Récit de pratique cérémonielle ou cultuelle
Tradition: Christianisme
Appartenance: Catholicisme (rite latin)
Diocèse, association ou regroupement: Diocèse de Saint-Hyacinthe
Communauté religieuse: Ordre des cisterciens
Classé sous Pratique religieuse (9300), Pratique rituelle (9320), Rite de passage (9321).
Dom Raphaël dans le jardin des moines
© Soumis à copyright, IPIR 2010
Les rites funéraires chez les moines cisterciens ont très peu changé et ont peu de différence avec la tradition de l'Église catholique. La coutume ancienne était d'amener le frère mourant dans l'église et de le coucher sur un lit de cendres au sol pour ses derniers moments. À sa mort, il était lavé et laissé dans l'église, en chapelle ardente, durant 24 heures.
Les frères assuraient une présence perpétuelle en récitant le psautier, le livre des psaumes, que les moines ont chanté ensemble toute leur vie durant les offices. Le corps était enterré directement dans la terre.
Pierre tombale
© Soumis à copyright, IPIR 2010
Aujourd'hui, il est beaucoup plus rare que le frère décède au monastère. Comme la communauté est petite et qu'elle ne peut disposer d'une infirmerie au monastère, le frère est conduit à l'hôpital. Lorsque le frère est mourant, toute la communauté se rassemble à ses côtés. On récite les prières et l'abbé donne les derniers sacrements à l'hôpital ou au monastère. Aujourd'hui, comme exigé par la loi canadienne, on envoie le corps pour un léger embaumement et on l'habille de ses habits monastiques. On le couche dans un cercueil très simple, fait par les frères eux-mêmes. On le reçoit à l'église selon les rites d'accueil. On le conduit en procession en chantant jusqu'à l'église, où il passera 24 heures en chapelle ardente. Un frère sera là en permanence pour réciter le psautier, jusqu'à la messe des funérailles.
On récite l'office des défunts, évocateur du mystère de la mort et de la résurrection. La liturgie doit aider les frères à surmonter leur tristesse, mais aussi à se rappeler la joie de la résurrection. On accompagne le défunt au cimetière où il sera enterré. Autrefois, l'infirmier descendait le frère dans la tombe, mais à présent, les lois canadiennes obligent les moines à mettre le corps dans un cercueil. Le corps est placé face au ciel, le visage emballé dans le capuchon de sa coule. Chacun versera une pelletée de terre sur le cercueil.
Chaque année, le jour de la Saint-Benoît, le 11 juillet, on va chanter l'office de none, à la troisième heure, au cimetière. On bénira à cette occasion chacune des tombes des frères, en se rappelant l'histoire de chacun. Cela permet de perpétuer la mémoire des frères de la communauté et permet aussi aux nouveaux frères de connaître les anciens. Autrefois, cette cérémonie avait lieu le 2 novembre, mais cette période de l'année étant trop froide pour les plus âgés, cette cérémonie a été déplacée à l'été.
Le cimetière se trouve dans le jardin des moines. Vingt-deux frères y reposent. Autrefois, le cimetière était plus conventionnel et chaque tombe était garnie d'une grande croix. Il y a 15 ans, l'idée est née d'intégrer ce cimetière au jardin, en remplaçant les croix par des pierres tombales. Très discrètes, elles s'accordent avec la végétation environnante. Seule une croix au fond du jardin rappelle la présence des frères défunts.
Municipalité: Rougemont
Région administrative: 16 Montérégie
Lieu:
Abbaye cistercienne de Rougemont, 471, rue Principale, Rougemont, J0L 1M0
Téléphone: (450) 469-2880
Télécopieur: (450) 469-2551
Site Web: http://www.abbayederougemont.org
Dom Raphaël
Titre, rôle et fonction : Père abbé de la communauté
Enquêteurs : Marie Renier, Maude Redmond
Date d'entrevue : 20 novembre 2010
La réalisation de l’Inventaire du patrimoine immatériel religieux a été rendue possible grâce à l’appui de six partenaires: