Récit de lieu
Tradition: Christianisme
Appartenance: Catholicisme (rite latin)
Diocèse, association ou regroupement: Diocèse de Montréal
Communauté religieuse: Religieuses Hospitalières de Saint-Joseph
Classé sous Organisation religieuse (9200), Communauté (9240), Pratique coutumière (9242)
et sous Organisation religieuse (9200), Communauté (9240), Pratique alimentaire (9244).
Le mur entourant les jardins
© IPIR 2008, soumis à copyright
Les communautés cloîtrées, comme l'ont été les Hospitalières de Saint-Joseph jusqu'à la seconde moitié du XXe siècle, vivaient dans un espace privé fermé au public. Le monastère était entouré d'un mur d'enceinte qui les séparaient les religieuses du monde extérieur. Les murs du monastère des Hospitalières ont été érigés en 1861, alors que le monastère de la communauté et son hôpital déménageaient au pied du mont Royal. Déjà au monastère du Vieux-Montréal, des murs d'enceinte et des jardins avaient été aménagés.
Soeurs au jardin (circa 1930)
© Archives des RHSJ, soumis à copyright
Assurant la subsistance de la communauté et de l'hôpital pendant près d'un siècle, tout en permettant aux hospitalières de brefs mais importants instants de repos, les jardins de l'Hôtel-Dieu, ainsi que les murs qui les entourent, constituent un patrimoine pour les Montréalais et la congrégation. Ce patrimoine jouit d'une reconnaissance, car il se trouve dans un arrondissement historique: l'arrondissement historique et naturel du mont Royal.
L'aménagement de l'enceinte remplit deux fonctions : d’abord, il assure l'autonomie financière de la communauté par la présence d'un potager et d'un verger, ensuite, il constitue une aire de repos et de contemplation pour les soeurs. La première vocation a été délaissée avec le temps, dans le but de faire des économies, car l'embauche de personnel et l'entretien du jardin engendraient trop de dépenses. Il reste aujourd'hui un petit potager et, surtout, le verger, conservé au fil des ans et reboisé encore de nos jours. Les soeurs accèdent au jardin par une galerie ouverte sur une allée, invitant à une procession en direction d'une chapelle dédiée à l'Immaculée Conception. À l'intérieur de l'enceinte se trouvent les jardins: le jardin de l'hôpital, avec son potager, son verger et ses quelques plantes médicinales (par exemple la lavande) et le jardin des soeurs.
La gestion financière du monastère est séparée de celle de l'hôpital, de façon à ce que ce qui appartient aux malades le demeure. Les deux instances que sont le monastère et l’hôpital sont séparées par un mur qui se trouve au milieu de l'enceinte. Ce dernier est actuellement à l'état de vestiges. À travers les jardins, plusieurs pommiers ont été plantés. Des pruniers et des pêchers ont aussi été ajoutés au fil des années. Pour conserver les produits de la terre, on avait construit un caveau à légumes. Il sert encore aujourd'hui d'entrepôt, notamment pour les pommes, qui sont généralement consommées jusqu'au mois de décembre.
Dans les murs intérieurs de l'enceinte se trouvent aussi plusieurs niches, dans lesquelles sont disposées des statuettes de saints. Le jardin est également composé d'une grande variété d'arbres et de fleurs. La vocation du jardin comme aire de repos a su persister au fil des années. Ce repos est cependant vécu différemment par les religieuses. Dans les années 1950, elles ne prenaient qu’une seule journée de congé par année. Cette journée se déroulait dans le jardin. Aujourd'hui, les congés des soeurs sont plus fréquents ; elles ont des congés sur une base hebdomadaire et des semaines de vacances estivales. Tant à l'époque du dur labeur que de nos jours, le jardin se veut un lieu pour récupérer physiquement et mentalement. Il permet aux soeurs de se recueillir en appréciant, notamment, la floraison variée que la nature y offre.
La chapelle, dédiée à la Vierge, s'ouvrait à l'occasion des repos, de même que pendant les soirées du mois de mai, mois de Marie. Les malades de l'hôpital bénéficient toujours de ce lieu. Depuis une dizaine d'années, le CHUM y organise des rencontres durant l'été. Certaines réalités ont changé à jamais le paysage des jardins. À partir des années 1960, la superficie du potager se réduit considérablement. Il sert essentiellement à la production de tomates, de concombres, d'oignons, de persil, de poireaux, de rhubarbe, etc. Un personnel saisonnier est toujours engagé pour le bon soin de la propriété. Une serre est utilisée pour le bon fonctionnement des jardins. Mais tout ce qui s'y produit est limité. À l'origine, des employés avaient la charge du jardin à temps plein.
Dans les jardins est aussi apparue une nouvelle réalité: celle des visites organisées pour le grand public par le musée des Hospitalières de l'Hôtel-Dieu, durant la période estivale, un dimanche sur deux. La chapelle de l'Immaculée Conception est également visitée.
La statue de sainte Bernadette
© IPIR 2008, soumis à copyright
Soeur Lafond, de par sa fonction d'économe, doit veiller à l'entretien des lieux, et ce, depuis 2004. C'est donc en vertu de son expérience qu'elle nous a livré ce témoignage. Par ailleurs, un travail universitaire intitulé «L'Hôtel-Dieu et ses jardins», réalisé par Claude Potvin, est à la disposition de la communauté et fournit des renseignements complémentaires au présent témoignage.
Municipalité: Montréal
Région administrative: 06 Montréal
MRC: Communauté métropolitaine de Montréal
Lieu:
Le jardin, 251, Avenue des Pins Ouest, Montréal, H2W 1R6
Téléphone: 514-844-3961
Site Web: http://www.rhsj.org/
Soeur Denise Lafond
Titre, rôle et fonction : Soeur Lafond est économe locale pour la maison mère, à Montréal, depuis 2004.
Lien avec la pratique : En tant qu'économe, soeur Lafond voit à l'entretien et à la sécurité du jardin et des murs de l'enceinte.
Enquêteurs : Mario Paradis, Roseline Bouchard.
Date d'entrevue : 20 mai 2009
La réalisation de l’Inventaire du patrimoine immatériel religieux a été rendue possible grâce à l’appui de six partenaires: