Récit de pratique culturelle

Les vacances des Sulpiciens à Saint-Sulpice

Tradition: Christianisme
Appartenance: Catholicisme (rite latin)
Diocèse, association ou regroupement: Diocèse de Montréal
Communauté religieuse: Compagnie des prêtres de Saint-Sulpice au Canada (Sulpiciens)

Classé sous Organisation religieuse (9200), Communauté (9240), Pratique coutumière (9242).

Historique général


Lac des Deux-Montagnes
© Archives des Sulpiciens, soumis à copyright

Les vacances des sulpiciens durant l'été avaient lieu entre le 21 juin environ (la fin de l'année scolaire) et la Fête du Travail (début de l'année scolaire en septembre). Durant les vacances des sulpiciens, un confrère devait assurer la garde de chacune des maisons. Celui-ci était en charge de dire la messe aux religieuses présentes qui s'occupaient entre autres de la cuisine. Au Grand Séminaire de Montréal, c'était les Petites filles de Saint-Joseph, tandis qu'au Collège de Montréal et au Séminaire de philosophie, c'était les Petites soeurs de la Sainte-Famille. Les vacances des sulpiciens pouvaient prendre la forme du ministère en paroisse aux États-Unis. Les principaux lieux vacanciers étaient Oka et le lac Gémont dans les Laurentides (région de Morin-Heights). Les sulpiciens pouvaient y rester le nombre de jours désirés. Les séminaristes se rendaient uniquement à Gémont. À cet endroit, il y avait le camp de vacances du Collège André-Grasset, une institution d'enseignement des sulpiciens. Les confrères pouvaient offrir de leur temps durant les camps de vacances. Le camp de vacances « La colonie des Grèves », fondé en 1912, était pour sa part situé à Contrecoeur, près de Sorel, sur les berges du fleuve Saint-Laurent. Ce camp avait comme mission d'accueillir les jeunes du primaire moins favorisés durant quelques semaines de la saison estivale. Il s'agissait d'une organisation de charité. La colonie recevait des centaines de jeunes de la ville durant neuf semaines et les séminaristes se relayaient pour y travailler (animer et surveiller les enfants).

Description


Le bassin du grand seminaire
© IPIR 2007, soumis à copyright

Pour les sulpiciens, les vacances évoquaient la tranquillité, la nature, l'eau et les baignades, situation très différente de l'année trépidante passée en ville. Ceux qui disposaient de petites chaloupes pouvaient pratiquer la pêche à Oka sur le lac des Deux-Montagnes. Les vacances constituaient aussi une occasion idéale de visiter les familles, autant pour les séminaristes que pour les sulpiciens. Le temps consacré pour les colonies de vacances se voulait une forme d'action sociale et communautaire importante dans l'oeuvre de Saint-Sulpice.
Plusieurs activités nautiques (baignade, canotage, pêche, etc.) ou terrestres (jeux, sports, excursions, etc.) étaient pratiquées durant les vacances et surtout durant les camps de vacances animés par des sulpiciens et des séminaristes.
En ce qui a trait à la colonie des Grèves, les séminaristes devaient offrir trois semaines de leurs vacances personnelles pour travailler et aider les sulpiciens au bon fonctionnement de ce camp.
Les sulpiciens, les prêtres diocésains travaillant avec les sulpiciens, les séminaristes, les étudiants des collèges et les jeunes élèves défavorisés du primaire (dans le cas de la colonie des Grèves) participaient à ces vacances. Les séminaristes étaient les principaux maîtres d’œuvre de la colonie de vacances des Grèves. Ils assumaient les fonctions de surveillants (animateurs), d'infirmiers, de réfectoriers, de cuisiniers et de charpentiers (construction du dortoir Sainte-Jeanne-d'Arc). (Maurault et al., 1940 : 126)
Les différents lieux de vacances des sulpiciens étaient situés dans les régions périphériques de Montréal, à la campagne, à la montagne ou au bord de l'eau. Ces lieux se voulaient favorables à la détente et aux activités sportives estivales. Voici la description élogieuse du lieu de la colonie des Grèves par un sulpicien avant 1940 : « L'endroit choisi par le fondateur comme emplacement de sa colonie est remarquable : à une quarantaine de milles de Montréal, direction nord-est, sur la rive sud du fleuve Saint-Laurent, un vaste terrain sablonneux et boisé, impropre à la culture, mais très propice aux ébats de la jeunesse, offrant surtout une plage de sable dont la pente douce et régulière permet aux enfants de se baigner en toute sécurité dans le grand fleuve, et donne à la colonie son nom si exactement descriptif : Les Grèves. » (Maurault et al., 1940 : 124)
Actuellement, les sulpiciens ne possèdent plus de colonies de vacances en dehors de Montréal comme c'était le cas au siècle dernier. Les vacances existent toujours et sont très variables d'un individu à l'autre, autant chez les confrères que chez les séminaristes. Les vacances constituent toujours des moments de repos et des occasions de visiter les familles. Comme les sulpiciens sont moins nombreux aujourd'hui et qu’ils possèdent toujours le presbytère d'Oka, certains confrères s'y rendent pour se ressourcer durant l'année.

Apprentissage et transmission


Oka
© Archives des Sulpiciens, soumis à copyright

Sur le plan de l'apprentissage, ce sont les séminaristes qui bénéficiaient le plus de l'expérience de la colonie de vacances des Grèves : « Et par un heureux retour, les séminaristes retirent habituellement un grand profit de leur surveillance aux Grèves, qui devient pour eux une excellente école d'application, et une préparation inappréciable aux diverses fonctions du ministère sacerdotal qu'ils auront à exercer dans les milieux populaires de nos grandes villes. » (Maurault et al., 1940 : 126)

Localisation

Municipalité: Montréal
Région administrative: 06 Montréal
MRC: Communauté métropolitaine de Montréal
Lieu: Grand Séminaire de Montréal, 2065, rue Sherbrooke Ouest, Montréal, H3H 1G6
Téléphone: (514) 935-1169
Site Web: http://www.sulpc.org

Source

Jean-Pierre Lussier
Titre, rôle et fonction : M. Jean-Pierre Lussier, p.s.s., a été bibliothécaire dans plusieurs établissements d'enseignement sulpiciens. Retraité depuis 2006, il est présentement président de la corporation Univers culturel de Saint-Sulpice qui comprend trois départements (archives, biens mobiliers et livres rares). Il est également responsable du département des livres rares.

Enquêteur : Mathieu Tremblay
Date d'entrevue : 7 novembre 2007


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