Récit d'objet
Tradition: Christianisme
Appartenance: Catholicisme (rite latin)
Diocèse, association ou regroupement: Diocèse de Montréal
Paroisse, congrégation ou équivalent: Saint-Jacques (Montréal)
Classé sous Système de croyance (9100), Intercesseur/médiateur (9123).
Statue de la Vierge dorée
© IPIR 2008, soumis à copyright
Cette statue de la Vierge dorée est l'oeuvre du statuaire parisien Joseph Lefèvre. Elle fut coulée dans le bronze par la maison Derenne de Paris. Elle a été installée le 11 septembre 1904, date de sa montée en grandes pompes au sommet de la chapelle après un transport par bateau vers Montréal. Cette statue avait été commandée par les Prêtres de Saint-Sulpice en souvenir du 50e anniversaire de la proclamation du dogme de l'Immaculée Conception par le pape Pie IX (1854). Le dogme de l'Immaculée Conception stipulait que Marie était préservée de toute trace du péché originel en prévision de sa mission, celle d'être la mère du Sauveur. La Vierge de Lourdes apparaissait à Bernadette Soubirous, 4 ans plus tard. L'année 1904 et le début du XXe siècle est une période d'effervescence religieuse avec l'ouverture de l'Oratoire Saint-Joseph, la fondation de la paroisse Saint-Jacques, l'ouverture de nombreuses églises, etc. La statue s'inscrit dans ce mouvement spirituel qui souffle sur Montréal.
Sur une trentaine de parchemins insérés dans la statue sont inscrits les 12 500 noms de tous les bienfaiteurs (donateurs). Les parchemins, laminés avec les techniques de l'époque, ont été disposés en rouleaux dans une capsule mémoriale qui a été imbriquée dans le socle de la statue avant qu'elle ne soit montée en façade.
Lors de la descente de la statue en 2001 pour restauration, les conservateurs ont mis au jour pour la première fois la capsule mémoriale et les rouleaux des bienfaiteurs. Après la restauration, la Vierge dorée a repris sa place sur la façade le 11 septembre 2004, exactement 100 ans après sa montée initiale, devant une foule de 5000 personnes assemblées pour cet événement grandiose et symbolique.
Vierge dorée sur l'un des socles de la chapelle Notre-Dame-de-Lourdes
© IPIR 2008, soumis à copyright
La Vierge dorée a été fabriquée à Paris en France. Elle est visible pour les passants, puisqu'elle est installée sur le socle le plus élevé des huit socles au sommet de la façade de la chapelle. Elle fait face à la statue de saint Jacques située sur les vestiges de la façade de l'ancienne église du même nom, aujourd'hui propriété de l'Université du Québec à Montréal (UQAM). Il s'agit d'une statue de plus de deux mètres de hauteur et pesant environ une tonne et demie. Elle est en bronze, recouverte de feuilles d'or. Marie est représentée en attitude d'accueil et de recueillement, les mains ouvertes et orientées vers l'extérieur. Le sulpicien Julien Perrin, ancien chapelain de Notre-Dame-de-Lourdes, en donnait la description suivante en 1959 : « La Vierge, jeune et majestueuse, est debout sur la sphère du monde. De son pied gauche, elle écrase le serpent. » (Perrin, 1959 : 7).
La Vierge dorée est un objet de dévotion populaire. Elle fait partie de l'identité architecturale et spirituelle (le dogme de l'Immaculée Conception) de la chapelle Notre-Dame-de-Lourdes. En effet, cette statue est aujourd'hui indissociable de cet écrin qu'est la chapelle.
Plusieurs fidèles entretiennent une dévotion personnelle à l'endroit de cette Vierge dorée. Avant sa restauration en 2001, des gens âgés indiquaient que leur nom « était dans la statue » ou que « le nom de leur grand-mère était dans la statue », en référence aux parchemins des bienfaiteurs de 1904. La statue de la Vierge dorée est toujours bien présente dans la mémoire paroissiale. En 2004, poursuivant la coutume lors de la restauration, les noms des nouveaux donateurs ont été inscrits sur de nouveaux parchemins et réintroduits dans la statue. Les fidèles parlent encore de l'événement grandiose entourant la remontée de la statue en 2004, théâtre d'une manifestation publique de la foi. La population participait à cette célébration spéciale avec les autorités religieuses et civiles de Montréal.
En 2001, alors que la façade de la chapelle nécessitait des réparations et que le pinacle sur lequel reposait la statue se fissurait, la décision est prise de descendre la statue afin de la restaurer. Elle sera redorée par l'artiste Marie-France Kech, avant d'être exposée dans la chapelle durant trois ans pour une campagne de financement visant à défrayer les coûts de la restauration.
Avant de replacer la statue sur son socle en 2004, les administrateurs de la chapelle ont réintroduit une nouvelle capsule mémoriale portant les 8700 noms des donateurs des trois années de la campagne de financement. L'original de la feuille de garde des parchemins de 1904 a été remis dans la capsule avec les parchemins reproduits. Les originaux des parchemins de 1904 seront conservés aux archives de Saint-Sulpice. Cette actualisation permet de cristalliser et de perpétuer le sentiment d'appartenance des fidèles et des donateurs envers la Vierge dorée et la chapelle Notre-Dame-de-Lourdes.
La statue est le premier et un des plus importants trésors de la chapelle en lien avec le dogme de l'Immaculée Conception et le culte marial chez les Prêtres de Saint-Sulpice.
Municipalité: Montréal
Région administrative: 06 Montréal
MRC: Communauté métropolitaine de Montréal
Lieu:
Chapelle Notre-Dame-de-Lourdes, 430, rue Sainte-Catherine Est , Montréal, H2L 2C5
Téléphone: 514 845-8278
Télécopieur: 514 845-8279
Site Web: http://www.cndlm.org/cndlm_qdn.php
Pierre Gosselin
Titre, rôle et fonction : Il est gérant de la chapelle Notre-Dame-de-Lourdes.
Lien avec la pratique : Pierre Gosselin connaît bien l'histoire de cette statue. En 2004, il a été témoin de la montée historique de la statue qui s'est déroulée devant plus de 5000 personnes, 100 ans jour pour jour après sa première installation par les Sulpiciens au sommet de la chapelle.
Enquêteur : Mathieu Tremblay
Date d'entrevue : 19 février 2008
La réalisation de l’Inventaire du patrimoine immatériel religieux a été rendue possible grâce à l’appui de six partenaires: