Récit de pratique culturelle
Tradition: Christianisme
Appartenance: Catholicisme (rite latin)
Diocèse, association ou regroupement: Diocèse de Québec
Communauté religieuse: Soeurs servantes du Saint-Coeur de Marie
Classé sous Organisation religieuse (9200), Communauté (9240), Pratique vestimentaire (9243).
Costume de 1894 à 1965
© IPIR 2009, soumis à copyright
Le 19 mars 1860, le révérend père François-Jean-Baptiste Delaplace C.S.Sp. fonde un orphelinat à Paris, avec l'aide de mère Marie-du-Saint-Sacrement (Jeanne-Marie Moisan). Peu de temps après la mise sur pied de l'oeuvre, Jeanne-Marie Moisan et ses consoeurs désirent se consacrer entièrement à Dieu. L'oeuvre caritative devient alors une nouvelle congrégation religieuse, les Sœurs Servantes du Saint-Coeur de Marie. Ainsi, le 19 mars 1862, Jeanne-Marie Moisan prononce ses voeux perpétuels, devant le fondateur de la congrégation. Durant cette cérémonie, l'habit religieux est similaire à celui porté par les femmes de l'époque: une robe longue et noire et un bonnet noir. Selon les mémoires de mère Marie-de-Jésus, entrée en 1870, le costume des religieuses de la communauté ressemblait à ceci: une robe et une pèlerine de couleur noire, un chapelet suspendu à la ceinture droite, une croix portée directement sur la poitrine, non sur la guimpe, et une alliance.
Des changements sont apportés au costume en 1867, afin de donner un cachet davantage religieux à l'habit des soeurs de la congrégation. La principale modification est l'abandon du bonnet noir, remplacé par le voile, en 1877. De la fin du 19e siècle jusqu'en 1965, l'habit des Soeurs Servantes du Saint-Coeur de Marie évolue peu: une robe noire avec des manches larges et relevées en forme de parement, une pèlerine, un voile noir, une guimpe ronde et blanche en toile, portée par dessus la pèlerine, une cordelière en laine bleu ciel, portée à la taille, un chapelet suspendu à la cordelière, un crucifix et une alliance.
À la suite du Concile de Vatican II, les Soeurs Servantes du Saint-Coeur de Marie envoient, en 1965, une supplique au Saint-Père, afin que soient acceptées les modifications à leur costume. L'adoption d'un nouveau costume a pour objectif de se conformer aux normes établies par le Concile Vatican II promulguées le 28 octobre 1965 et de permettre une efficacité apostolique accrue. La congrégation adopte ainsi comme habit, en 1965, une robe noire simple, une ceinture noire, avec le col et les poignets blancs, un voile noir posé naturellement sur la tête, une médaille de la Sainte Vierge retenue par une chaînette et un anneau argent à l'annulaire de la main gauche. Trois ans plus tard, la congrégation permet aux religieuses de porter l'habit contemporain, soit un tailleur. Tandis que la plupart des religieuses adoptent le vêtement contemporain, certaines conservent, encore aujourd'hui (2010), le costume simplifié avec le voile.
Cordellière en laine
© IPIR 2009, soumis à copyright
Pour la congrégation des Soeurs Servantes du Saint-Coeur de Marie, les prises d'habits se déroulaient uniquement lors des cérémonies de voeux religieux, temporaires et perpétuels. De nombreuses pièces du costume de la congrégation ont une symbolique précise en lien avec les voeux et la vie religieuse.
Le crucifix, fait d'ébène et monté d'un Christ en argent, est le signe de la croix dans lequel les religieuses auront à se glorifier. Le chapelet, disposé en couronne et retenu à la cordelière par deux agrafes du côté droit, était composé du crucifix porté durant le noviciat et de la médaille de la congrégation, reçue lors de l'entrée de la religieuse au postulat. Le chapelet était donné en vue d'intensifier la dévotion de la communauté à la Vierge Marie. Le voile noir indique pour sa part que les religieuses ont quitté le monde et qu'elles se sont donné comme épouses à Jésus-Christ. La cordelière bleu ciel, de la couleur représentant l'aspect marial de la congrégation, est le symbole de la pureté: pour que demeurent en elles la vertu de continence et la chasteté. La cordelière de laine comprend trois noeuds symbolisant les trois voeux religieux: la pauvreté, la chasteté et l'obéissance. L'alliance, quant à elle, fait partie de l'habit des Soeurs Servantes du Saint-Coeur de Marie et elle était reçue lors des premiers engagements à la vie religieuse ou lors des voeux perpétuels. L'alliance symbolise la consécration définitive de la vie consacrée à Dieu.
L'insigne actuel de la congrégation, adopté en 1970 et porté en médaillon ou en épinglette, a remplacé le crucifix et la médaille. L'insigne est le signe extérieur d'appartenance aux Soeurs Servantes du Saint-Coeur de Marie. La croix qui y est représentée signifie l'insertion dans le mystère pascal et le fond bleu, le caractère marial de la communauté.
Municipalité: Québec
Région administrative: 03 Capitale-Nationale
MRC: Communauté métropolitaine de Québec
Lieu:
Maison de Beauport, 37, avenue des Cascades, Québec, G1E 2K1
Site Web: http://www.soeurs-sscm.org
Soeur Monique Marois
Titre, rôle et fonction : Soeur Marois fait son entrée au couvent des Sœurs Servantes du Saint-Coeur de Marie à l'âge de 15 ans. Elle enseigne pendant 29 ans avant d'occuper, durant 26 ans, plusieurs fonctions d'autorité au sein de la congrégation, soit supérieure locale, provinciale et générale. Soeur Monique Marois travaille aux archives de la congrégation.
Enquêteurs : Maude Redmond Morissette, Daniela Moisa
Date d'entrevue : 17 juillet 2010
La réalisation de l’Inventaire du patrimoine immatériel religieux a été rendue possible grâce à l’appui de six partenaires: