect d'une règle du silence aussi rigoureuse a toujours eu pour but « d’assurer la solitude de la moniale dans la communauté, de favoriser le souvenir de Dieu et la communion fraternelle » (Ordre Cistercien de la Stricte Observance). Le silence est gardien de la parole et des pensées. Il ne s’agit pas d’un vœu de silence proprement dit, mais la parole est réservée à certaines occasions: rencontres avec les supérieurs et accompagnateurs spirituels, réunions communautaires et échanges relatifs au travail. Le silence relatif des moines et des moniales fait partie intégrante de leur vie spirituelle. En évitant de prononcer des paroles inutiles, ils restent ouverts et disponibles à la prière solitaire devant Dieu.
À l'abbaye Notre-Dame du Bon Conseil, le silence est de mise à la chapelle, au réfectoire, à la bibliothèque, dans les cloîtres, dans les cellules. Contrairement à la plupart des autres communautés religieuses du Québec, les cisterciennes de l'abbaye Notre-Dame du Bon Conseil n'ont pas de récréations quotidiennes. Mais il y a tout au long de l’année des évènements festifs où chacune manifeste sa joie de vivre ensemble.
Jusqu'au début des années 1970, les moniales de la communauté utilisaient le langage des signes. Il existait alors un lexique d’une centaine de signes. Chaque obédience particulière, que ce soit à la chocolaterie, à l'office des hosties ou des vêtements sacerdotaux, avait développé son propre langage. L’abandon de cette forme de langage a permis aux religieuses de mieux se comprendre. Car un même signe avait parfois plusieurs significations.

Apprentissage et transmission

Avant son abandon, le langage des signes était enseigné aux novices. Il était essentiel que les jeunes religieuses maîtrisent parfaitement les signes afin de pouvoir fonctionner à l'intérieur du cloître. Maintenant la formation est orientée vers une parole responsable, dans le respect du climat de silence dans le monastère.

Localisation

Municipalité: Saint-Benoît-Labre
Région administrative: 12 Chaudière-Appalaches
Lieu: Abbaye Notre-Dame du Bon Conseil, 670, rang Sainte-Évelyne, Saint-Benoît-Labre, G0M 1P0
Téléphone: 418-227-0995
Télécopieur: 418-228-6204
Site Web: http://www.trappistine.org
Ressources:

Pour en savoir plus sur le langage des signes dans les ordres monastiques: voir Le dictionnaire du langage gestuel chez les trappistes


Source

Sœur Ann Purser
Titre, rôle et fonction : Originaire de Toronto, sœur Ann Purser fait son entrée chez les Cisterciennes de Saint-Romuald en 1958 à 24 ans. Actuellement, sœur Purser est la portière du monastère. Elle y accueille les visiteurs, les personnes venant à l'hôtellerie et les clients qui viennent acheter des produits de la chocolaterie.

Enquêteurs : Marie Renier, Maude Redmond Morissette
Date d'entrevue : 22 février 2011


Partenaires

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