Récit de pratique culturelle
Tradition: Christianisme
Appartenance: Catholicisme (rite latin)
Diocèse, association ou regroupement: Diocèse de Montréal
Communauté religieuse: Carmélites déchaussées
Classé sous Organisation religieuse (9200), Personnel religieux (9230), Vocation/forme d'élection (9232)
et sous Organisation religieuse (9200), Personnel religieux (9230), Forme d'apprentissage (9233).
La grille de l'ancien parloir
© Archives des Carmélites de Montréal, soumis à copyright
Les différentes étapes devant être franchies avant de prononcer les voeux perpétuels sont indispensables à la préparation à la vie religieuse, notamment lorsqu'il s'agit d'une vie de contemplative. Ce passage obligatoire a toujours existé au sein des carmels, puisqu'il permet de mettre à jour les vocations profondes. Ces étapes permettent aux futures religieuses de remettre en question leur vocation et de rebrousser chemin si cette vie ne leur convient pas.
De plus, les capitulantes, les soeurs ayant fait leurs voeux perpétuels et ayant droit de vote dans la communauté, ont le pouvoir de refuser une postulante pour diverses raisons au cours de sa formation religieuse. Depuis Vatican II et surtout depuis la diminution du nombre de postulantes dans les carmels, les Carmélites de Montréal ont adapté le processus de l'entrée en communauté. L'admissibilité des postulantes a aussi considérablement changé, puisque le Carmel de Montréal exige maintenant que les femmes désireuses de devenir carmélites aient fait des études. Le Carmel souhaite que l'entrée en communauté fasse partie d'un choix de vie et que la décision de faire partie de la communauté soit prise de façon éclairée. Ainsi, les étapes de l'entrée en communauté (postulat, noviciat, profession temporaire et profession perpétuelle) existent encore aujourd'hui, mais elles se sont modifiées afin de s'adapter aux réalités actuelles.
Les voeux perpetuels, soeur Lucille Rioux
© Archives des Carmélites de Montréal, soumis à copyright
Jusqu'au Concile de Vatican II, le passage obligatoire des étapes de l'entrée en communauté se déroulait selon un rite particulier. La postulante était accueillie par la prieure et son conseil à l'entrée au Carmel, les soeurs avaient alors le visage caché par un grand voile noir, le voile de clôture. À cette époque, les Carmélites se voilaient toujours le visage lorsqu'elles étaient en présence de personnes provenant de l'extérieur de la communauté.
Dès son arrivée au monastère, la postulante était immédiatement conduite à la chapelle pour le salut au Saint Sacrement. Par la suite, une cellule lui était désignée. La nouvelle postulante ne pouvait revoir sa famille que le lendemain de son arrivée au cloître. En plus de la maîtresse des novices qui s'occupait des postulantes, une accompagnatrice était désignée pour chaque nouvelle arrivante afin de se familiariser avec les coutumes de la communauté.
Durant les six mois du postulat, la future carmélite assimile principalement les règles du carmel, ses constitutions et ses usages et coutumes. C'est au début du noviciat que la cérémonie publique de la prise de l'habit a lieu. Vêtue d'une robe de mariée, la postulante prend désormais la robe de bure. Durant l'année que dure le noviciat, les horaires sont moins rigoureux afin de favoriser une entrée progressive dans le mode de vie des contemplatives et permettre aux novices d'approfondir les constitutions de la communauté. Lors d'une cérémonie privée devant la prieure, la novice fait finalement ses voeux temporaires. La profession temporaire s'échelonne sur une période de trois ans. La dernière étape, celle permettant de devenir une carmélite, est la cérémonie des voeux perpétuels et de la prise du voile noir lors d'une cérémonie publique. De nos jours, il est possible pour les aspirantes carmélites de faire un stage d'essai de trois mois à l'intérieur du monastère. Si cette expérience s'avère concluante, la postulante entame un processus qui s'apparente à celui d'autrefois : un postulat d'un an, un noviciat de deux ans et une profession temporaire de trois ans.
Chapelle du Carmel de Montréal
© IPIR 2009, soumis à copyright
L'apprentissage de la vie religieuse d'une contemplative doit se faire de façon progressive, puisque le mode de vie des Carmélites est fort exigeant. En plus des nombreuses heures de prière et de méditation par jour, les postulantes doivent s'habituer au peu d'heures de sommeil, au jeûne et à l'abstinence. Comme le mentionnait soeur Lucille Rioux, il ne s'agit pas tant de la transmission d'un savoir lors de la formation des futures carmélites, mais plutôt de la transmission d'une sagesse et d'un art de vivre.
Municipalité: Montréal
Région administrative: 06 Montréal
MRC: Communauté métropolitaine de Montréal
Lieu:
Montréal , 351, avenue du Carmel, Montréal, H2T 1B5
Téléphone: (514) 271-6957
Télécopieur: (514) 271-2893
Site Web: http://www.lecarmel.org/index.php
Soeur Lucille Rioux
Lien avec la pratique : Soeur Lucille Rioux a fait son entrée au Carmel de Montréal en 1939, il y a maintenant 70 ans. Au cours de cette longue période, elle a rempli différentes responsabilités à l'intérieur de la communauté, dont celle de prieure pendant 27 ans.
Enquêteurs : Louise Saint-Pierre, Maude Redmond Morissette
Date d'entrevue : 12 août 2009
La réalisation de l’Inventaire du patrimoine immatériel religieux a été rendue possible grâce à l’appui de six partenaires: