Récit de pratique cérémonielle ou cultuelle

La « Montée du vieux couvent »: fête communautaire des Soeurs de Notre-Dame du Saint-Rosaire

Tradition: Christianisme
Appartenance: Catholicisme (rite latin)
Diocèse, association ou regroupement: Diocèse de Rimouski
Communauté religieuse: Congrégation des Soeurs de Notre-Dame du Saint-Rosaire

Classé sous Organisation religieuse (9200), Temps religieux (9280), Fête communautaire (9284)
et sous Pratique religieuse (9300), Pratique rituelle (9320), Rite de commémoration (9323).

Historique général


Visuel commémorant la montée
© IPIR 2009, soumis à copyright

Avant de venir s'établir dans leur maison mère en 1907, les soeurs de la communauté ont habité six différentes maisons où la pauvreté et les conditions de vie difficiles étaient une réalité quotidienne. Elles ont notamment vécu dans ce qu'elles appellent aujourd'hui le «Vieux couvent» qui est en fait la première église de Rimouski. Les soeurs quittent cette demeure le 18 novembre 1907 pour se rendre dans leur nouveau logis. À leur arrivée, une fête les attend, elles partagent alors un repas sous la lampe à pétrole.
« Pour nous chaque année le 18 novembre est un moment fort: il nous rappelle l’arrivée de nos devancières, ici, à la maison mère, anniversaire également souligné dans toutes les maisons de la Congrégation.»

Description


Ambiance du repas traditionnel
© IPIR 2009, soumis à copyright

La fête de la Montée du Vieux couvent comprend deux parties importantes : une messe solennelle et un repas festif le soir. À l'époque, la messe avait lieu le matin et pendant la journée les soeurs vaquaient à leurs occupations quotidiennes. Aujourd'hui, la fête se déroule généralement en fin d'après-midi. « C'est vraiment au souper que c'est la fête de famille ». Durant cette journée, beaucoup de soeurs rendent visite au tombeau de mère Marie Élisabeth. Pour l'occasion, toutes les soeurs résidant à la maison mère et aussi dans toutes les maisons de Rimouski viennent souligner l'événement. Sont aussi présents des aumôniers et des personnes associées à la communauté.
Pour la communauté cette fête revêt une signification particulière « Nous pouvons affirmer que la générosité et la détermination de nos devancières qui ont résisté à la pauvreté extrême nous permettent de vivre l’aujourd’hui que nous connaissons.» En effet, au « Vieux couvent » les soeurs dormaient sous un toit où elles devinaient « le ciel entre les planches ».
À l'occasion de cette importante fête inscrite au calendrier des religieuses, la cafétéria est décorée et aménagée de manière toute particulière. Au souper traditionnel, la cafétéria est bien remplie. La joie partagée est évidente et perceptible. Avant 1959, le repas avait lieu dans le réfectoire. Au fond de la cafétéria, en son centre, un panneau thématique était érigé. Dans le cas du repas traditionnel, les éléments visuels occupaient un espace important. On retrouve les mêmes éléments d’année en année. Trois espaces sont délimités dans la salle. Les photographies de la fondatrice, mère Élisabeth Turgeon, en laïque et en habit religieux, sont exposées de part et d'autre de la salle et un crucifix illuminé est placé au centre, à l'arrière. Sur une petite table sont disposés les photos des sept demeures centrales de la communauté (maisons mères); à chacune d’entre elles correspond un lampion qui sera allumé lorsque les lumières de la cafétéria seront éteintes. Sur la table du centre, des maquettes de l’ancien et du nouveau couvent sont illuminées de l’intérieur. Sur la petite table, à droite, des éléments rappellent directement la Montée de 1907. On présente des photos des sœurs qui ont fait la montée et les noms de toutes celles qui y ont participé. Le récit de l’épisode tiré de la chronique de la communauté est transcrit sur une affiche. Une lampe éclaire le décor, rappelant que ce sont ces sœurs qui ont mangé les premières dans le couvent neuf éclairé « à la lampe à pétrole ». Au centre de chaque table sont disposées des lampes à pétrole. « Aucune autre lumière n'est allumée... Le tout crée une atmosphère antique, historique ».
Un trait particulier de cette fête est que le même menu est servi depuis 1907. Il se compose de pommes de terre cuites dans leur pelure, nommées pommes de terre en robe des champs, de morue salée, de petites grillades de lard salé auxquelles sont ajoutés parfois des oignons et, finalement, pour le dessert, de la tarte à la mélasse, communément appelée « tarte à la bisse ». « À l’époque de la fondation de la communauté, le poisson devait être moins rare et moins dispendieux que la viande, de même que les oignons, le lard salé, la mélasse. Ainsi, en servant ce menu traditionnel, la communauté commémore la pauvreté des fondatrices.»
Le repas est clôturé parfois par un chant traditionnel composé pour l'occasion : « Au beau temps du Vieux couvent », écrit par mère Marie de l'Annonciation, un moment fort émouvant de la fête.
Dans le cas où les soeurs ne peuvent participer à la fête, elles soulignent tout de même l'événement en prenant le repas traditionnel. Une soeur de la communauté nous a informées qu'à plus d'une occasion, elle a pris son repas à la lampe à pétrole, seule dans la maison où elle travaillait. Les soeurs travaillant aux États-Unis, tant Québécoises qu'Américaines, se faisaient le même repas de fête. Les soeurs québécoises travaillant en Amérique latine font de même. Toutefois, les Latino-Américaines n'ont pas adopté cette tradition.

Apprentissage et transmission


Soeur mangeant le repas traditionnel à la noirceur
© IPIR 2009, soumis à copyright

Les jeunes soeurs sont initiées à la signification de cette fête par la tradition orale. Il est possible d'en savoir davantage sur la tradition en consultant les archives de la communauté, y compris les chroniques. De plus, l'abbé Tessier et Gisèle Huot en traitent dans leur publication respective.

Localisation

Municipalité: Rimouski
Région administrative: 01 Bas-Saint-Laurent
MRC: Rimouski-Neigette
Lieu: Maison mère, 300, Allée du Rosaire, Rimouski, G5L 3E3
Téléphone: (418) 723-2705
Télécopieur: (418) 724-0922
Site Web: http://www.soeursdusaintrosaire.org

Source

Soeur Pauline Charron
Titre, rôle et fonction : Sœur Pauline Charron est responsable de l'enseignement de la musique et des archives musicales à la maison mère.

Enquêteurs : Roseline Bouchard, Maude Redmond Morissette
Date d'entrevue : 2 octobre 2009, 18 novembre 2009


Partenaires

La réalisation de l’Inventaire du patrimoine immatériel religieux a été rendue possible grâce à l’appui de six partenaires: