Récit de pratique liée à un savoir-faire
Tradition: Christianisme
Appartenance: Catholicisme (rite latin)
Diocèse, association ou regroupement: Diocèse de Québec
Communauté religieuse: Soeurs adoratrices du Précieux-Sang
Classé sous Organisation religieuse (9200), Communauté (9240), Pratique technique et artistique (9245)
et sous Organisation religieuse (9200), Fabrication d’objets religieux (9290), Vêtement et accessoire (9294).
Soeur Béatrice Laforest
© IPIR 2010, soumis à copyright
Le monastère du Précieux-Sang de Saint-Hyacinthe fonde le monastère de Trois-Rivières le 24 mai 1889. La congrégation reçoit l'aval du diocèse de Trois-Rivières. Cependant, le diocèse demande que le monastère soit en mesure d'assurer sa survie, grâce à des revenus provenant de travail rémunéré. Il faut dire qu'à l'époque, l'évêque n'avait pas les moyens de subvenir aux besoins financiers d'une nouvelle communauté de cloîtrées. Pour répondre à cette condition, le monastère se spécialise, dès ses premières années, dans la confection de soutanes.
L'atelier de soutanes prend alors forme. Désormais, les prêtres du diocèse de Trois-Rivières ne sont plus obligés de se rendre à Montréal pour faire confectionner sur mesure leurs soutanes, puisque les Adoratrices du Précieux-Sang offrent maintenant ce service. Avec tous les changements apportés par le Concile de Vatican II au milieu des années 1960 (diminution du nombre de prêtres et abandon du port de la soutane), la congrégation se voit contrainte de fermer l'atelier de soutanes.
Soutanerie du monastère de Trois-Rivières, 1960
© Archives Adoratrices du Précieux-Sang, soumis à copyright
L'atelier de soutanes des Adoratrices du Précieux-Sang de Trois-Rivières a toujours été davantage un service d'église qu'un apport financier à la communauté. Ce service était rendu au diocèse de Trois-Rivières et à ses prêtres. Et, rapidement, ce service est devenu très en demande auprès des prêtres du diocèse de Trois-Rivières et des diocèses avoisinants.
Généralement, quatre religieuses travaillaient à l'office des soutanes, office fort exigeant à cause de la quantité de travail. Lorsqu'un prêtre faisait une première demande à l'atelier de soutanes, il devait se présenter directement au monastère afin qu'une sœur tourière prenne ses mensurations (seules les sœurs tourières pouvaient franchir la grille du monastère). Un patron individuel était alors dessiné et conservé au nom de chaque prêtre. Après plusieurs heures de travail de la part de la religieuse couturière, le prêtre devait se présenter à nouveau pour l'ajustage de la soutane. Tandis que la sœur tourière apportait les modifications au vêtement, la couturière, qui se trouvait derrière la grille, prenait des notes afin de pouvoir apporter les modifications à la soutane. Finalement, après une semaine de travail, le monastère faisait parvenir au prêtre sa soutane.
En plus d'avoir un travail ardu, les couturières étaient contraintes par le temps, à cause du règlement communautaire et de ses nombreux offices religieux. Vers 8h00, soit à la suite de la messe de 6h30 et du déjeuner, la couturière commençait sa journée de travail. Elle quittait momentanément l'atelier à 9h30 afin de se rendre à l'office des petites heures. Elle travaillait jusqu'à l'heure du dîner. À la suite du repas, elle travaillait de 13h30 à 15h00 et de 15h30 à 17h00. À 15h00 avait lieu la prière en communauté et à 17h00 commençait l'office des vêpres. Toutefois, ces nombreux temps de prière étaient bénéfiques pour la religieuse couturière, puisqu'ils permettaient une période de repos pour le corps et l'esprit de la couturière. De plus, c'est dans ces moments de prière que les sœurs réussissaient à aller chercher l'énergie nécessaire pour continuer à travailler avec assiduité.
Coudre une soutane au monastère du Précieux-Sang de Trois-Rivières
© IPIR 2010, soumis à copyright
Lors de l'ouverture de l'atelier de soutanes, une religieuse habile en couture fut choisie pour suivre une formation à l'extérieur du monastère. Cette formation visait l'apprentissage des connaissances de base à la production de soutanes. De retour au monastère de Trois-Rivières, elle a transmis ses connaissances aux autres religieuses assignées à l'office des soutanes. Ce savoir-faire s'est transmis jusqu'aux années 1960.
Municipalité: Saint-Hyacinthe
Région administrative: 16 Montérégie
MRC: Les Maskoutains
Lieu:
Monastère du Précieux-Sang, 2520, rue Girouard Ouest, C.P. 401, Saint-Hyacinthe, J2S 7B4
Téléphone: (450) 773-0330
Télécopieur: (450) 252-4407
Site Web: http://www.adoratrices.net
Soeur Béatrice Laforest
Lien avec la pratique : Quelques années après son entrée en communauté, en 1945, sœur Béatrice Laforest commence à travailler à l'atelier de soutanes du monastère de Trois-Rivières. Elle y travaillera pendant une quinzaine d'années.
Enquêteurs : Louise Saint-Pierre, Maude Redmond Morissette
Date d'entrevue : 2 juin 2010
La réalisation de l’Inventaire du patrimoine immatériel religieux a été rendue possible grâce à l’appui de six partenaires: