Récit de pratique culturelle
Tradition: Christianisme
Appartenance: Catholicisme (rite latin)
Diocèse, association ou regroupement: Diocèse de Nicolet
Communauté religieuse: Frères du Sacré-Coeur
Classé sous Organisation religieuse (9200), Mission (9260), Oeuvre (9262)
et sous Organisation religieuse (9200), Communauté (9240), Pratique coutumière (9242).
Frère Gaston Cantin avec l'équipe de hockey
© Archives f.s.c. d'Arthabaska, soumis à copyright
Depuis longtemps, les Frères du Sacré-Cœur d’Arthabaska sont connus dans leur région comme des organisateurs d’activités sportives. Étudiant au collège de Victoriaville, Gaston Cantin constate toute l’ampleur du dévouement des frères envers les jeunes. Selon celui-ci, « le sport représentait pour les frères l’une des plus importantes façades dans le développement des jeunes ».
Autrefois, les frères n’avaient pas les moyens d’acheter des skis, des raquettes et autres. Ils pratiquaient donc le hockey puisque c'était un sport accessible. Le frère Cantin aimait jouer au hockey et a même joué avec Jean Béliveau, son voisin et ami. En tant que membre de la communauté des Frères du Sacré-Cœur, il animait les activités sportives destinées aux élèves de l’école de formation pour jeunes. Ensuite, le supérieur général de la congrégation l’a envoyé au collège de Victoriaville afin d’aider les maîtres de salle, les personnes qui gardaient les enfants en dehors des heures de classe. À partir de ce moment, le frère Cantin s’oriente vers l’animation d’activités sportives pour les jeunes. Ainsi, dès 1953, il forme et dirige l’équipe de hockey l’Étoile.
L'équipe de hockey dirigée par frère Gaston Cantin, 1956-1957
© Archives f.s.c. d'Arthabaska, soumis à copyright
À l’automne, les frères tenaient une période d’entraînement et formaient des équipes constituées d’élèves internes et externes. Chaque année, le frère Cantin formait et entraînait les équipes en fonction des capacités des joueurs et de leurs disponibilités. D’après lui : « les jeunes qui jouaient dans l’Étoile étaient obligés de participer à l’entraînement et d’être disposés à obéir. Nous, nous n’étions pas des professionnels, mais on pratiquait du sport amateur. Il fallait qu’ils aient le goût de jouer et qu’ils aient une bonne conduite aussi. Je cherchais aussi à ce que les nouveaux arrivants se fassent accepter par les autres. Des fois, les jeunes de l’équipe me référaient à un tel ou un tel. C’était probablement un ami. Le plus souvent, je prenais cet enfant et j’essayais de l’intégrer dans l’équipe. »
Plusieurs centaines d’élèves composaient les équipes regroupées en deux sections : celle des petits et celle des grands. Le frère Cantin était chargé des plus grands. Les entraînements avaient lieu sur deux patinoires : une grande patinoire dans la cour et une plus petite, destinées aux plus jeunes. Habituellement, les matches avaient lieu tous les samedis soir, dans un aréna situé à proximité du collège. L’équipe l’Étoile jouait contre d’autres équipes de la région et participait à des compétitions comme l’Olympiade de l’Amitié. Il y avait également une association sportive qui comptait une cinquantaine de jeunes. Durant les vacances, ils travaillaient pour préparer les compétitions et les terrains. À l’automne, les élèves participaient à des tournois de tennis, de badminton, de football et autres.
Le costume sportif
Le frère Cantin administrait les ventes lors des activités sportives. Les recettes obtenues lui ont permis de confectionner des uniformes de hockey pour lesquels il a utilisé les mêmes couleurs de laine que les chandails du Canadien de Montréal. Selon lui, « les enfants étaient très fiers de ça! »
L’implication des Frères du Sacré-Cœur dans les sports est liée à l’impact positif de l’activité physique sur la formation des jeunes, à leur encadrement et, de manière générale, à leur responsabilisation. Pour les religieux, c’était une manière de préparer les jeunes à la vie en société. Le frère Cantin se rappelle : « j’avais un étudiant qui voulait jouer au hockey. Un jour, il m’a dit qu’il était venu chez les frères pour jouer au hockey. Il ne venait pas pour étudier. Il venait pour jouer au hockey. Mais en jouant au hockey, il s’est mis à prendre goût pour les classes de métiers. Plus tard, il est devenu directeur d’une entreprise. Il a fait sa vie comme ça. Il est devenu une personne très organisée, très volontaire. C’est le sport qui l’a aidé à trouver ses repères. »
Frère Gaston Cantin
© IPIR 2011, soumis à copyright
Aujourd’hui, les infrastructures sportives se sont beaucoup améliorées à Arthabaska et ont été prises en charge par la municipalité. Toutefois, dans la mémoire des habitants de la ville ce sont les Frères du Sacré-Cœur qui sont perçus comme instigateurs de la vie sportive des jeunes de la région.
Municipalité: Victoriaville
Région administrative: 17 Centre-du-Québec
Lieu:
Maison provinciale des Frères du Sacré-Coeur d'Arthabaska, 905, boulevard des Bois-Francs Sud, Victoriaville (Qc), G6P 5W1
Téléphone: 819-357-8215
Frère Gaston Cantin
Titre, rôle et fonction : Frère
Lien avec la pratique : Il a été entraîneur des équipes sportives du collège commercial d'Arthabaska.
Enquêteurs : Daniela Moisa, Francesca Désilets
Date d'entrevue : 8 février 2011
La réalisation de l’Inventaire du patrimoine immatériel religieux a été rendue possible grâce à l’appui de six partenaires: