Récit de pratique liée à un savoir-faire

La fabrication d'objets en cire chez les Augustines

Tradition: Christianisme
Appartenance: Catholicisme (rite latin)
Diocèse, association ou regroupement: Diocèse de Québec
Communauté religieuse: Augustines de la Miséricorde de Jésus

Classé sous Organisation religieuse (9200), Communauté (9240), Pratique technique et artistique (9245)
et sous Organisation religieuse (9200), Fabrication d’objets religieux (9290), Objet (9293).

Historique général


Soeur Hélène Marquis dans l'atelier
© Archives A.M.J., soumis à copyright

La tradition des figurines de Jésus en cire aurait été amenée de la France par sœur Sainte Claire, arrivée avec les Augustines en 1639. Dès 1640, le père Lallemant, un jésuite, lui commande une première crèche comprenant un Jésus de cire, pour les Amérindiens. Certaines communautés religieuses ont poursuivi la fabrication d'objets de cire, notamment les Augustines, les sœurs de la Charité et la Congrégation Notre-Dame. 


Les fleurs et les fruits en cire étaient moulés et façonnés à la main avec de la cire d'abeille tiède et les figurines de Jésus étaient coulées dans des moules en plâtre, en employant la technique de la cire perdue. Bien que l'activité puisse être considérée comme un loisir, elle était le plus souvent accompagnée de lectures spirituelles, une façon d'honorer le Seigneur, selon les sœurs. Avant le concile Vatican II, les objets en cire étaient confectionnés sur de grandes tables au grenier et au noviciat du monastère.

Description


Différents objets en cire conservés
© Archives des A.M.J, soumis à copyright

Les Augustines de l'Hôtel-Dieu de Québec produisaient des fleurs, des fruits, des vignes, des branches d’olivier et de petits Jésus en cire. Ces produits pouvaient être réalisés sur commande, offerts en cadeau — notamment aux médecins de l'Hôtel-Dieu — ou vendus. Si les petits Jésus, les fruits et les fleurs rendent grâce à Dieu, l'olivier de la miséricorde rappelle les armoiries des Augustines. 


La confection d’objets en cire requiert des matériaux naturels comme de la cire d'abeille et des cheveux, mais aussi des yeux en verre et du plâtre ainsi que des moules, des emporte-pièce, des couteaux pour sculpter et des spatules pour lisser la cire démoulée. On faisait d’abord fondre la cire dans de grandes marmites de la cuisine du monastère avant de la teindre, selon les besoins. Par la suite, les fleurs et les fruits étaient façonnés à la main, alors que la cire destinée à la fabrication de petits Jésus était coulée dans des moules. Après le séchage et le démoulage, la figurine était polie, les yeux posés et les cheveux naturels ajoutés un à un. Pour boucler les cheveux, on pouvait les enrouler autour d'une aiguille à tricoter. La cire était également appliquée sur les feuilles en tissu des fleurs artificielles que les religieuses fabriquaient à la « bouquetterie », une salle du noviciat. Bien que n’importe qui puisse commander des Jésus en cire, ce sont surtout les fabriques de paroisses et les autres communautés religieuses qui faisaient appel aux augustines. 


En 2003, 70 petits Jésus de cire sont conservés au monastère et sont utilisés à tour de rôle durant les fêtes de Noël.

Apprentissage et transmission


Jésus de cire
© Archives des A.M.J, soumis à copyright

Le savoir-faire lié à la fabrication d’objets en cire s'est transmis entre religieuses depuis la fondation de la communauté en 1639.

Localisation

Municipalité: Québec
Région administrative: 03 Capitale-Nationale
MRC: Communauté métropolitaine de Québec
Lieu: Hôtel-Dieu de Québec, 32, rue Charlevoix, Québec (Qc), G1R 5C4
Téléphone: 418-692-2492

Source

Soeurs Marie-Paule Cauchon, Claire Gagnon, Bibiane Jutras et Pauline Turgeon

Enquêteur : Entrevue réalisée par Diane Audy
Date d'entrevue : 1 décembre 2002


Partenaires

La réalisation de l’Inventaire du patrimoine immatériel religieux a été rendue possible grâce à l’appui de six partenaires: