Récit de pratique cérémonielle ou cultuelle
Tradition: Christianisme
Appartenance: Catholicisme (rite latin)
Diocèse, association ou regroupement: Diocèse de Nicolet
Communauté religieuse: Frères du Sacré-Coeur
Classé sous Organisation religieuse (9200), Temps religieux (9280), Fête communautaire (9284)
et sous Organisation religieuse (9200), Temps religieux (9280), Fête calendaire (9281).
La célébration du Sacré-Coeur devant la Maison provinciale d'Arthabaska, 1921
© Archives f.s.c. d'Arthabaska, soumis à copyright
En général, la fête du Sacré-Cœur a lieu entre le 10 et le 25 juin, le 3e vendredi après la Pentecôte. Chez les Frères du Sacré-Coeur, cette célébration dans les années 1920 et 1930, réunissait jusqu'à 3 000 personnes de la région des Bois-Francs. La fête était organisée et animée par les jeunes séminaristes qu’on appelait les juvénistes ainsi que par les scolastiques, jeunes frères de l’école normale. Vu leur nombre et leur implication dans l'organisation de l'événement, il s’agissait d’une cérémonie d’envergure. Les frères célébraient une messe communautaire très solennelle en latin. La journée était fériée et, comme il n’y avait pas de cours, les aspirants préparaient le site, montaient le reposoir, installaient la scène avec l’autel, les lampions près des sentiers et les décorations.
Le choeur à quatre voix des Frères du Sacré-Coeur
© IPIR 2011, soumis à copyright
Lors de cette fête consacrée à l'amour de Dieu envers les hommes, une messe solennelle comportant des lectures et des Évangiles faisant référence à l'amour divin était célébrée. La célébration était très riche en chants à voix mixtes et à quatre voix, accompagnés de l’orgue ou d'autres instruments de musique tels que l’harmonium. La fête du Sacré-Cœur était également célébrée dans les paroisses québécoises.
Selon le frère Yves Légaré, la fête du Sacré-Cœur était empreinte de dévotion populaire et était une fête communautaire. Dans les années 1950, elle rassemblait les frères, la population de la région, les élèves et leurs parents qui venaient prier, mais aussi rencontrer leurs amis et collègues. Le frère Gilles Adam se rappelle : « Je me souviens, étant élève, d'être venu à la fête du Sacré-Cœur. Dans les écoles, et c’est peut-être ça la particularité de la fête, il y avait des frères qui encourageaient la dévotion… Les jeunes encourageaient leurs parents à venir aussi et ainsi de suite. C’est pourquoi il y avait tant de monde ». Jusqu’à la fin des années 1970, la cérémonie se déroulait devant la maison provinciale. Il y avait d’abord l’eucharistie, puis les fidèles se rassemblaient pour la procession. En portant des lampions, les fidèles parcouraient les sentiers du jardin en chantant des hymnes au Sacré-Coeur. La célébration pouvait durer jusqu’à trois heures. Pendant la fête, les frères entonnaient des chants religieux ainsi que des chansons traditionnelles et populaires.
À partir des années 1980, l'assistance aux célébrations a diminué. Les frères ont décidé d’organiser la cérémonie à l'arrière de la maison provinciale. Ce changement découlait, en grande partie de la baisse des effectifs de la communauté. Toutefois, les frères du Sacré-Coeur ont continué à faire le même parcours avec des flambeaux, en priant et en chantant sur la propriété. Aujourd'hui, la fête se déroule à l’intérieur, dans la chapelle. Il n'y a plus de procession aux flambeaux. De plus, les frères ne font pas une homélie aussi élaborée qu’autrefois. Les orientations liturgiques se manifestent plutôt par l'implication des fidèles et par le choix des textes et des chants qui soulignent l'amour au Sacré-Cœur de Jésus. Quoique plus sobre, la fête du Sacré-Cœur garde son côté festif : frères, anciens élèves et certains parents se rassemblent pour chanter et prier ensemble. « La fête n’a plus la même couleur qu’autrefois » souligne le frère Gilles Adam. Cependant, il y a toujours des gens de la région qui viennent à la messe à la chapelle. Les gens apprécient les célébrations en raison de la qualité des chants et parce que les frères prient en groupe, à voix haute, ce qui n’est pas le cas dans les églises paroissiales.
Frère Gilles Adam et frère Yves Légaré
© IPIR 2011, soumis à copyright
La fête du Sacré Cœur se déroulait selon un même cérémonial qui se répétait d'une année à l'autre. Puisqu'il s'agit de la fête principale de la communauté, un grand soin était apporté aux préparatifs. La fête était organisée ensemble par les frères et les élèves qui formaient des groupes pour superviser les opérations.
Municipalité: Victoriaville
Région administrative: 17 Centre-du-Québec
Lieu:
Maison provinciale des frères du Sacré-Coeur d'Arthabaska, 905, boulevard des Bois-Francs Sud, Victoriaville (Qc), G6P 5W1
Téléphone: 819-357-8215
Frères Yves Légaré et Gilles Adam
Lien avec la pratique : Ils ont organisé plusieurs fêtes du Sacré-Cœur. Frère Légaré a prononcé ses premiers vœux en 1953. Frère Adam a prononcé ses vœux perpétuels en 1967 avant de partir en mission au Cameroun.
Enquêteurs : Daniela Moisa, Francesca Désilets
Date d'entrevue : 8 février 2011
La réalisation de l’Inventaire du patrimoine immatériel religieux a été rendue possible grâce à l’appui de six partenaires: