Récit de pratique cérémonielle ou cultuelle
Tradition: Christianisme
Appartenance: Catholicisme (rite latin)
Diocèse, association ou regroupement: Diocèse de Québec
Communauté religieuse: Ursulines de l'Union canadienne
Classé sous Organisation religieuse (9200), Personnel religieux (9230), Agrégation (9235).
Cérémonial des vêtures pour la congrégation des Ursulines de Québec
© Archives des Ursulines de Québec, soumis à copyright
La cérémonie de vêture marque l'adieu au monde de la postulante et son entrée au noviciat. Au cours de cette cérémonie, la postulante revêtait l’habit religieux pour la première fois. L’informatrice nous dit que « c’était important de prendre l’habit, c’était vraiment un engagement, un pas de plus dans la vie religieuse ».
En début de cérémonie, les postulantes portaient une robe de mariée avec un voile et/ou un diadème. Lors de l'entrée dans l'avant-chœur, la novice recevait son nom religieux. Un ou plusieurs noms religieux étaient préalablement proposés par la professe à la supérieure générale. Les noms choisis étaient ceux de saints ou de saintes que la future novice souhaitait avoir comme patron ou patronne. L'approbation du nom se faisait notamment en fonction de la disponibilité du nom choisi. En effet, deux religieuses de la communauté ne pouvaient porter le même nom. Après avoir reçu ce nom religieux, les futures novices entraient de manière solennelle dans la chapelle. Elles suivaient la procession des religieuses et entraient les dernières. Un prêtre présidait la cérémonie qui se déroulait selon un cérémonial particulier : le Cérémonial des vêtures et des professions pour la congrégation des Ursulines de Québec. Dans la première partie de la cérémonie, le célébrant demandait aux postulantes : « Mes filles, que demandez-vous? ». Elles répondaient : « La miséricorde de Dieu, le saint habit de la religion, la charité de l’Ordre et la société des Mères et des Sœurs ». Le questionnaire se poursuivait et l’officiant demandait : « Est-ce de bonne volonté et de votre propre mouvement que vous demandez l’habit de religion? ». L’officiant poursuivait selon le cérémonial et demandait à la mère supérieure : « Ma mère, vous êtes-vous enquise des autres points dont il faut être instruite pour les filles qui entrent en religion et en êtes-vous satisfaite? ».
Ensuite, les novices retournaient dans l’avant-chœur pour revêtir le costume religieux, soit la tunique noire, la guimpe, le bandeau et un grand voile blanc. Elles revenaient ensuite dans la chapelle pour la deuxième partie de la cérémonie. L'officiant bénissait alors les voiles blancs, plus courts que les précédents. La supérieure retirait alors le grand voile blanc de la tête de la novice et le posait sur les bras tendus d'une petite fille. Le grand voile blanc retombait de chaque côté de ses bras et elle se retirait ainsi vers l’avant-chœur de la chapelle. La supérieure déposait ensuite le voile blanc bénit sur la tête de la novice. La cérémonie se poursuivait, l'officiant aspergeait les novices d'eau bénite, la mère assistante leur demandait de se lever et faisait avec elles une génuflexion au Saint-Sacrement. Elles se mettaient ensuite à genoux devant la supérieure qui les relevait et les embrassait cordialement. Puis, chacune saluait les religieuses présentes et faisait une génuflexion au Saint-Sacrement en traversant le chœur. « Elles terminaient par la mère assistante, qui les ramenait à la grille où elles restaient debout ». Le psaume Ecce quam bonum était chanté par les religieuses qui se retiraient ensuite par l'avant-chœur.
Une retraite de huit jours dans le monastère précédait la cérémonie de vêture. Durant cette période, les postulantes passaient en revue ce qu’elles avaient compris de la vie religieuse et réfléchissaient à quoi elles s’engageaient. Ainsi, elles s’assuraient d'avoir les capacités physiques et morales pour devenir ursuline. Les novices étaient les personnages principaux de cette cérémonie. L'officiant et la mère supérieure tenaient eux aussi des rôles importants puisque ce sont eux qui acceptaient les novices au sein de la communauté. Pour les élèves qui portaient le grand voile blanc, c'était un grand honneur que d’intervenir durant la cérémonie. L'ensemble de la communauté des Ursulines de Québec assistait aux cérémonies de vêture. Les parents avaient la possibilité d’observer la cérémonie depuis la mezzanine d’une petite chapelle dédiée à sainte Angèle et située entre la chapelle intérieure et la chapelle extérieure. Actuellement, cet endroit est l'oratoire Marie-de-l’Incarnation. D’autres personnes assistaient à l’événement depuis la chapelle extérieure. Les pensionnaires observaient la cérémonie depuis les espaces aménagés au-dessus des galeries de la chapelle intérieure.
Au cours des ans, le Cérémonial des vêtures et professions pour la congrégation des Ursulines de Québec a été modifié pour s’adapter aux changements dans la société. La dernière version imprimée de ce document date de 1955 et présente la cérémonie telle que vécue par l’informatrice dans les années 1930. Vers 1958, ce cérémonial a été modifié. Après la réforme de Vatican II, adoptée par les Ursulines entre 1965 de 1968, le costume religieux a été allégé et les religieuses ont repris leur nom civil. En 1968, les religieuses ont pu décider de porter ce costume mitoyen ou d’opter pour le costume contemporain. La cérémonie de vêture a alors été simplifiée et a pu être adaptée selon les monastères. La robe de mariée était fournie par la famille de la novice ou par le monastère. Après la cérémonie, elle était redonnée au noviciat ou retournée dans la famille de la novice. Le costume extérieur de la novice était composé de la robe noire. La coiffure comprenait le bandeau, les « templettes », la guimpe et le voile blanc. À la taille, elles portaient une ceinture et un long chapelet y était attaché. Elles chaussaient des souliers noirs. Une religieuse jouait des pièces à l’orgue selon le cérémonial prescrit. Le chœur des religieuses et celui des élèves chantaient les chants faisant partie du cérémonial. Après la cérémonie, une rencontre avec les parents avait lieu au parloir. La cérémonie de vêture se déroulait habituellement dans la matinée et durait au moins une heure. Les cérémonies de vêture avaient habituellement lieu le 2 août ou le 2 février. À quelques reprises, elles ont eu lieu le 11 février. Régulièrement, il y avait des vêtures et des professions durant la même cérémonie. Dans ce cas, la cérémonie était légèrement adaptée.
Les postulantes en robe de mariée avec le voile
© Archives des Ursulines de Québec, soumis à copyright
Durant leur postulat, les novices étaient préparées à la cérémonie de vêture par la personne chargée de les former à la vie religieuse, soit la maîtresse des novices. Elles recevaient des compléments d'information de la part de leur « ange », soit une religieuse qui aidait la maîtresse de formation surtout pour les questions pratiques.
La cérémonie de vêture est décrite dans le Cérémonial des vêtures et professions pour la congrégation des Ursulines de Québec.
Municipalité: Québec
Région administrative: 03 Capitale-Nationale
MRC: Communauté métropolitaine de Québec
Lieu:
Monastère des Ursulines de Québec, 18, rue Donnaconna, Québec, G1R 4M5
Téléphone: 418 692-2523
Site Web: http://www.museedesursulines.com
Sœur Jacqueline Fortier, o.s.u.
Titre, rôle et fonction : Conservatrice du Monastère
Enquêteur : Catherine Lavallée
Date d'entrevue : 20 décembre 2007
La réalisation de l’Inventaire du patrimoine immatériel religieux a été rendue possible grâce à l’appui de six partenaires: