Récit de pratique culturelle
Tradition: Christianisme
Appartenance: Catholicisme (rite latin)
Diocèse, association ou regroupement: Diocèse de Montréal
Communauté religieuse: Soeurs de la Charité, Soeurs Grises, de Montréal
Classé sous Organisation religieuse (9200), Communauté (9240), Pratique vestimentaire (9243).
Le premier habit porté par Mère d'Youville
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Les membres de l'Institut que fonde Marguerite d’Youville, en 1737, prennent le costume en 1755, alors que les religieuses deviennent officiellement Sœurs de la Charité de l’Hôpital général de Montréal, situé autrefois dans la maison de mère d’Youville. En adoptant le costume gris, mère Marguerite d’Youville reprenait le sobriquet de « sœurs grises » que certains avaient donné à son groupe.
La simplicité des Sœurs Grises se traduit tant par leur mode de vie que par leur tradition vestimentaire. Le costume est, pour les soeurs de la communauté, lié à leur identité et leur appartenance. Il doit être utile, pratique et convenable afin qu'elles puissent travailler avec tous les groupes de la société. L'actualisation de l'habit religieux au cours des années s'est fait en respectant ce principe.
L'ancien habit religieux
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Pour mère Marguerite d’Youville, les sœurs devaient pouvoir aller auprès des pauvres et des malades sans contraintes liées au costume et au voile habituellement portés par les religieuses. Elles devaient être vêtues comme leurs contemporaines, à l’exception des ornements de soie ou de dentelles.
Tout changement à l'habit devrait être soumis lors des chapitres. Le costume que mère d’Youville a adopté était à peu de choses près la réplique du costume des femmes bretonnes de son époque. Outre le fait que ses parents étaient bretons, mère d’Youville avait « un sens esthétique développé ». Elle s’était inspirée de la mode du temps et de ses origines pour créer un costume simple et élégant.
Le costume pesait six livres (2.75 kilos), il était fait de camelot, une laine lourde et difficile à entretenir. La robe était de confection assez complexe et toute faite de plis. Un corsage très simple, noué serré, était fixé à la jupe. Le costume comportait une pèlerine et une collerette plissée ainsi qu’un premier jupon en coton, et un deuxième en camelot, comme la robe. Les religieuses portaient sous leur robe une grande chemise blanche de coton. La coiffe était blanche et plissée au moyen d’un cordon à l’arrière.
En 1968, les sœurs adoptèrent un costume contemporain : tailleur beige avec blouse blanche et petit voile (qui ne fut pas porté longtemps). Les plus jeunes désiraient garder l’anonymat, entre autres lorsqu’elles allaient à l’université. Le costume des religieuses travaillant auprès des malades était identique, mais blanc. Aujourd’hui, les Sœurs Grises ne sont pas obligées de porter le costume contemporain, sauf lors des événements officiels ou des grandes occasions. Elles s’habillent donc comme bon leur semble, sans restrictions.
Pour les religieuses, le voeu de pauvreté signifie davantage l’esprit d’entraide et de partage que le port d'un costume particulier. Aujourd'hui elles choisissent librement les vêtements qu’elles désirent porter.
Le voile et la pèlerine
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Lorsqu’elle entrait en communauté et qu'elle revêtait le saint habit pour la première fois, la novice l’embrassait et récitait une prière. Elle était accompagnée par une consœur qui l’aidait, car le costume était complexe et comportait une grande quantité de plis et d’épingles pour l'ajuster.
Municipalité: Montréal
Région administrative: 06 Montréal
MRC: Hors MRC
Lieu:
Maison mère des Soeurs Grises de Montréal, 1190, rue Guy, Montréal, H3H 2L4
Téléphone: 514 937-9501
Site Web: http://www.sgm.qc.ca/sgm/francais/frameset.htm
Soeur Simone Ouellet
Titre, rôle et fonction : Soeur Ouellet était responsable du transfert des restes de la bienheureuse mère Marguerite d'Youville. Elle s'occupe également de visiter les personnes âgées en résidence.
Lien avec la pratique : Soeur Simone Ouellet a été supérieure provinciale et elle a suivi l'évolution du costume porté par les Soeurs Grises depuis son entrée en communauté.
Enquêteurs : Stéphanie Teasdale , Maude Redmond
Date d'entrevue : 23 juin 2009
La réalisation de l’Inventaire du patrimoine immatériel religieux a été rendue possible grâce à l’appui de six partenaires: