Récit de vie
Tradition: Christianisme
Appartenance: Catholicisme (rite latin)
Diocèse, association ou regroupement: Diocèse Ste-Anne-de-la-Pocatière
Communauté religieuse: Ordre de la Visitation (Visitandines)
Classé sous Organisation religieuse (9200), Personnel religieux (9230), Vocation/forme d'élection (9232).
Marguerite Lise Farmer, stagiaire chez les sœurs de la Visitation, à La Pocatière
© IPIR 2010, soumis à copyright
La décision d’entrer au couvent est liée pour la majorité des moniales à l’appel divin. L’appel divin se veut une forme de théophanie, soit une manifestation de la présence de Dieu dans la vie d'un individu. Cette rencontre est destinée à montrer que la personne élue devrait joindre Dieu et le servir. L'appel intérieur se trouve à l’origine de la majorité des décisions des contemplatives: prendre le cheminement religieux à l’intérieur d’un ordre qui met l’accent sur la prière et sur l’adoration de Dieu et non pas sur les missions apostoliques dans le monde. À travers l’histoire de leur rencontre avec Dieu ou avec la Vierge Marie, les Visitandines justifient une fois de plus l’appel à une vie complètement dédiée à Dieu, à une vie d’union totale avec Lui.
Sœur Marie-Jocelyne a quant à elle opté pour une communauté cloîtrée puisqu'elle était attirée par l’adoration. Jusqu’à présent, elle garde cette fidélité à l’adoration et à la vie de contemplation. Elle explique cette attirance par un besoin plus puissant d’une intimité avec Dieu. Sœur Marie-Jocelyne considère « avoir une âme contemplative qui vit de l’adoration et de la prière, du silence et de la solitude ». En 2009, sœur Marie-Jocelyne a pris le voile noir et est devenue professe perpétuelle. La cérémonie des voeux perpétuels s’est déroulée à la chapelle du monastère de La Pocatière, en présence de ses amis, de la famille et des Visitandines. Le récit de soeur Marie-Jocelyne rappelle le pouvoir de la prédication et l’importance du charisme des prêtres. Dans ce cas, l’appel prend la forme d’une épiphanie, manifestation du Divin à travers les paroles d’une personne ou à travers un objet. « J’ai rencontré Dieu la première fois dans ma paroisse, à Saint-Joseph-de-Bordeaux. J’habitais à Cartierville. Le prêtre partait en vacances et était remplacé par un autre, un prêtre dominicain. Ce dernier faisait une homélie. Quand il parlait, je comprenais pour la première fois qui était Jésus. Je n’avais jamais compris auparavant qui il était. J’étais tellement émerveillée que je lui ai envoyé une carte de remerciement pour lui dire que son homélie m’avait fait du bien. C’est à ce moment-là que Dieu m’a approchée. Je sentais qu’il pouvait me donner la paix et l'espérance que je cherchais face à la mort. Qu’est-ce qui va m’arriver ? Où est-ce que je vais me rendre ? À ce moment-là, je ne savais rien sur la Visitation. Je ne savais même pas que cela existait ». Sans le savoir, sœur Marie-Jocelyne se posait le même questionnement que le père fondateur de l’ordre, saint François de Sales, soit l’angoisse devant la mort et l’incertitude de l’avenir de l’âme. Tout cela amène soeur Marie-Jocelyne à chercher des réponses: « Alors, je pleurais et je priais. Je me suis tournée vers Marie. Je lui ai demandé d’être guidée. J’habitais chez les Pères du Saint-Sacrement à Montréal où j’étais sacristine. Un jour, j’ai acheté un livre où il y avait une présentation de la Visitation à Lévis. À 54 ans, j’ai fait une demande de retraite au monastère. Elle a été acceptée. »
Pour Carole Doucet, la rencontre avec Dieu ressemble à un coup de foudre. Élevée dans la foi chrétienne, elle voulait devenir moniale à l’âge de 11 ans. Ce coup de foudre était préparé par tout un environnement de prière car elle était toujours en contact avec des tantes religieuses. Les voir prier et parler représentait pour elle la preuve de l’existence d’un autre monde, celui-ci plus proche de Dieu. Alors fascinée par la prière, elle est attirée par les contemplatives, les seules capables de lui offrir cette intimité avec le Divin, la possibilité d’être toujours en contact avec Lui.
Marguerite Lise Farmer est quant à elle stagiaire. Née en 1951, à Ottawa, elle s’est mariée à 23 ans et a eu deux enfants. Elle décide de rester à la maison et de prendre soin de sa famille. Pendant tout ce temps, elle sent un vide intérieur qu’elle essaie de combler en reprenant ses études et en travaillant. Malgré cela, « il y avait un grand vide en moi. J'avais pourtant du succès dans tout : j’ai fini ma première année d’université, j’ai réussi tous les projets. Malgré cela, le vide était toujours là. Je n'en pouvais plus. J'ai rencontré une amie qui avait une grande dévotion à la Vierge Marie. Elle m’a suggéré de l'invoquer pour obtenir une réponse. En entrant à la maison, je me suis mise à genoux et j’ai prié la Vierge Marie. Je lui ai demandé pardon de ne pas l’avoir connue plus tôt. Ensuite, je lui ai demandé du temps pour devenir la personne que Jésus voulait que je sois. Ma mère était protestante. Elle m’avait enseigné l’amour de Jésus et non pas celui de la Vierge Marie. Pendant la prière, j’avais l’impression de glisser dans un trou. À ce moment-là, j’ai senti deux mains me prendre par les poignets et m'en sortir. Quand je suis revenue à moi-même, je me sentais différente ». Sans comprendre ce qui lui arrivait, elle fait appel à un prêtre qui lui explique ce qui vient de se produire. La découverte de l’ordre de la Visitation représentait alors le seul moyen de vivre en communion avec Dieu. L’appel manifeste était la preuve qu’elle était une élue de Dieu et qu’elle devait se soumettre corps et âme à sa volonté.
Municipalité: La Pocatière
Région administrative: 01 Bas-Saint-Laurent
Lieu:
Monastère de la Visitation, 1430, 4e Avenue, La Pocatière, G0R 1Z0
Téléphone: (418) 856-3243
Télécopieur: (418) 856-3243
Site Web: http://www.visitandinescanada.com
Soeurs Marie-Jocelyne Savaille, Carole Doucet et Madame Marguerite Lise Farmer
Titre, rôle et fonction : Soeur Marie-Jocelyne est moniale chez les Visitandines. Soeur Carole Doucet y fait son noviciat tandis que Marguerite Lise Farmer est stagiaire.
Lien avec la pratique : Chacune d'entre elles raconte comment elle a entendu et répondu à l'appel de Dieu.
Enquêteurs : Louise Saint-Pierre, Maude Redmond-Morissette, Daniela Moisa, Valérie Vachon-Bellavance
Date d'entrevue : 23 septembre 2010, 16 septembre 2010
La réalisation de l’Inventaire du patrimoine immatériel religieux a été rendue possible grâce à l’appui de six partenaires: