Récit de pratique culturelle

Les pratiques alimentaires des Augustines de Roberval

Tradition: Christianisme
Appartenance: Catholicisme (rite latin)
Diocèse, association ou regroupement: Diocèse de Chicoutimi
Communauté religieuse: Augustines de la Miséricorde de Jésus

Classé sous Organisation religieuse (9200), Communauté (9240), Pratique alimentaire (9244).

Historique général


Le repas de Pâques
© Archives A.M.J.R., soumis à copyright

Dès ses débuts, en 1918, la Congrégation des Augustines de Roberval s'est organisée en communauté autonome ayant ses propres particularités. Les pratiques alimentaires des Augustines de Roberval témoignent de l'organisation spécifique de la vie quotidienne d'une communauté religieuse, de sa cohésion autour des gestes les plus simples et de la transmission des savoir-faire alimentaires anciens du Saguenay-Lac-Saint-Jean.

Description


Prépration d'un repas festif
© Archives A.M.J.R., soumis à copyright

Parmi les gestes quotidiens incontournables de la vie religieuse, les pratiques alimentaires des Augustines de Roberval occupent une place importante dans la cohésion sociale du groupe, tout comme leurs devoirs religieux et leur travail à l'hôpital. Bien que la cuisine du monastère de la communauté ait été séparée de l'Hôtel-Dieu Saint-Michel, il existait des rapports et des échanges de produits alimentaires entre ces deux espaces, et ce, bien avant 1967. La cuisine de la communauté assurait les repas d'une cinquantaine de religieuses et, à une certaine époque, de leurs pensionnaires.
La préparation de ces repas se faisait sous la responsabilité des nombreuses sœurs converses qui travaillaient en cuisine, y compris des aides-cuisinières ainsi qu'une responsable générale qui établissait le menu des jours de la semaine.
Le menu comprenait des recettes transmises par les cuisinières plus âgées de la communauté, de même que des recettes empruntées à des livres de cuisine ou apprises durant des cours de cuisine. Les cuisinières préparaient trois repas par jour : le matin, on servait du pain grillé, du gruau et du café; le midi, un bouillon, de la viande, des légumes et un dessert; le soir, un plat chaud et un dessert.
Les jours de fête, on préparait des plats et des desserts spécifiques, à caractère festif, surtout après le Concile de Vatican II. À Noël, on cuisinait une dinde farcie accompagnée de purée de pommes de terre, de salade et d'aspics, une tarte aux pommes et de la crème glacée pour le dessert. De Noël au Nouvel An, on servait une tourtière traditionnelle et des beignes, des ragoûts de pattes ou de boulettes de porc. Pour le Nouvel An, on offrait une soupe aux tomates et du pouding aux fruits. À Pâques, le menu comprenait du jambon fumé, chaud ou froid, de la salade de chou, des œufs de Pâques, un gâteau au chocolat et du sucre à la crème. On célébrait aussi d'autres fêtes communautaires, telles les noces d'or des révérendes sœurs, pour lesquelles on préparait toujours un gâteau d'anniversaire.
Avant le Concile de Vatican II, le jeûne était de rigueur, notamment le Vendredi saint, et les interdits alimentaires étaient nombreux : les repas se prenaient sans viande, sans fruits ni desserts. Chaque automne, les sœurs qui travaillaient à la cuisine préparaient des conserves pour l'hiver (ketchup aux fruits, betteraves, fraises).

Apprentissage et transmission


Plats de service
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Les savoir-faire liés aux pratiques alimentaires des Augustines de Roberval ont été transmis par expérience directe : d'une génération à l'autre, les religieuses les plus expérimentées transmettaient leurs connaissances aux plus jeunes; par écrit : d'une cuisinière responsable-générale à l'autre; ou en suivant des cours de cuisine et en s'inspirant d'ouvrages comme La cuisine raisonnée.

Localisation

Municipalité: Roberval
Région administrative: 02 Saguenay-Lac-Saint-Jean
MRC: Le Domaine-du-Roy
Lieu: Monastère de l'Hôtel-Dieu de Roberval, 414, rue Brassard, Roberval, G8H 2E1
Téléphone: 418 275-5097
Site Web: http://www.augustines.org; www.augustines.ca

Source

Soeur Marie-Joseph Bélanger
Lien avec la pratique : En 1955, elle entre chez les Augustines de Roberval. Dès son entrée, en tant que postulante et novice, soeur Bélanger travaille à la cuisine du monastère, aux côtés de d'autres religieuses plus expérimentées. En 1967, soeur Bélanger suivra des cours de cuisine française. Actuellement, elle est responsable en chef de la cuisine du monastère des Augustines de Roberval.

Enquêteurs : Alina Nogradi, Maude Redmond Morissette
Date d'entrevue : 27 mai 2009


Partenaires

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