Historique général

Exhumation des restes de la fondatrice, en 1968. On y voit une tige verte qui a poussé au niveau de sa poitrine, sur le cercueil
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Élisabeth Bergeron est née en 1851 à La Présentation, petit village près de Saint-Hyacinthe. Quatrième d’une famille de onze enfants, elle a ressenti un attrait pour la religion dès sa plus tendre enfance. En effet, sa détermination à vivre dans la foi l’a poussée à s’évader de chez ses parents, à l’âge de huit ans, pour aller « suivre le catéchisme » et ainsi obtenir de faire sa « première communion » en même temps que son frère Octave, alors âgé de douze ans. De 14 à 19 ans, Élisabeth s’exile aux États-Unis avec sa famille. Elle y poursuit sa mission de faire connaître Jésus en enseignant aux jeunes défavorisés de son quartier, le soir, après sa journée de travail à la filature de coton. À son retour au Québec, en 1870, Élisabeth tente d’entrer chez les Adoratrices du Précieux-Sang, en 1871. La mère supérieure lui indique qu’elle n’a pas la vocation d’adoratrice. Par la suite, elle passe un peu de temps chez les Sœurs de la Miséricorde, mais quitte cette congrégation d’elle-même, ne s’y plaisant pas. Enfin, en 1875, elle est refusée chez les Sœurs de la Présentation de Marie, en raison de son manque d’instruction. Elle propose à Monseigneur Louis-Zéphirin Moreau de fonder une communauté de sœurs contemplatives. Malheureusement, celui-ci n’accède pas à sa demande, en lui faisant remarquer qu’une telle communauté existe déjà dans la région. Forte de sa foi en la Providence, elle va accepter, en 1877, de fonder une communauté enseignante, et ce, malgré son peu d’instruction.

Le 12 septembre 1877, entourée de trois consœurs, dont deux enseignantes, Élisabeth ouvre sa première école à La Providence. L’annonce a été faite à la messe du dimanche, dans la paroisse, et le lendemain matin, 80 élèves sont présents devant la porte de l’école pour entamer leurs cours Deux ans plus tard, voyant le développement de la communauté, Mgr Moreau retire à Élisabeth son rôle de mère supérieure, afin de la donner à une sœur plus instruite et capable de transiger avec les commissions scolaires. Élisabeth réussit néanmoins à passer par-dessus ce dur événement en se réjouissant d’avoir maintenant, elle aussi, une mère. Le 19 mars 1880, elle prononce les vœux perpétuels de pauvreté, de chasteté et d’obéissance. En 1889, la maison mère actuelle est construite, afin de répondre au besoin d’espace, vu le nombre grandissant de sœurs de Saint-Joseph. En 1901, la congrégation s’étend déjà jusqu’au Manitoba et en Saskatchewan, alors que quatre religieuses y sont envoyées. Le 29 avril 1936, Élisabeth Bergeron, sœur Saint-Joseph, s’éteint, laissant 534 sœurs et une cinquantaine de maisons. Elle a 84 ans et 11 mois.

Description

Élisabeth Bergeron, fondatrice des Soeurs de Saint-Joseph
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Depuis la fondation de la communauté, les sœurs se sont toujours efforcées de suivre le chemin tracé par la fondatrice, celle qui possédait le « feu premier » de la congrégation. Cela se traduit tant dans l’enseignement dans les écoles de campagne que dans le mode de fonctionnement de la communauté et la spiritualité de cette dernière. De même, l’importance d’Élisabeth Bergeron pour la communauté se traduit par une affection toujours vivante et une grande confiance en sa capacité d’intervention. La communauté des Sœurs de Saint-Joseph de Saint-Hyacinthe a été fondée pour devenir une communauté enseignante œuvrant dans les écoles de campagnes du Québec. Les Sœurs ont toujours pris soin de porter une attention spéciale aux enfants en difficulté d’apprentissage ou en situation de pauvreté. Dès les débuts de la congrégation, en 1877, jusqu’au milieu du XXe siècle, les sœurs ont ouvert de multiples écoles de villages, dans des milieux dépourvus d’un accès facile à l’instruction. Elles y assuraient l’éducation globale des jeunes, tant par l’enseignement des matières élémentaires que par la mise sur pied de divers groupes catholiques parascolaires, tels les Croisés, la Jeunesse étudiante catholique, la Jeunesse en marche, etc. De plus, ce sont les enseignantes qui s’occupaient de la vie communautaire de la paroisse, en mettant sur pied des chorales ou encore en organisant les diverses fêtes paroissiales, comme la Fête-Dieu, le mois de Marie, la fête du Curé, ou autre anniversaire. Au fil des ans, la visée éducative de la communauté, initiée par la fondatrice, s’est propagée dans des missions à l’extérieur du Canada : aux États-Unis en 1926, au Lesotho en 1938, au Brésil en 1958, au Sénégal en 1970, en Haïti en 1990 et au Tchad en 1994.

En plus d’un grand souci pour l’éducation et l’instruction des jeunes, la fondatrice a légué à la communauté une grande importance à la prière et à la contemplation, la dévotion à l’Eucharistie et une confiance inébranlable en la divine Providence. Les bases de la communauté sont donc restées inchangées de la fondation à aujourd’hui. Mère Saint-Joseph demeure encore aujourd’hui, l’âme de la vie communautaire des Sœurs de Saint-Joseph et sa dévotion déborde largement les murs de la maison mère. Depuis 1969, le Centre Élisabeth-Bergeron veut faire connaître la fondatrice, la faire aimer comme l'amie de tous, en particulier des enfants et des pauvres. Le bulletin Élisabeth Bergeron nous parle, qui a pour but de faire connaître des aspects de sa vie et de sa spiritualité, est publié quatre fois l’an. Le Centre offre aussi ces messagers discrets de la bonne nouvelle que sont les images, les prières et les médailles d’Élisabeth. L’étendue de son charisme est notamment perceptible par le nombre d’intentions de prières qui sont envoyées chaque jour à la maison mère. Certaines sont déposées dans une boîte à la salle du tombeau de la fondatrice, par des sœurs ou des laïcs qui viennent s’y recueillir. De plus, chaque jour apporte au Centre des lettres qui nous viennent du Canada et des États-Unis, de la France et d'Amérique latine. Les correspondants demandent de prier pour une intention qui leur tient à cœur ou y expriment leur reconnaissance pour des faveurs obtenues par l'intercession de cette bonne Mère. Les intentions sont lues, chaque soir, lors d’une prière particulière au tombeau et aucune lettre ne demeure sans écho. Faut-il rappeler que ces activités qui ont pour but de susciter l'intérêt, de réveiller la foi ou de soutenir la prière convergent vers l'aboutissement de la "Cause" proprement dite, à savoir, la béatification et la canonisation d’Élisabeth Bergeron. Un premier pas a été franchi le 12 janvier 1996, alors que la Congrégation pour la cause des Saints, à Rome, reconnaissait les vertus héroïques de la Servante de Dieu, en particulier son humilité, son sens de l’Église et sa soumission à la volonté de Dieu, et que Sa Sainteté le pape Jean-Paul II la déclarait vénérable. Aujourd’hui, quelques bâtiments portent le nom de mère Saint-Joseph, tel un pavillon de l’école secondaire Saint-Joseph, à Saint-Hyacinthe ainsi qu’une maison pour femmes itinérantes sur la Rive-Sud de Montréal.

Trois biographies écrites à son sujet la font connaître de par le monde, alors que la communauté conserve ses valeurs de simplicité, de joie, de service et d’humilité, valeurs au centre de sa vie spirituelle. Les filles d’Élisabeth Bergeron continuent de vivre de son esprit qui pourrait se résumer par cette maxime qui leur tient à sœur : révéler un Dieu qui se fait proche de tout être humain.

Apprentissage et transmission

Prière quotidienne sur le tombeau d'Élisabeth Bergeron, afin de lui confier les intentions de prière des fidèles
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Le récit fondateur de la communauté, de même que la biographie d’Élisabeth Bergeron, continue de sa propager de par le monde, que ce soit par l’entremise de l’enseignement des sœurs ou grâce aux nombreux livres qui ont été écrits sur le sujet. Les divers organismes qui portent aujourd’hui le nom d’Élisabeth Bergeron témoignent de la transmission de ses valeurs à travers le temps. Les « Mercredis d’Élisabeth » qui ont réuni des centaines de personnes durant neuf semaines consécutives chaque année, de 2005 à 2009, ont réussi à faire rayonner les accomplissements de cette femme hors du commun. Les efforts de la communauté pour la faire connaître à Saint-Hyacinthe et pour sa béatification sont aussi d’autres moyens de transmission importants. Toutefois, à un niveau un peu plus restreint, les sœurs de Saint-Joseph, à la maison mère, lui offrent chaque soir, les intentions de prières de ceux qui se confient à sa puissance d’intercession auprès de Dieu, lors d’une petite cérémonie se déroulant à son tombeau. Les intentions de prières sont dites à haute voix.

Localisation

Municipalité: Saint-Hyacinthe
Région administrative: 16 Montérégie
MRC: Les Maskoutains
Lieu: Maison mère, 805 Ave. Raymond, Saint-Hyacinthe, J2S 5T9
Téléphone: 450-773-6067
Télécopieur: 450-7738044
Site Web: http://www.sjsh.org

Source

Soeur Pauline Vertefeuille
Lien avec la pratique : Elle a été conférencière pendant 5 ans auprès des jeunes de première secondaire de l'école secondaire Saint-Joseph, afin de leur faire connaître Élisabeth Bergeron.

Enquêteurs : Catherine Fredette, Maude Redmond, Soeur Pauline Vertefeuille.
Date d'entrevue : 27 avril 2010

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