Récit de pratique liée à un savoir-faire
Tradition: Christianisme
Appartenance: Catholicisme (rite latin)
Diocèse, association ou regroupement: Diocèse de Chicoutimi
Communauté religieuse: Soeurs Antoniennes de Marie
Classé sous Organisation religieuse (9200), Objet (9293).
La fabrication des chapelets de roses
© IPIR 2009, soumis à copyright
Le chapelet est utilisé par plusieurs religions comme instrument mnémonique depuis l’Antiquité. Son usage serait aussi ancien que la prière vocale. Au Moyen-Âge, un chapelet désignait une couronne de fleurs (surtout des roses) dont on se paraît la tête lors de réceptions solennelles ou de processions. Les fleurs qui sèchent rapidement seront remplacées par des grains façonnés dans une matière plus stable. Ces grains représenteront des Ave qu’on dédiait à Marie. Le mot rosaire vient de ce que l’on a assimilé cette prière à une guirlande de roses dont on ornait les statues de la Vierge.
Chez les Antoniennes, la fabrication des chapelets de roses serait une tradition qui remonterait à la fondation de la communauté. Ce savoir-faire s’est naturellement transmis d’une génération de religieuses à une autre.
La fabrication des chapelets de roses
© IPIR 2009, soumis à copyright
Les chapelets de roses sont toujours faits sur demande, en souvenir d’une personne décédée. En effet, on intègre dans la préparation des grains du chapelet les roses réduites en poudre offertes aux funérailles d'un proche décédé. Les chapelets de roses sont vendus 25 $; la totalité de ce montant va aux missions de la communauté.
Un chapelet est une sorte de collier composé de 59 grains montés sur une chaîne ou une corde. L'agencement des prières a un lien avec la Trinité et chacun des grains représente une prière, répartis en trois et positionnés selon un ordre établi : cinq dizaines de « Je vous salue Marie », toujours précédés d'un « Notre Père » et suivi d'un « Gloire soit au Père ».
Pour fabriquer un chapelet de roses, il faut d’abord qu’une personne ayant perdu un être cher vienne en faire la demande. Cette personne doit apporter les roses qui ont servi aux funérailles du défunt et qui ont été achetées expressément pour lui. Ensuite, il faut faire sécher les roses dans un réchaud. Lorsque les roses sont sèches, on les range dans un sac pour les réduire en poudre en pressant avec les mains. Cette poudre sera incorporée dans la pâte avec laquelle on façonnera les petits grains. La pâte est fabriquée à partir d’un mélange de mie de pain, de colle blanche, de fécule de maïs, de glycérine, de « la mémoire du défunt » réduite en poudre (les roses) et de colorant alimentaire. La couleur des grains de chapelet est choisie en fonction de la couleur des roses : pour des roses rouges, le chapelet sera rouge. Avec cette pâte, on façonnera alors des petites boules - les grains du chapelet - qui devront sécher environ une journée (pas plus). Les boules sont ensuite vernies et assemblées en chapelet sur une chaîne achetée dans une boutique spécialisée.
Les Antoniennes sont reconnues pour confectionner des chapelets de roses, ce sont les gens de la région, des laïques le plus souvent, qui viennent en faire la demande.
Soeur Gertrude Boily confectionne des chapelets de roses
© IPIR 2009, soumis à copyright
Ce savoir-faire s'est transmis dans la communauté. Soeur Boily est la dernière religieuse à pratiquer ce savoir-faire.
Municipalité: Saguenay
Région administrative: 02 Saguenay-Lac-Saint-Jean
MRC: Le Fjord-du-Saguenay
Lieu:
Maison mère des Soeurs Antoniennes de Marie, 927, rue Jacques-Cartier , Chicoutimi, G7H 2A3
Téléphone: 418 549-1055
Télécopieur: 418 549-1322
Site Web: http://www.soeursantoniennes.org
Soeur Gertrude Boily
Lien avec la pratique : Dernière religieuse à posséder le savoir-faire des chapelets de roses
Enquêteurs : Catherine Gaumond, Roseline Bouchard
Date d'entrevue : 22 mars 2009
La réalisation de l’Inventaire du patrimoine immatériel religieux a été rendue possible grâce à l’appui de six partenaires: