Récit de pratique culturelle
Tradition: Christianisme
Appartenance: Catholicisme (rite latin)
Diocèse, association ou regroupement: Diocèse de Nicolet
Communauté religieuse: Soeurs de l'Assomption de la Sainte Vierge
Classé sous Organisation religieuse (9200), Mission (9260), Oeuvre (9262).
Sr Réjeanne Martel devant la vitrine autochtone au musée
© IPIR 2009, soumis à copyright
Dès leur fondation en 1853, les Sœurs de l’Assomption de la Sainte Vierge sont sollicitées dans tout le pays pour des missions d’enseignement. L’abbé Jean Harper, père fondateur de la congrégation, avait fait un séjour au Manitoba et il encouragea les sœurs à répondre à l’appel de monseigneur Grandin pour se rendre en Saskatchewan et en Alberta. En 1871, un groupe de quatre sœurs arrive à Onion Lake pour y fonder une école et un pensionnat. Ensuite, le pensionnat d’Hobbema sera fondé et plusieurs autres, jusque dans le Grand Nord. Installées dans les réserves, elles enseignent en anglais conformément au programme fédéral. Les missions à l’intérieur des réserves seront fermées dans les années 1980. Cependant, les Soeurs de l'Assomption de la Sainte Vierge poursuivent leur action d'éducation dans l'Ouest canadien, en particulier à Edmonton.
Sr Réjeanne Martel en costume d'indienne
© Archives S.A.S.V., soumis à copyright
Sr Réjeanne Martel se rend à Onion Lake pour la première fois en 1956. Le nombre des pensionnaires accueillis est tel que quelques soeurs n’ont d’autre place que leur classe pour dormir. Sr Réjeanne, quant à elle, dort dans un lit-meuble dans un couloir. À ses yeux, la vie au pensionnat est parfois difficile pour les enfants amérindiens éloignés de leur village et de leur famille pendant l’année scolaire, déconnectés de la nature dans laquelle ils ont grandi. Pour tenter de leur rendre la vie plus douce, elle multiplie les occasions d’enseigner à l’extérieur. Sciences naturelles, sciences sociales, sont autant d’occasions d’expérimenter une pédagogie active : avec sa classe elle crée un potager, rend visite à des menuisiers, organise des fêtes…
Quelques années plus tard, elle se se rend à Hobbema, Alberta, où elle enseigne plusieurs années, puis elle part pour Chateh, au nord de l'Alberta avec une compagne, soeur Irène Hurtebise. À deux, elles y prendront en charge l’enseignement mais aussi la pastorale dans divers villages. À cette époque, le ravitaillement le plus proche se trouve à 70 milles, pour tout le monde la vie quotidienne est conditionnée par ces distances entre villages. Une troisième sœur les rejoindra la dernière année de leur présence à Chateh. Soucieuse de comprendre son environnement et de partager sa foi avec les amérindiens, elle apprend le cri dès son arrivée, puis le déne.
Le gouvernement fédéral prend des mesures qui ont pour conséquence la fermeture des écoles régulières. Il s’agit de rendre aux autochtones la compétence éducative dans les réserves. Sr Réjeanne enseigne alors le français dans des classes d’immersion à Fort Mc Murray puis à Edmonton.
En juillet 988, elle revient au Québec. Elle vit à Montréal pendant quatre ans, puis elle est transférée à Nicolet où elle réside à peine un an pour être enfin nommée à Drummondville en septembre 1993 pour y faire de l'enseignement et participer aux activités religieuses et sociales en milieu carcéral.
Hobbema, 1964-65
© Archives S.A.S.V., soumis à copyright
Sr Réjeanne Martel a appris le cree en suivant des sessions de formation collégiales pendant son séjour à Onion Lake et Hobbema puis le déne à Chateh.
Municipalité: Nicolet
Région administrative: 17 Centre-du-Québec
MRC: Nicolet-Yamaska
Lieu:
Niicolet, 251, rue Saint-Jean-Baptiste, Nicolet, J3T 1X9
Téléphone: (819) 293-2011
Télécopieur: (819) 293-5458
Site Web: http://www.sasv.ca/
Sr Réjeanne Martel
Lien avec la pratique : Elle a enseigné 30 ans dans l'Ouest canadien.
Enquêteurs : Maude Redmond Morissette, Isabelle Becuywe
Date d'entrevue : 11 novembre 2009
La réalisation de l’Inventaire du patrimoine immatériel religieux a été rendue possible grâce à l’appui de six partenaires: