Récit de pratique culturelle
Tradition: Christianisme
Appartenance: Protestantisme
Groupe: Presbytérien
Diocèse, association ou regroupement: Église presbytérienne du Canada / Presbyterian Church in Canada (Presbytery of Montréal)
Paroisse, congrégation ou équivalent: Church of St. Andrew and St. Paul (Montréal)
Classé sous Pratique religieuse (9300), Pratique de communication religieuse (9350), Chant et cantique (9354).
Le choeur et les musiciens
© IPIR 2010, soumis à copyright
En Europe, la tradition de chanter lors du solstice d’hiver date d’avant le christianisme. Les premiers Noëls chrétiens datent des temps romains et le répertoire des chants interprétés à cette occasion s’est élargi au fil des siècles. La réforme protestante a donné un nouveau souffle à cette pratique et Martin Luther, un des principaux réformateurs, a lui-même écrit des chants et encouragé leur usage. Depuis, la tradition des chants de Noël en communauté s’est bien ancrée dans les églises protestantes et est devenue un aspect très apprécié du temps des Fêtes.
En 1980, Frances Heinsheimer Wainwright, réalisatrice pour la CBC, a créé le Sing-In, un concert au cours duquel le public peut chanter des Noëls traditionnels, en partie pour faire plaisir à son mari qui trouvait qu’il n’y avait pas d’endroit à Montréal pour chanter Noël. New-Yorkaise d’origine juive, mariée à un artiste peintre vivant à Montréal, Wainwright était aussi une entrepreneure pour la CBC et cherchait à offrir du nouvelles émissions aux auditeurs. Elle a fondé un partenariat avec l’église St. Andrew et St. Paul, reconnue pour son excellence musicale et où le célèbre Wayne Riddle dirigeait la chorale. L’ensemble Canadian Brass fut engagé pour participer à un premier concert, qui fut un grand succès. À la retraite de Frances Wainwright, Kelly Rice prend la relève à la CBC.
Kelly Rice, réalisateur du CBC Sing-In
© IPIR 2011, Soumis à copyrigt
En 2010, le Sing-In célébrait son 30e anniversaire. Organisé par la CBC en partenariat avec l’église St. Andrew et St. Paul, l'évènement populaire est ouvert à toute la communauté montréalaise. Les spectateurs peuvent faire la queue dans la rue quelques heures pour être certains d’avoir une des 1000 places disponibles à l’intérieur de l'église.
Le Sing-In est, en quelque sorte, une célébration de l’héritage des protestants anglophones de cette ville, dans un monde où la participation communautaire, religieuse ou autre, se fait de plus en plus rare. La préparation du programme du concert de fin d’année commence en janvier ou en février. Selon Kelly Rice, le Sing-In est devenu un rituel contenant des éléments invariables. Le concert comprend 7 ou 8 chants où tous peuvent participer, en plus du récit de la naissance de Jésus selon saint Luc. Le défi est d’apporter une certaine variété à cette structure fixe pour que l’évènement reste vivant. Si le Sing-In s’inspire de la nostalgie des Noëls chantés d’antan, Kelly Rice veut qu’on y trouve aussi couleurs, contrastes et innovation. Rice travaille en collaboration avec Jonathan Oldengarm, directeur musical de l’église et Jordan de Souza, directeur du chœur. Pour rester à l’affût des styles en vogue, les concepteurs vont au-delà des choix traditionnels anglo-américains et puisent également dans la musique folk européenne, africaine, ou des églises orthodoxes orientales.
Au-delà des choix musicaux, il faut choisir quel organisme recevra les fonds recueillis lors du concert. Chaque année, c’est un organisme différent qui bénéficie des recettes du concert en plus de recevoir de la publicité au concert et à la radio. En 2010, c’est le Refuge Juan Moreno qui fut choisi.
Pour l’église, cet évènement cadre très bien avec leur vision du rôle de la musique dans la communication de l’Évangile, même si le concert n’est pas un évènement liturgique ou religieux. La programmation inclut la lecture du récit de la naissance de Jésus selon saint Luc, plusieurs chants sont des chants de Noëls traditionnels, mais pas tous. Si le ministre de l’église n’est pas l’animateur de l'évènement, il a toujours un rôle important à jouer.
Un programme est imprimé chaque année. Une des tâches de Kelly Rice est de choisir l’ange qui va l’orner, différent d’année en année. En 2010, il a utilisé un ange en bois nouvellement acquis par le musée des Beaux-arts. Quand le temps des Fêtes approche, la CBC commence sa publicité pour le Sing-In. Différentes personnalités de la radio y participent, notamment comme hôtes lors du concert ou comme lecteurs du récit biblique. Si la météo annonce des températures froides ou une tempête, les modalités pour abriter les gens qui feront la queue quelques heures avant le début du concert sont annoncées à la radio.
Jordan de Souza, chef de choeur
© IPIR 2010, soumis à copyright
Le transfert des connaissances se fait des anciens aux nouveaux. À la CBC, c'est la fondatrice du Sing-In, Frances Heinsheimer Wainwright, qui a aidé son successeur Kelly Rice. À l’église, c’est Jonathan Oldengarm et Jordan de Souza qui prirent la relève de Wayne Riddell et les musiciens de renommée qui ont suivi, pour assurer la direction musicale. L’auditoire qui participe aux concerts comprend à la fois des nouveaux et des habitués. En 2010, certaines personnes avaient assisté aux 30 représentations du Sing-In.
Municipalité: Montréal
Région administrative: 06 Montréal
Lieu:
Church of St. Andrew and St. Paul , 3415, rue Redpath , Montréal (Qc), H3G 2G2
Téléphone: 514-842-3431
Site Web: http://www.standrewstpaul.com/contact/
Kelly Rice
Titre, rôle et fonction : Réalisateur de l'émission annuelle CBC Sing-In
Enquêteurs : Sharon Gubbay Helfer, corrigé et réédité par Louise Saint-Pierre
Date d'entrevue : 28 janvier 2010
La réalisation de l’Inventaire du patrimoine immatériel religieux a été rendue possible grâce à l’appui de six partenaires: