La recherche-action est une approche qui, dans le domaine de l'ethnologie, vise « à redonner de façon organisée à leurs propriétaires les savoirs qu'ils nous ont confiés » (Simard, 1992 : 117). Cette méthode amène les communautés à se réapproprier les pratiques par des stratégies directes de mise en valeur : conférences, articles de journaux, soirées, expositions temporaires, émissions de télévision ou de radio communautaire, etc. La recherche-action devient elle-même une forme d'action culturelle, permet la participation des communautés locales dans les actions de mise en valeur et en facilite la réappropriation des pratiques.
Le 11 mai 2010, les ethnologues Maude Redmond et Isabelle Becuywe ont présenté à la Congrégation les résultats de leurs enquêtes effectuées au sein de la communauté. Fondée en 1853 au Québec, le projet apostolique de la Congrégation des Sœurs de l’Assomption de la Sainte-Vierge est l'enseignement, l'éducation de la foi et la promotion des arts. Les récits recueillis portent essentiellement sur l’enseignement et l’administration scolaire dans différents contextes : l’éducation des jeunes filles (entre autres, les instituts familiaux) en milieu rural, en mission au Japon, dans le Grand Nord, en Afrique, au Brésil ainsi que sur l’enseignement des arts qui occupait une place privilégiée dans le parcours scolaire des élèves fréquentant les institutions de la communauté.
La présentation, grandement appréciée des religieuses, a permis de mieux saisir les objectifs de l’Inventaire du patrimoine immatériel religieux.
En juin 2010, Roseline Bouchard présentait les résultats de l’inventaire aux Religieuses hospitalières de St-Joseph. Sœur Nicole Gaudet, responsable de l’inventaire dans la communauté ainsi qu’une soixantaine de sœurs s’étaient réunies pour l’occasion.
Plus de treize religieuses ont été rencontrées lors du terrain et 28 sujets ont été abordés. Toujours fidèles à leur mission, les Hospitalières nous ont fait le récit de leurs pratiques : le métier de « garde-malade », l’administration d’un hôpital, la vie religieuse et les soins hospitaliers. Nous avons également documenté à l’aide de témoignages les pratiques associés aux lieux significatifs de la communauté, par exemple la chapelle, la crypte et les jardins ainsi que des savoir-faire associés à des objets : les reliquaires à paperolles, la fabrication des fleurs en tissu, le métier de table. Les pratiques culturelles de la vie communautaire ont fait l’objet de plusieurs récits entre autres sur les pratiques alimentaires, techniques et vestimentaires.
Autrefois appelée « Les Sœurs des Petites-Écoles », la Congrégation des Sœurs de Notre-Dame du Saint-Rosaire a été fondée à Rimouski en 1879. L’enseignement auprès de jeunes est au cœur du charisme de la communauté. Au fil du temps, les religieuses ont actualisées leur projet apostolique en offrant des activités parascolaires aux jeunes: clubs social, culturel et sportif. Mais c’est l’enseignement de la musique qui occupe encore une place privilégiée dans les activités offertes par la communauté. De nombreux musiciens québécois ont eu la chance de faire leur apprentissage avec les sœurs de la Congrégation.
Maude Redmond, a rencontré la Congrégation en avril 2010 afin de présenter les résultats du projet d’Inventaire du patrimoine immatériel religieux. Une rencontre en après-midi réservée aux religieuses ayant participé au projet fût suivie, en soirée, d’une présentation pour l’ensemble de la communauté. Une soixantaine de religieuses ont assisté à cette rencontre. Les montages vidéo ont été appréciés et ont permis aux sœurs d’en apprendre davantage sur l’histoire et les pratiques de leur propre Congrégation.
Fondée par les Montréalaises Rita Renaud, Jeannette Roy et par le Père Louis-Marie Parent, omi, la communauté contemplative canadienne des Recluses missionnaires a vu le jour en Alberta en 1943. La communauté s’installa à Montréal en 1950. Sœur Lucie Poirier, recluse missionnaire lors de la fondation à Montréal, raconte l’histoire de la communauté.
http://www.ipir.ulaval.ca/fiche.php?id=397
Les ethnologues Alina Nogradi et Maude Redmond ont rendu visite aux Recluses Missionnaires le 14 juin 2010 afin de présenter à la communauté les résultats de leur participation au projet d’Inventaire du patrimoine immatériel religieux. Au cours de cette rencontre, les religieuses ont pu visionner les extraits vidéo réalisés à partir des entrevues accordées par les sœurs sur différents sujets relatifs à la vie spirituelle et aux pratiques cultuelles de la vie contemplative. La communauté a apprécié le travail accompli et considère que les sujets traités permettent de bien saisir ce qu’est la vie d’une recluse missionnaire.
Au printemps 2009, Stéphanie Teasdale et Marie-Claude Paradis débutaient l’inventaire chez les Petites Sœurs de la Sainte-Famille de Sherbrooke. Une vingtaine de témoignages portant sur les pratiques disparues et actuelles ont été recueillis auprès des religieuses.
En février dernier, les deux ethnologues présentaient les résultats de leurs travaux à la communauté.
Le projet apostolique de la communauté est le dévouement aux humbles travaux du ménage, principalement dans les collèges et séminaires, et dans toutes les maisons dont le but est de former des prêtres.
Au cours de cette rencontre, Stéphanie et Marie-Claude ont parlé de leur expérience au sein de la communauté et ont présenté quelques-unes des entrevues filmées lors de leur séjour. Les révérendes sœurs ont pu visionner les docu-clips portant sur les savoir-faire, comme l'atelier d'art liturgique, l'apprentissage des obédiences au sein de la communauté, la confection des costumes à l'atelier des robes; des pratiques cultuelles, comme la vénération des reliques à l'oratoire du mont Sainte-Famille et la dévotion au saint sacrement, ainsi que les pratiques culturelles de la communauté, comme l'accompagnement des religieuses en fin de vie ou les activités culturelles organisées au sein de la communauté.
Le retour vers la communauté est une partie essentielle du travail d’inventaire. La présentation des résultats est l’occasion de partager les expériences, de commenter les résultats et de boucler la boucle. L’émotion était bien palpable dans la salle. Les ethnologues ont remercié chaleureusement la communauté pour son accueil, son hospitalité et sa générosité. Tout comme leur fondatrice, la révérende mère Marie-Léonie Paradis, les Petites Sœurs de la Sainte-famille ont « les bras ouverts et le cœur sur la main, un bon et franc sourire sur les lèvres ».
Les communautés de Kitcisakik et du Lac Simon vivent sur leurs territoires ancestraux dans le Parc de la Vérendrye et dans la partie est de la région de l'Abitibi-Témiscamingue. Au cours de l'été 2009, Élise Bégin et Alexandre Requintel ont rencontré les porteurs de tradition religieuse dans les deux communautés. Au terme de leur terrain, avec la précieuse collaboration des aînés, ils ont organisé un repas traditionnel communautaire et ont présenté les résultats de leur recherche. L'objectif de la rencontre était, d'une part de remercier les communautés d'accueil et de souligner la richesse de leur patrimoine immatériel religieux. Au cours de la soirée, Élise et Alexandre ont présenté plusieurs vidéos réalisées avec les membres de la communauté et ont parlé de leur travail d'ethnologue.
Une vidéo présente leur expérience:
Catherine Gaumond et Roseline Bouchard ont procédé à l'inventaire du patrimoine immatériel des Antoniennes de Marie à Ville de Saguenay. La congrégation a été fondée à Chicoutimi en 1904 par l'abbé Elzéar DeLamarre. Leur mission était d'être des « mères spirituelles » pour les futurs prêtres. Toujours fidèles à cette mission, les Antoniennes poursuivent leurs œuvres auprès des prêtres. Plusieurs récits collectés concernent cet aspect essentiel de leur mission : la fête du Sacerdoce, les savoir-faire reliés aux services domestiques tels que l'administration des cuisines dans les séminaires et la gouvernance des presbytères. Les Antoniennes sont également des artisanes. Elles fabriquent entre autres des chapelets de roses et tressent des rameaux à l'occasion des festivités pascales.
Catherine et Roseline ont présenté les résultats de leur terrain au cours d'une conférence qui a eu lieu le 18 septembre 2009. Près de 150 personnes ont assisté à la conférence, dont Monseigneur Rivest, évêque de Chicoutimi, les représentants du ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine, les responsables des organismes voués au patrimoine et les associés de la communauté. Les ethnologues ont fait découvrir à leur auditoire les pratiques culturelles et cultuelles, les savoir-faire et les témoignages recueillis auprès des Antoniennes. La conférence fut suivie d'une dégustation de mets traditionnels cuisinés par les religieuses : au menu les brioches de sœur Pelletier, les biscuits à l'orange de sœur Harvey, les galettes au caramel de la supérieure et le fameux sucre à la crème de sœur Villeneuve.
Les invités ont pu saisir le rôle que les Antoniennes ont joué dans la région et l'importance de leur mission auprès des prêtres.
Dans le cadre des célébrations entourant le 125e anniversaire de leur implantation au Canada, les Frères maristes inaugureront à l'été 2010 une exposition permanente sur l'histoire de la communauté, depuis leur arrivée en 1885 jusqu'à aujourd'hui. L'exposition « 125 ans d'amour sur les pas de Champagnat » permettra aux visiteurs de découvrir l'héritage cultuel et culturel de cette communauté, dont l'œuvre apostolique s'est étendue sur plusieurs continents.
Ce projet d'exposition a été élaboré par les Frères maristes, en collaboration avec Marc-André Complaisance, ethnologue qui a mené l'inventaire du patrimoine immatériel religieux avec la communauté. L'exposition sera inaugurée à l'été 2010 à la Maison des Frères maristes de Château-Richer.
La réalisation de l’Inventaire du patrimoine immatériel religieux a été rendue possible grâce à l’appui de six partenaires: