Récit de pratique cérémonielle ou cultuelle
Tradition: Christianisme
Appartenance: Catholicisme (rite latin)
Diocèse, association ou regroupement: Diocèse de Saint-Hyacinthe
Communauté religieuse: Soeurs de Saint-Joseph de Saint-Hyacinthe
Classé sous Pratique religieuse (9300), Enseignement religieux (9360), Retraite (9364).
Les six religieuses qui faisaient profession ce jour-là (1970)
© Archives des soeurs de Saint-Joseph de Saint-Hyacinthe, Soumis à copyright
La retraite annuelle est un temps de rencontre privilégiée avec Dieu. Elle permet de faire le point sur l’année qui se termine et d’orienter celle qui vient. Cette pratique existe depuis les débuts de la congrégation et est vécue par toutes les sœurs. Depuis quelques années, pour les sœurs de la maison mère incluant celles de l’infirmerie, la durée de huit jours pleins est passée à cinq jours. Une récollection mensuelle est également pratiquée. Elle vise les mêmes objectifs que la retraite soit un ressourcement spirituel, mais d’une journée.
À la maison mère, la retraite se déroulait du 10 au 19 mars pour les sœurs qui y résidaient et pour les novices qui prononceraient leurs vœux pour trois ans. Selon la coutume de l’époque, un prédicateur invité donnait deux instructions par jour, d’une heure chacune, soient l’une en matinée et l’autre dans l’après-midi. Ces enseignements guidaient la réflexion des religieuses durant leur temps de silence. Le prédicateur demeurait à la disposition des retraitantes qui voulaient obtenir un conseil ou encore un éclaircissement. La fête de saint Joseph, patron de la congrégation se célèbre le 19 mars. Cette journée qui clôturait la retraite à la maison mère a toujours revêtu une importance capitale pour les sœurs. Les religieuses qui exerçaient leurs activités apostoliques dans les écoles se préparaient à célébrer la Saint-Joseph par un triduum de prière. Cela signifie que les enseignantes passaient les trois jours précédant la fête dans le silence, sauf lorsqu’elles donnaient leurs cours en classe.
À la maison mère et dans les communautés locales, les religieuses se disposent encore à la fête de saint Joseph par une neuvaine de prière. Il s’agit surtout du «Souvenez-vous » à saint Joseph qui est chanté à la fin de la prière communautaire du soir. Au début de la congrégation, une seconde retraite de huit jours pleins était organisée pour les sœurs qui prononceraient leurs vœux perpétuels en la fête de sainte Anne (26 juillet) ou, plus tard, en celle de l’Assomption de la Sainte Vierge (15 août). Elle s’adressait aussi aux religieuses engagées dans l’enseignement dans les paroisses et les autres qui n’étaient pas disponibles pour la faire au mois de mars. Au dernier jour de la retraite, la supérieure générale procédait à la lecture des affectations des sœurs. En juin, toutes les sœurs avaient fait leurs valises dans un éventuel changement d’obédiences pour l’année suivante. À l’époque, la Commission scolaire engageait le « nombre » de religieuses enseignantes qui répondait aux besoins du milieu et non « telles » sœurs en particulier. Cette pratique s’est perpétuée jusqu’à l’arrivée des syndicats. Alors, les sœurs ont obtenu des contrats personnels d’enseignantes pour une école déterminée avec des conditions identiques à celles des enseignants laïcs.
La récollection mensuelle avait lieu le premier dimanche du mois. Elle constituait un temps de réflexion et de prière et elle était vécue dans le silence. Un moment était consacré à l’évaluation du mois afin de percevoir les points faibles à améliorer. Dans l’après-midi une méditation sur la mort était présentée par la supérieure, dans la chapelle. Le but de cette méditation visait à ce que les actions quotidiennes préparent cette rencontre ultime avec Dieu. La spiritualité de l’époque était davantage centrée sur la peur d’un Dieu juge et sévère. Grâce à ses sacrifices et à ses prières, toute personne, la religieuse gagnait son salut. Il est intéressant de savoir que pendant une certaine période les récollections mensuelles étaient organisées à la maison mère le premier vendredi du mois. Le Saint-Sacrement y était exposé afin d’offrir un climat de prière différent. Des prêtres étaient disponibles durant la matinée pour répondre aux besoins spirituels des religieuses. En somme, les récollections mensuelles permettaient aux sœurs de mieux orienter leurs actions afin de se rapprocher toujours un peu plus du Seigneur.
Voeux d'engagnement de sœur Pauline Vertefeuille (1970)
© Archives des soeurs de Saint-Joseph de Saint-Hyacinthe, Soumis à copyright
De nos jours, les sœurs font une retraite annuelle, soit à l’occasion de la fête de saint Joseph, soit une retraite intercommunautaire ou une retraite individuelle. Dans leurs Constitutions, il est écrit «Annuellement nous profitons de la retraite spirituelle pour interrompre nos activités habituelles, regarder notre vie à la lumière de la Parole et répondre toujours mieux aux appels du Seigneur.» À la maison mère, depuis quelques années, la retraite dure cinq jours pour s’adapter aux besoins des sœurs malades ou vieillissantes. La retraite commence le soir par une mise en route donnée par l’animateur ou l’animatrice, selon le thème qui sera développé durant ces jours de silence et de recueillement. Une célébration communautaire du pardon est organisée soit au milieu ou à la fin de la retraite selon le choix de l’animateur.
Traditionnellement, ce temps d’intériorité se terminait le 19 mars au matin, mais pour répondre aux besoins, au vieillissement des religieuses, à l'organisation de la fête, la retraite se termine le 18, pour le souper. Depuis quelques années, les sœurs pouvant se libérer de leurs engagements en paroisse se dirigent vers la maison mère pour cette journée festive du 19 mars. Ce grand jour débute par une messe solennelle pour les jubilaires suivie d’un repas communautaire. L’animation varie selon les organisatrices qui font appel aux talents des religieuses. En après-midi, une collation spéciale est servie. Puis la journée se termine par la célébration de vêpres. Comme congrégation vouée à l’enseignement, une retraite à l’été est apparue indispensable. Au début, elle précédait la fête de Sainte-Anne, le 26 juillet et plus tard, celle de l’Assomption de la Vierge Marie, le 15 août. La retraite se vivait à la maison mère. Quand les locaux sont devenus trop restreints pour accueillir toutes les sœurs, deux retraites ont été prévues. Depuis les années 1970, les sœurs pouvaient s’inscrire à des retraites intercommunautaires organisées dans le milieu. Vers les années 1985, des retraites communautaires sont prévues, au printemps, à notre maison de Saint-Ours, la Villa Saint-Joseph.
Depuis 2008, à l’automne, une retraite intercommunautaire y est aussi donnée à la satisfaction des participantes. Un comité sélectionne un éventail de retraites communautaires et intercommunautaires qui est envoyé aux communautés locales de la congrégation à partir de dépliants reçus de maisons de retraites. Chaque religieuse choisit la retraite qui lui convient, en fait la réservation et achemine sa décision par sa communauté locale à un membre du comité. Le comité compile les réponses et dresse la liste selon les lieux et les dates retenus et l’expédie dans les communautés locales. Enfin, pour celles qui le désirent, une retraite personnelle, dans un lieu retiré, une « poustinia » est aussi possible. Ce genre de retraite est moins populaire; il consiste à s’isoler dans un ermitage, avec peu de nourriture et des livres ou des enregistrements pour diriger ses réflexions.
Peu importe le type de retraite choisi par les sœurs, toutes ont en commun de représenter un moment de rupture dans les activités, pour faire le point sur l’année écoulée et prévoir la nouvelle. Ainsi, les sœurs orientent mieux leurs actions selon l’appel perçu dans la prière et à l’écoute de l’Esprit-Saint. Si les retraites constituent un moment fort de l’année, les récollections mensuelles permettent à chacune de faire le point sur sa vie, périodiquement, grâce à une journée de silence. Depuis une dizaine d’années, la récollection est vécue le premier dimanche du mois, à l’exception des mois d’été où aucune date n’est fixée en raison des retraites annuelles. Un animateur (prêtre, religieuse ou laïc) est invité à la maison mère pour donner deux entretiens sur un thème qui lui a été suggéré et cela quatre fois par année. Un retour personnel sur le mois est effectué de même qu’une réflexion sur l’enseignement reçu. Les autres mois, la récollection est dite personnelle et se déroule en silence. Bref, peu importe la forme que prend la récollection, elle constitue toujours, elle aussi, un tremplin permettant aux religieuses de miser sur leurs forces afin de mieux répondre à l’appel du Seigneur.
Sœur Pauline reçoit son anneau (1970)
© Archives des soeurs de Saint-Joseph de Saint-Hyacinthe, Soumis à copyright
Toutes les sœurs, dans la limite de leurs capacités, observent un temps de retraite d’environ six jours, une fois par année. Dans les lieux de retraite de la congrégation soit à la maison mère ou à la Villa Saint-Joseph de Saint-Ours, les non-retraitantes observent un climat de silence par respect pour leurs consœurs. La durée de la retraite est prévue en fonction de l’âge et de l’état de santé de la majorité des sœurs résidant à la maison mère et désireuses de vivre à plein ce temps de ressourcement spirituel.
Municipalité: Saint-Hyacinthe
Région administrative: 16 Montérégie
MRC: Les Maskoutains
Lieu:
Saint-Hyacinthe, 805, Ave. Raymond, Saint-Hyacinthe, J2S 5T9
Téléphone: 450-773-6067
Télécopieur: 450-773-8044
Site Web: http://www.sjsh.org
Soeur Monique Pion
Lien avec la pratique : Responsable d'organiser les retraites, ainsi que les récollections mensuelles de la maison mère.
Enquêteurs : Catherine Fredette, Maude Redmond, Soeur Monique Pion
Date d'entrevue : 26 avril 2010
La réalisation de l’Inventaire du patrimoine immatériel religieux a été rendue possible grâce à l’appui de six partenaires: